Ces expressions

qui ont une origine biblique :

« Une arme à double tranchant »

Découvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune âge. Certaines ont tellement imprégné notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine biblique.

Une arme à double tranchant

Cette arme en question représente au sens figuré un atout utilisé contre une personne mais qui risque de se retourner contre celui qui l’emploie. L’expression a séduit Sigmund Freud qui, s’insurgeant contre un détournement aberrant et abusif de ses découvertes dans les tribunaux, affirmait qu’en justice « la psychologie est une arme à double tranchant » car elle permet de défendre des thèses contraires. Il s’inspirait là des propos de l’avocat de la défense dans Les frères Karamazov, le célèbre roman de Dostoïevski.

L’image de l’arme à double tranchant est utilisée à plusieurs reprises dans la Bible, dans un sens différent, et notamment pour décrire la parole de Dieu : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. » (He 4, 12)

Une parole puissante et créatrice

Si la parole de Dieu est ainsi présentée, aussi tranchante, ce n’est pas dans un but de violence ou de mort, mais au contraire pour affirmer sa puissance et sa force créatrice.

Acérée, elle perce les cœurs endurcis, les cuirasses d’orgueil, d’égoïsme, de mensonge que nous nous forgeons, elle sonde les êtres humains jusqu’au plus profond d’eux-mêmes et les met à nu. Elle nous remet en question avec nos certitudes et nos fiertés, elle nous met face à nos actes, nos paroles et nos pensées aussi secrètes soient-elles. Rien n’est caché pour Dieu !

Créatrice, elle donne la vie, c’est elle qui est à l’origine de la lumière (« Dieu dit : “Que la lumière soit.” Et la lumière fut. » — Gn 1, 3) c’est elle qui sépare le firmament des eaux (« Et Dieu dit : “Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux, et qu’il sépare les eaux” — Gn 1, 6) … Cette parole créatrice est devenue chair comme nous l’apprend l’Évangile de saint Jean (« Et le Verbe s’est fait chair … » — Jn 1, 14) : Jésus est la Parole éternelle qui s’est faite homme sujet à la mort.

Elle entre en nous en profondeur et va jusqu’au fond de notre cœur. En ce sens, elle nous transforme et fait de nous des êtres nouveaux car elle signifie le salut pour ceux qui l’ont reçue et croient en elle : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom ». (Jn 1, 12).

C’est sur cette parole, vivante et pleine de force, qu’est fondée l’Église, « elle en naît et en vit, rappelait le pape Benoît XVI dans son exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini. Tout au long des siècles de son histoire, le Peuple de Dieu a toujours trouvé en elle sa force et aujourd’hui encore la communauté ecclésiale grandit dans l’écoute, dans la célébration et dans l’étude de la Parole de Dieu. » Comme le résume le Deutéronome : « Ce n’est pas une parole creuse, extérieure à vous : c’est votre vie » (Dt 32, 47) !  

Source - Aleteia