Saint Zacharie et la Nativité de saint Jean-Baptiste
La guérison miraculeuse de saint Zacharie confirme l’origine divine de la mission de saint Jean et approfondit la joie entourant la présence cachée du Christ.
P. Henry James Coleridge S.J.
La guérison miraculeuse de saint Zacharie confirme l’origine divine de la mission de saint Jean et approfondit la joie entourant la présence cachée du Christ.
Saint Zacharie retrouve la parole
Tous étaient conscients de l’infirmité qui affligeait le saint père de l’enfant, et en effet, elle avait été mise en évidence dans l’esprit de tous par la discussion sur le nom de l’enfant.
Ils étaient donc prêts à recevoir avec un grand étonnement le rétablissement soudain et complet du don de la parole à saint Zacharie. C’est ce qui se passa alors.
« Aussitôt sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia, et il parla, bénissant Dieu. »
La couronne fut ainsi mise à la joie de ce saint couple, et en même temps une préparation providentielle fut faite pour que saint Jean s’acquitte de sa future charge, pour laquelle il était nécessaire ou commode que ceux qui le connaissaient le regardassent comme quelqu’un dont toute l’histoire avait été marquée par Dieu d’une manière qui promettait de grandes choses à son sujet.
Dès sa naissance, il fut donc un enfant remarquable, même si le plein usage de sa raison et les autres dons inhabituels qui lui avaient été accordés alors qu’il était encore dans le sein de sa mère, restèrent secrets pour la plupart des hommes. Il y avait quelque chose de prodigieux dans sa conception, comme le prouvait le grand âge de sa mère, il y avait quelque chose d’un dessein divin dans sa venue dans le monde, comme le prouvaient les circonstances qui s’étaient produites autour de son nom, et il y avait aussi l’étonnement de la guérison soudaine de son père de l’affliction qui l’avait frappé pendant tant de mois.
Ces choses suffiraient pour attirer l’attention et rendre compte de l’opinion générale que se forme sa haute destinée.
Propagation de l’émerveillement
« Et la crainte s’empara de tous leurs voisins, et toutes ces paroles furent répandues, c’est-à-dire répandues dans tout le pays montagneux de la Judée. »
La ville où habitait saint Zacharie était située sur les collines, qui forment une partie considérable de l’héritage de la tribu de Juda, et donnent à ses produits un type différent de celui qui prévaut en Galilée. Dans un tel pays, la nouvelle volerait facilement de ville en ville, et l’impression générale resterait dans l’esprit commun, prête à rencontrer le Baptiste quand viendrait le moment de ce que saint Luc appellera plus tard sa manifestation à Israël.
« Et tous ceux qui les avaient entendus les déposèrent dans leur cœur, en disant : Que pensez-vous, cet enfant sera-t-il ? Car la main du Seigneur était sur lui.
Ces dernières paroles semblent signifier qu’il y a peut-être eu d’autres points merveilleux sur l’enfance de saint Jean, dont nous n’avons aucune mention directe dans l’histoire de l’Évangile.
La joie de ces mystères
La joie des voisins de saint Zacharie et de sainte Élisabeth à la naissance de leur fils béni, et aussi à la merveilleuse guérison du vieux prêtre de l’affliction qui l’avait si longtemps frappé, est un trait de l’histoire qui est tout à fait conforme à tout le caractère de cette partie du récit évangélique.
L’Annonciation et la Visitation sont, dans la mesure du possible, des mystères de pure joie. Nous appliquons le nom de « joyeux » à d’autres parties de la Sainte Enfance, telles que la Nativité elle-même, la Purification et la Découverte dans le temple du Saint Enfant. Mais dans ces trois mystères, il y a quelque chose de l’ombre, en vérité, de plus que de l’ombre, de la Croix, et d’autres parties de l’histoire sont plus distinctement marquées par la marque de la souffrance.
Il y a de la souffrance dans la Nativité, de la souffrance dans la circoncision. La Purification comprend la première annonce formelle de la future Croix faite par saint Siméon à la Sainte Vierge, comme s’il faisait partie de la Providence de Dieu que cette prédiction soit faite par l’un de ses ministres les plus autorisés dans le temple lui-même.
Il est inutile de souligner comment la joie de l’Épiphanie est anéantie par l’accomplissement premier de la prophétie de Siméon dans le massacre des Innocents et la fuite en Égypte.
Après la Purification, alors que l’âme de la Sainte Vierge était déjà transpercée par l’épée qui ne devait plus jamais disparaître de ses pensées, il n’y a pas d’incident dans l’histoire qui n’ait sa part de cet élément de souffrance. Mais on ne le trouve pas dans l’Annonciation et dans la Visitation.
C’est comme si la bonne Providence de Dieu avait choisi de donner à la Sainte Dame au moins ces trois mois de joie sans mélange, presque, comme cela aurait pu être son lot, si elle était réellement devenue la mère du Dieu incarné sous une dispensation qui n’exigeait pas l’Expiation pour les péchés de l’humanité.