Top 10 des plus belles représentations de la Cène

 

Philippe de Champaigne, La Cène, vers 1652, huile sur toile, Paris,
musée du Louvre © Musée du Louvre

 

  1. Dirk Bouts, La dernière Cène (vers 1468)

Œuvre très célèbre de Dirk Bouts, la Dernière Cène est le panneau central du retable du Saint-Sacrement. Ce retable a été peint par l’artiste pour la collégiale Saint-Pierre de Louvain où il se trouve encore actuellement. Les quatre panneaux qui entourent la Cène centrale sont des préfigurations de l’institution de l’eucharistie. Cette œuvre témoigne d’un véritable renouvellement iconographique de la représentation de la Cène et de la grande maîtrise de la perspective et des lois géométriques de Bouts.

Dirk Bouts, La dernière Cène, vers 1468, triptyque, huile sur bois, Louvain, église Saint-Pierre © Lukas – Art in Flanders VZW

  1. Léonard de Vinci, La Cène (1498)

On ne présente plus la fresque du génie de la Renaissance… et pourtant savez-vous qui était son commanditaire ? Cette œuvre emblématique a été peinte par Léonard pour le réfectoire du couvent des dominicains de Santa Maria delle Grazie à Milan. Représenter la Cène dans les réfectoires des monastères était alors une tradition qui remontait au Moyen-Âge. Au-dessus du Christ et des apôtres figurent les blasons de Ludovic Sforza et de son épouse Béatrice d’Este : les commanditaires de la fresque. En effet, Sforza, duc de Milan concevait à cette époque le projet de faire de Santa Maria delle Grazie le mausolée familial. Depuis, la fresque qui mesure tout de même plus de 4 mètres de haut et presque 9 mètres de long a échappé miraculeusement aux bombardements anglo-américains de 1943 qui ont presque totalement détruit le couvent.

Léonard de Vinci, La Cène, 1498, fresque, Santa Maria delle Grazie à Milan © DR

  1. Hans Holbein, La dernière Cène (1525)

La Cène d’Holbein est fortement imprégnée de la fresque précédente de Léonard de Vinci. Vous remarquerez que cette influence est particulièrement visible dans l’ordonnance de la composition figurant un arrière plan avec trois fenêtres, celle du centre étant réservée au Christ. Le Christ vient d’annoncer que l’un d’entre eux allait le trahir : les apôtres sont agités, leurs visages sont très expressifs. Le format d’Hans Holbein est cependant plus compact que celui de Vinci, la composition est plus resserrée. Tellement resserrée qu’il manque des apôtres ! Seuls 9 sont présents… En réalité, l’œuvre a énormément souffert des attaques iconoclastes de la Réforme et a probablement été réduite à cette époque. Hans Holbein est un peintre allemand originaire d’Augsbourg qui a voyagé en France et en Italie. Sa vie s’est achevée à Londres où il a fuit la Réforme. Il était alors devenu peintre officiel de la cour d’Angleterre.

Hans Holbein, La dernière Cène, 1525, Bâle musée des Beaux-Arts © Stephanie Buck

  1. Tintoret, La dernière Cène (1593)

C’est dans un intérieur vénitien, que Jacopo Robusti dit Le Tintoret place sa Cène. Éclairée d’une lumière irréelle qui laisse apparaître des anges flottants, la composition est ordonnée par la présence d’une immense table autour de laquelle sont alignés les apôtres. Les domestiques s’activent, même des petits chiens sont présents. Le mystère du sacré est ainsi volontairement ancré dans la réalité quotidienne. Cette œuvre conservée dans l’église San Giorgio Maggiore de Venise témoigne d’une grande nouveauté dans la construction du plan en diagonale avec une perspective qui défie les lois de la physique.

Jacopo Robusti dit le Tintoret, La dernière Cène, 1593, huile sur toile, Venise, San Giorgio Maggiore © Web Gallery of Art

  1. Rubens, La Cène (vers 1632)

La Cène de Rubens prend place au cœur d’une église. Les apôtres sont tous serrés aux côtés du Christ. Ce dernier, nimbé, lève les yeux vers le ciel et consacre le pain. Cette iconographie qui met particulièrement l’accent sur l’instant de la consécration eucharistique est conforme aux recommandations du Concile de Trente. Où se trouve Judas ? Rubens ne laisse pas le spectateur s’interroger longuement. Judas, vêtu de jaune (comme souvent), est le seul apôtre qui ne regarde pas le Christ mais qui se tourne vers nous d’un air interrogatif, comme pour nous questionner sur notre foi.

Pierre Paul Rubens, La Cène, vers 1632, huile sur toile, Milan, Pinacothèque de Brera © Web Gallery of Art

  1. Philippe de Champaigne, La Cène (vers 1652)

Proche du milieu janséniste, Philippe de Champaigne est alors le peintre de l’abbaye de Port-Royal à Paris, puis de l’abbaye de Port-Royal des Champs. La Grande Cène conservée au musée du Louvre a été peinte pour le maître-autel de l’une des abbatiales. Il existe une autre version au musée des Beaux-Arts de Lyon et une réplique réduite au musée du Louvre. Au centre du tableau, le Christ est entouré par Jean et Pierre, puis sur les côtés par les autres apôtres. Devant à gauche, Judas est aisément reconnaissable : vêtu de jaune, il tient sa bourse. Le teint blême, il ne peut s’empêcher de regarder le Christ. Le Christ est en train de bénir le pain : l’artiste s’est concentré sur le moment de l’institution de l’Eucharistie. Au premier plan, l’aiguière qui rappelle le lavement des pieds est un symbole de la charité du Christ et de la purification par l’eau.

Philippe de Champaigne, La Cène, vers 1652, huile sur toile, Paris, musée du Louvre © Musée du Louvre

  1. William Blake, La Cène (1799)

Un saut dans le temps nous amène à l’aube du XIXe siècle. Cette petite toile conservée à la National Gallery of Art de Washington est l’œuvre du peintre et poète anglais William Blake. La Cène est peinte à tempera sur toile selon une technique très appréciée par l’artiste. Il s’agit de l’une des 135 illustrations de la Bible réalisée par William Blake pour son important commanditaire Thomas Butts. Le spectateur peut aisément reconnaître le style presque « hallucinatoire » (l’artiste avait des visions) et d’une grande modernité de l’artiste.

William Blake, La Cène, 1799, tempera sur toile, Washington, National Gallery of Art © National Gallery of Art of Washington

  1. Dali, La Cène (1955)

À partir des années 1950, Salvator Dali s’intéresse aux sujets religieux. Imprégné par le mysticisme espagnol et marqué par sa rencontre avec le pape Pie XII, il s’intéresse à la représentation du sacré. Dans cette Cène, inspirée par Léonard de Vinci, il figure un Christ imberbe aux cheveux clairs qui laisse apparaître son torse dénudé. Ce dernier est entouré d’apôtres aux origines diverses qui adoptent des positions de recueillement. Ils sont disposés autour d’une table devant un paysage espagnol qui n’est pas sans rappeler d’autres œuvres de Dali. En haut de la composition, on retrouve le torse du Christ, les bras grands ouverts, en signe de don.

Salvador Dali, La Cène, 1955, Washington, National Gallery of Art © National Gallery of Art of Washington

  1. Andy Warhol, The last supper (1986)

Cette représentation de la Cène semble avoir perdue sa signification spirituelle et liturgique. Le but de l’artiste semble plutôt de questionner l’art en détournant une œuvre célèbre. La sérigraphie d’Andy Warhol représente en double le tableau de Léonard coloré de jaune et de noir. Et pourtant, on ne peut retirer à Warhol sa quête spirituelle et son fort sentiment religieux.

Andy Warhol, The Last Supper, 1986, acrylique et sérigraphie sur lin, The Baltimore Museum of Art, Baltimore © Sharon Mollerus

  1. David La Chapelle, Last super (2003)

À la suite de Warhol, les détournements de la Cène de Léonard Vinci se multiplient à la fin du XXe siècle. Ces réinterprétations suscitant parfois des polémiques. David LaChapelle, photographe américain de tradition catholique, s’est intéressé à la représentation de la Cène au sein de sa série de photographies « Jesus is My Homeboy ». Le Christ n’étant pas photographiable, une mise en scène est nécessaire. Dans la Cène de LaChapelle, le Christ s’est entouré de personnes marginales aux origines diverses. Les thématiques récurrentes dans l’œuvre du photographe apparaissent : la mort, la transcendance et le non-photographiable. Il cherche ainsi à interroger la question de la place du Christ dans la société moderne américaine et de l’actualisation de l’Évangile.

David La Chapelle, Last Supper, série « Jesus Is My Homeboy », photographie, 2003 © DR

Source - Aleteia