1. Jésus est ramené devant Pilate. À la vue de l'accusé déchiré par les fouets, défiguré par les épines, le gouverneur romain ne doute pas qu'il ne suffise de le montrer au peuple pour exciter sa compassion. Il monte donc avec Jésus à la galerie extérieure de son palais; il le présente aux Juifs par ce seul mot: « Voici l'Homme: Ecce Homo! » (Jn 19, 5). Comme s'il eût dit: « Allons! Contentez-vous des souffrances endurées jusqu'ici par cette innocente victime. Son état est si lamentable qu'il ne peut vivre longtemps. Combien de jours lui reste-t-il à passer parmi vous? Donnez-lui donc la liberté! »
Ô mon âme, vois ton Sauveur debout dans cette galerie; il est chargé de liens, à demi vêtu; son principal vêtement? Ce sont ses plaies et son Sang! Ah! Réfléchis longuement que ton divin Pasteur s'est réduit à ce douloureux état, pour te sauver, toi, sa brebis perdue!
2. Pilate n'était pas le seul à présenter Jésus et à dire: « Voici l'Homme: Ecce Homo! » En même temps, du haut du ciel, Dieu le Père nous présentait son Fils, nous invitait à le regarder tout ensanglanté, par le même mot: « Voici l'Homme: Ecce Homo! » C'est-à-dire: « Ô hommes de tous les siècles, Celui que vous avez sous les yeux, couvert de plaies, chargé de mépris, c'est mon Fils bien-aimé. S'il souffre tant, c'est pour expier vos péchés. Ah! Regardez-le bien, rendez-lui amour pour amour! »
Oui, mon Dieu et mon Père, je regarde votre Fils, je lui rends mille actions de grâces; je l'aime, et j'espère l'aimer à jamais! Mais, je vous en conjure, vous-même regardez-le; par amour pour lui, ayez pitié de moi, pardonnez-moi; donnez-moi la grâce de n'aimer désormais que vous seul.
3. Quelle réponse font les Juifs à Pilate qui leur montre ce roi de douleur? Ils vocifèrent tous à la fois: « Crucifie-le! Crucifie-le! » Voyant que Pilate cherche un moyen de le libérer, ils s'efforcent de l'épouvanter par cette menace: « Si tu renvoies cet homme, tu n'es pas l'ami de César. » Toutefois, le gouverneur résiste encore et riposte: « Crucifierai-je votre roi? » Mais eux de répliquer aussitôt: « Nous n'avons d'autre roi que César » (Jn 19, 5-15).
Ah! Mon Jésus adoré, ces malheureux refusent de vous reconnaître pour leur roi; ils vous disent en face qu'ils n'en veulent pas d'autre au César. Moi, je vous proclame mon Roi et mon Dieu; c'est vous seul que je choisis pour le Roi de mon coeur, je m'en fais gloire; oui, vous seul, ô mon Amour et mon unique Bien! Misérable que je fus! Il y eut un temps où, révolté contre vous, je m'obstinais à ne pas vous servir; maintenant le seul Roi de ma volonté, c'est vous. C'est ma décision irrévocable. Vous-même, faites que je m'y tienne et obéisse à jamais à tous vos ordres. Ô Volonté de mon Dieu, vous êtes mon Amour!
Ô Marie, priez pour moi; jamais vous ne priez en vain.