Dialogues du Pape saint Grégoire le Grand

Vie et miracles du saint Abbé Benoît / 32

XXXII - L'enfant ressuscité

1. Un certain jour, il était sorti avec les frères pour les travaux de la campagne. Or un paysan portant dans ses bras le corps de son fils défunt, bouleversé par la douleur de cette perte, vint au monastère chercher le Père Benoît. Lorsqu'on lui eut dit que le Père se trouvait aux champs avec les frères, il déposa le corps inanimé de son fils devant la porte du monastère, et fou de douleur, il se mit à courir de toutes ses forces à la recherche du vénérable Père.

2. Justement, à cette heure, l'homme de Dieu était en train de revenir avec les frères. Dès que le paysan endeuillé l'aperçut, il se mit à crier : "Rends-moi mon fils !" A cette voix, l'homme de Dieu s'arrêta en disant : "Est-ce moi qui t'ai retiré ton fils ?" L'autre répondit : "Il est mort ! Viens ! Ressuscite-le !" Lorsqu'il entendit ces paroles, l'homme de Dieu fut très contristé : "Laissez, dit-il, aux frères, laissez ! Cela ne nous appartient pas mais relève du pouvoir des saints Apôtres. Pourquoi veut-on nous imposer des fardeaux que nous ne pouvons pas porter ?" Mais lui, aiguillonné par sa douleur excessive, persistait dans sa demande, jurant qu'il ne partirait pas s'il ne ressuscitait son fils. Alors le serviteur de Dieu s'enquit : " Où est-il ?" Il lui répondit: "Le voilà, son corps gît à la porte du monastère."

3. Lorsque l'homme de Dieu arriva sur les lieux avec les frères, il se mit à genoux et se coucha sur le petit corps de l'enfant et, se relevant, il tendit ses paumes vers le ciel en disant : "Seigneur, ne regarde pas mes péchés mais la foi de cet homme qui demande que son fils soit ressuscité, et fais revenir dans ce petit corps l'âme que tu en as retirée." A peine avait-il achevé le dernier mot de cette prière que, son âme revenant, sous les yeux de tous les assistants tout son petit corps se mit à trembler à tel point qu'on eût dit qu'il avait palpité, comme ébranlé par un frémissement merveilleux. Alors il lui prit la main et le donna à son père, bien vivant, sain et sauf.

4. C'est clair, Pierre, qu'il n'a pas obtenu ce miracle par sa propre puissance puisqu'il a demandé, prostré à terre, de pouvoir l'accomplir.

Pierre : Que tout soit comme tu l'affirmes, c'est clair, à l'évidence, car les explications que tu avais proposées, tu les prouves par des faits concrets. Mais apprends-moi, je t'en prie, si les saints peuvent tout ce qu'ils veulent et s'ils obtiennent tout ce qu'ils désirent. 

Vie de saint Benoît de Monte Oliveto Maggiore

Benoît apparaît à deux moines et leur présente le plan d'un monastère

Dans la partie gauche de la fresque, couchés dans un lit dressé dans une chambre, deux moines, vêtus de leur robe de bure et encapuchonnés, dorment du sommeil du juste, recouverts d'une vaste pelisse. Saint Benoît, qui leur a fixé rendez-vous avant de les laisser partir pour inspecter le site d'un futur chantier, leur rend visite dans un songe figuré par un léger nuage. Il leur présente la maquette du monastère (celui de Terracina) dont ils sont appelés à devenir respectivement l'abbé et le prieur. Le rendu de la pénombre, traitée dans des tons dorés et irréels contraste avec les petits détails du quotidien croqués avec un luxe de détails : les clés du coffre encastré sous le lit, les socques abandonnées pour la nuit, le bougeoir, l'icône, la petite fenêtre ouverte sur la forêt nocturne. Dans la partie droite, Le Sodoma a représenté la réalisation du songe des deux moines : un ouvrier, qui sert d'axe vertical à la composition, gâche du mortier, tandis que d'autres compagnons, aidés par un jeune moine, montent un mur de briques. Au second plan, un bénédictin vérifie le travail avec son fil à plomb. Le maçon, dépeint de face, qui ajuste sa brique en lui donnant un petit coup du manche de sa truelle confère à la composition une humanité et une présence indéniables.

Source: wikipedia

 

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