Lourdes (Hautes-Pyrénées)
Entre jeudi 11 février 1858 et vendredi 16 juillet 1858


Les apparitions de Lourdes, d’authentiques expériences surnaturelles

 

À partir du 11 février 1858, une fillette de Lourdes, Bernadette Soubirous, fillette illettrée issue d’une famille pauvre, affirme voir la Vierge à 18 reprises. D’abord sceptique quant à l’authenticité de ses allégations, clergé, responsables locaux et médecins finissent par admettre l’aspect inexplicable des manifestations. En 1862, l’évêque du diocèse reconnaît canoniquement les apparitions. En effet, les documents très nombreux dont nous disposons depuis 170 ans montrent que Bernadette n’a pas été victime d’hallucinations ou d’illusions diverses. Ces apparitions restent des faits scientifiquement et médicalement inexplicables : la Mère de Dieu est bel et bien apparue à Bernadette et a communiqué avec elle.

Les raisons d'y croire :

- Depuis le XVIIe siècle, une part de la philosophie considère que les faits « surnaturels » sont des non-lieux scientifiques puisque l’on est incapable d’en comprendre la cause et de les reproduire par l’expérimentation. Ainsi, les apparitions sont rangées au rayon des « projections mentales » ou des hallucinations. Ce propos est très réducteur : expliquer le réel par une lecture exclusivement positiviste des faits est illusoire.

- Les progrès scientifiques plus récents vont en ce sens : physique quantique et mécanique ondulatoire ont bouleversé notre conception de la matière et des interactions de ses composantes. De plus, nos organes sensoriels ne sont pas infaillibles : ils sont même inaptes à percevoir certains phénomènes naturels (ultra-sons, lumière stellaire lointaine, etc.). De même, les apparitions mariales authentiques sont bien des faits réels dont seuls les effets peuvent être l’objet d’une analyse rationnelle (messages, guérisons, comportement du voyant, etc.) ; la cause émettrice – la Vierge Marie dans le cas de Lourdes – demeurant au-delà de la perception humaine (sauf pour Bernadette).

- Ce que Bernadette voit, ce n’est pas une vague forme dans l’anfractuosité de la Grotte. Elle voit un être vivant, doué d’un corps, d’une personnalité, d’une affectivité et parlant un langage identifiable et clair. L’apparition communique avec la fillette sur un mode extra sensoriel mais néanmoins réel.

- Tout contredit le postulat selon lequel Bernadette souffrirait de troubles mentaux. Jusqu’en juillet 1858, Bernadette va être examinée plus d’une trentaine de fois par diverses personnes : aucun praticien, même parmi les plus anticléricaux, n’a identifié une pathologie mentale chez elle.

- L’objection neurologique ne tient pas non plus debout. Ces visions élaborées de la Vierge n’auraient pas pu être produites par une lésion du cerveau. Lorsque cette hypothèse est avancée, c’est sans l’ombre d’une preuve. Les changements physiologiques constatés chez Bernadette lors des extases n’ont d’ailleurs rien à voir avec un problème neurologique, ni dans leur déroulement (pas de crises d’épilepsie, d’évanouissements ou de convulsions) ni dans leur évolution : elles ont lieu uniquement et très précisément juste avant et après l’apparition, sans aucune récidive.

- La qualité relationnelle du vécu de Bernadette, tant à Lourdes que dans son monastère de Nevers, sa fidélité à ses engagements religieux, son obéissance à ses supérieures, écartent l’éventualité à tout jamais l’éventualité d’une personnalité psychotique.

- Parmi ses parents, ses camarades, les adultes qu’elle connaît, les ecclésiastiques qu’elle a croisés, personne n’a jamais fait preuve d’un tempérament exalté au point de favoriser chez Bernadette des délires religieux par « contagion affective ». Cela ne colle simplement pas avec l’environnement lourdais du milieu du XIXe siècle. Les extases de Bernadette sont parfaitement circonscrites : elles durent le temps des apparitions. Avant et après elles, la sainte vit normalement.

- Des hallucinations ne produiraient d’aussi bons fruits chez la personne qui les subit : les visions dont a été témoin Bernadette ont unifié sa personne et structuré sa personnalité, la rendant même capable de mener une vie cloîtrée communautaire.

- Si les apparitions sont une projection mentale, il est impossible d’expliquer la découverte de la source miraculeuse et les guérisons qui ont lieu alors que les apparitions ne sont pas encore terminées.

- Il faut reconnaître la scientificité des enquêtes menées sur décision des autorités épiscopales. Les commissions d’enquête chargée de statuer sur les faits font réellement preuve d’une rigueur intraitable. Or, Mgr Laurence, évêque de Tarbes et Lourdes, signa en âme et conscience, le 18 janvier 1862, un mandement reconnaissant publiquement les apparitions. Il l’a fait seulement après avoir obtenu la certitude que tous les faits allégués étaient véridiques et que les apparitions et les guérisons étaient inexplicables par la science.

- La vie entière de Bernadette, à Lourdes comme plus tard à Nevers, prouve que Bernadette ne ment pas dans le but d’obtenir un gain : honnêteté, désintéressement, franchise, charité, humilité, obéissance, bonté...

- De plus, il serait bien difficile de tromper tout le monde pendant un quart de siècle. On imagine mal comment un préfet, un maire, la maréchaussée, des agents municipaux, des médecins, un évêque et des prêtres, puis des dizaines de milliers de pèlerins, sans compter jusqu’à la famille impériale, se seraient laissé abuser par une fillette analphabète de 13 ans, et encore moins pour quelle raison ils auraient été ses complices.

- Affirmer que le clergé aurait inventé cette histoire dans une période défavorable pour ses intérêts, c’est faire preuve d’une sérieuse inculture. L’Église catholique exerce, pour de multiples motifs, une prudence absolue vis-à-vis de tous les phénomènes « extraordinaires », aucun d’entre eux ne constituant un objet de foi.

- La dimension évangélique des messages recueillis lors des apparitions saute aux yeux : prière, pénitence, pauvreté (de cœur). La parfaite limpidité des messages de la Vierge Marie, leur extrême cohérence avec l’enseignement de l’Église et toute la tradition biblique, rendent pour le moins inacceptables les théories visant à faire de Lourdes une pure invention ou une illusion humaine.

- La parole de la Vierge : « Je suis l’Immaculée Conception » (25 mars 1858) entérine le dogme marial proclamé par le pape Pie IX quatre ans avant le début des apparitions. Mais la bulle Ineffabilis Deus affirme seulement que « Marie a été dans le premier instant de sa conception préservée de toute souillure du péché originel », sans user de la formule « Immaculée Conception ». Même prononcée en patois pyrénéen, la formule est tout de même incompréhensible pour la fillette. En supposant qu’elle en ait pris connaissance antérieurement (lors d’un sermon à l’église par exemple), on ne peut expliquer la raison qui aurait convaincue Bernadette d’associer cette formule hautement théologique à ce qu’elle voyait. Cette allusion est plus qu’inattendu de la part de la fillette : cela ne vient pas d’elle. L’abbé Peyramale, jusqu’ici hostile aux apparitions, se convertit lorsque Bernadette prononce devant lui ces mots.

- Il faut aussi évoquer leur cohérence linguistique des messages, la simplicité du vocabulaire, leur densité syntaxique. Seulement deux explications sont possibles : soit les apparitions sont vraies, soit Bernadette a menti et a répété platement ce qu’un autre lui a soufflé…  Mais Bernadette n’avait rien a gagné dans cette affaire, sa famille non plus.

- Après le premier témoignage de Bernadette, une cinquantaine d’autres récits d'apparitions est collectée dans la région, à tel point que, le 12 juillet, Mgr Laurence, évêque de Tarbes, demande de traiter les prétendus visionnaires comme des malades : l’« épidémie » cesse aussitôt. Les apparitions à Bernadette sont donc bien différentes et ne peuvent être confondues avec celles des autres prétendus visionnaires.

- Depuis 1858, les fruits des apparitions sont incalculables : le pèlerinage d’ampleur mondiale, les conversions, les guérisons miraculeuses, l’accueil des plus faibles… ce qui appuie de la vérité des apparitions de la Mère de Dieu.

Synthèse :

Née le 7 janvier 1844, Bernadette Soubirous est la fille de Louise et François, mariés l’année précédente. Sur les huit enfants que Louise mettra au monde, cinq n’atteindront pas l’âge de dix ans. Les conditions de vie des Soubirous sont dures. Le père, meunier, a reçu un éclat de métal dans un œil en 1848. Il doit changer de travail et devient un travailleur agricole journalier. La famille peine à s’en sortir. En 1858, elle déménage dans un logement minuscule (le « cachot ») que les cinq membres occupent désormais. Bernadette est asthmatique depuis l’enfance.

Du 11 février au 16 juillet suivant, Bernadette allègue dix-huit apparitions d’une « belle Dame » dans une anfractuosité de la Grotte de Massabielle, sur les rives du Gave, la rivière locale, où il lui arrive d’aller ramasser du bois en particulier. La fillette qui n’a jamais eu jusque-là d’expériences visionnaires d’aucune sorte, est la seule à voir et à entendre quelque chose : sa sœur et une amie qui l’accompagnent lors de la première apparition le 11 février, ne ressentent ni ne perçoivent quoi que ce soit.

C’est une rencontre authentique entre « Aquero » (« celle-là »), selon le mot employé par Bernadette, et cette dernière. Comme dans toute rencontre, l’apparition ne dévoile pas immédiatement son identité et ses projets. Il y a une évolution au fil des semaines dans les propos de la Vierge Marie : elle dit qui elle est et annonce qu’elle veut qu’on construise une église en son honneur. Comme dans chaque phénomène authentique, l’apparition fournit des preuves de sa venue : elle indique la présence d’une source miraculeuse à Bernadette et obtient des guérisons inexplicables scientifiquement.

Le récit de Bernadette se heurte au départ aux questionnements du curé de Lourdes, le père Peyramale, et à ceux des autorités municipales et régionales. Le cas de Lourdes devient vite un centre d’intérêt journalistique. La trentaine d’interrogatoires que subit Bernadette Soubirous, et les pressions exercées sur elle de la part des fidèles qui la considèrent comme une sainte et des autorités policières qui entendent mettre un terme aux « foules » de Lourdes, ne parviennent nullement à changer sa version des faits à laquelle elle ne changera pas un iota jusqu’à la fin de ses jours.

En 1862, après une enquête minutieuse et d’une sévérité exceptionnelle, l’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Laurence promulgue un mandement reconnaissant l’authenticité des apparitions : « Nous fondant sur les règles sagement tracées par Benoît XIV […] pour le discernement des apparitions vraies ou fausses ; Vu le témoignage des docteurs-médecins que nous avons consulté au sujet des nombreuses guérisons obtenues à la suite de l’emploi de l’eau de la Grotte […] nous jugeons que l’Immaculée Marie, Mère de Dieu, est réellement apparue à Bernadette Soubirous, le 11 février 1858 et les jours suivants, au nombre de dix-huit  fois […] que cette apparition revêt tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire certaine. »

Ainsi le faisceau d’indices et d’informations recueillis lors des enquêtes permet d’affirmer au monde entier qu’il ne s’agit ni de supercheries, ni d’illusions, ni de phénomènes liés à un quelconque déséquilibre psychique.

 

100 raisons d’y croire - Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.

 

Aller plus loin :

Patrick Sbalchiero, Apparitions à Lourdes. Bernadette Soubirous et les miracles de la Grotte, Paris, Presses du Châtelet, 2007.