Dialogues du Pape saint Grégoire le Grand

Vie et miracles du saint Abbé Benoît / 14

XIV - La supercherie de Totila démasquée.

1. Voici donc : A l'époque des Goths, comme leur roi Totila entendait dire que le saint homme avait l'esprit de prophétie, il se rendit au monastère, mais s'arrêtant assez loin de là, il fit annoncer son arrivée. Sans plus tarder, du monastère, on lui fit dire de venir, mais comme il avait un esprit retors, il voulut sonder l'homme de Dieu pour voir s'il avait l'esprit de prophétie ou non. Or l'un de ses gardes du corps s'appelait Riggo : il lui donna ses chausses, lui fit endosser des habits royaux, et comme si c'était lui en personne, il lui donna l'ordre de se rendre auprès de l'homme de Dieu comme s'il était le roi en personne. Comme escorte d'honneur, il envoya des hommes qui faisaient habituellement partie de son entourage le plus proche, à savoir trois comtes, Vult, Ruderic et Blidin, afin de marcher à ses côtés devant les yeux du serviteur de Dieu et lui faire croire que c'était lui, le roi Totila. Il lui donna encore d'autres insignes honorifiques ainsi que des hommes d'armes ; de la sorte, tant par les hommages que par les vêtements de pourpre, on serait amené à penser qu'il était le roi.

2. Alors donc que ce même Riggo, paré de ces vêtements et accompagné de ces marques d'honneur à profusion, entrait dans le monastère, l'homme de Dieu siégeait sur une éminence à distance. Le voyant venir, dès qu'il put se faire entendre, il s'écria : "Dépose donc mon fils ! Dépose ce que tu portes ! Ce n'est pas à toi." Lequel Riggo tomba incontinent à terre, effrayé d'avoir osé se moquer d'un si grand homme et tous ceux qui l'avaient accompagné chez l'homme de Dieu se retrouvèrent à terre, épouvantés. Lors donc qu'ils se relevèrent, ils n'osèrent plus du tout s'approcher de lui mais ils revinrent auprès de leur roi et lui racontèrent en tremblant avec quelle rapidité ils avaient été découverts.

 

Vie de saint Benoît de Monte Oliveto Maggiore

Benoît libère un moine possédé par le démon

Il s'agit d'une scène comportant quatre séquences présentées, de gauche à droite, et de bas en haut, de manière chronologique. Les frères sont en prières (à gauche) quand saint Benoît, la tête tournée vers la droite où va se dérouler la suite de l'incident, s'aperçoit qu'un de ses moines est tenté par le démon (au centre). À droite, le saint, qui s'est muni de verges, frappe le dos nu du coupable pour le ramener dans le droit chemin. Au second plan à gauche, saint Benoît pardonne au moine agenouillé devant lui, en présence d'autres membres de la congrégation. La partie haute de la fresque montre les moines regardant, depuis une terrasse, la déconfiture du démon qui disparaît dans un nuage sulfureux. La scène vaut par la qualité narrative de la composition et par le soin apporté au traitement des trois visages dans le groupe de gauche, qui représente le saint agenouillé, encadré par un homme âgé et un tout jeune garçon auréolé (le futur saint Maur).

Source: wikipedia

 

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