COURTE MÉDITATION AVEC ...

Saint-Hippolythe

  

Christ a pris notre humanité
pour que nous ayons part à sa divinité

Telle est notre foi ~ : nous ne nous laissons pas persuader par des paroles creuses, ni entraîner par des caprices du cœur, ni fasciner par le charme de beaux discours. Mais nous acquiesçons aux paroles proférées par la puissance divine.

Ce sont les ordres que Dieu donnait au Verbe, et le Verbe les prononçait par l’intermédiaire des prophètes pour détourner l’homme de la désobéissance. Il ne le réduisait pas en esclavage par la contrainte, mais il l’appelait à choisir volontairement la liberté.

Ce Verbe, Dieu l’envoya dans les derniers temps, mais non pour que sa parole soit transmise par un prophète ; car il ne voulait pas que le Verbe se fit seulement soupçonner à travers une proclamation obscure. Il l’a envoyé se manifester en personne aux yeux des hommes, pour que le monde, en le voyant, soit sauvé. ~

Nous avons appris que ce Verbe a pris chair d’une vierge et qu’il a porté l’homme ancien en rénovant sa nature ~. Nous savons qu’il s’est fait homme, de la même pâte que nous. Car s’il n’était pas ainsi, c’est en vain qu’il nous aurait commandé de l’imiter comme notre maître. Si cet homme est d’une autre substance, comment peut-il me prescrire de faire comme lui, à moi qui suis faible par nature ? Et alors où est sa bonté, sa justice ? 

Pour bien faire comprendre qu’il n’est pas différent de nous, il a voulu supporter la fatigue et connaître la faim ; il n’a pas refusé d’avoir soif, il a trouvé son repos dans le sommeil, il n’a pas refusé la souffrance, il s’est soumis à la mort et il a rendu manifeste sa résurrection. En tout cela il a offert comme prémices sa propre humanité afin que toi, dans ta souffrance, tu ne perdes pas courage, mais que, reconnaissant que tu es toi-même homme, tu attendes, toi aussi, ce que le Père a donné à cet homme-là. ~

Grâce à la connaissance du vrai Dieu, tu auras un corps immortel et incorruptible comme l’âme elle-même ; tu recevras en partage le Royaume des cieux parce que tu auras reconnu, tandis que tu vivais sur la terre, le Roi céleste. Tu seras le familier de Dieu et le cohéritier du Christ. Tu ne seras plus l’esclave des convoitises, des souffrances et des maladies, car tu es devenu un dieu. 

Toutes les souffrances que tu as subies comme homme, Dieu te les envoyait parce que tu es un homme. Et tout ce qui appartient à Dieu, Dieu a promis de te le donner, lorsque tu auras été déifié, et engendré à l’immortalité. Voilà ce que signifie la maxime : « Connais-toi toi-même » : connais-toi en connaissant le Dieu qui t’a créé. Car se connaître appartient à l’homme appelé par Dieu, du fait qu’il est connu de lui.

Ne soyez donc pas ennemis de vous-mêmes ; n’hésitez pas à revenir en arrière. Carle Christ est Dieu, au-dessus de tout , lui qui a prescrit de laver les hommes du péché, qui a donné à l’homme ancien la perfection de l’homme nouveau ; dès le commencement, il l’a appelé son image, et par cette ressemblance il a montré sa tendresse pour toi. Si tu obéis à ses prescriptions saintes, si, en étant bon, tu imites celui qui est bon, tu deviendras semblable à lui et il te comblera d’honneur. Car Dieu n’est pas un mendiant, lui qui t’a fait dieu, toi aussi, pour sa gloire.

 

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