par Saint-Thomas d'Aquin / LA CHAÎNE D'OR
S. Hil. (De la  Trin., 2.) Ces paroles : « Et le Verbe était Dieu, » m’étonnent,  et cette locution inusitée me jette dans le trouble, lorsque je me rappelle que  les prophètes ont annoncé un seul Dieu. Mais notre pêcheur calme bientôt ce  trouble en donnant la raison d’un si grand mystère ; il rapporte tout à un  seul Dieu, et fait ainsi disparaître toute idée injurieuse à la divinité, toute  pensée d’amoindrissement ou de succession de temps, en ajoutant :  « Il était au commencement avec Dieu, » avec Dieu qui n’a pas été  engendré, et dont il est proclamé seul le Fils unique, qui est Dieu. — Théophile. Ou encore, c’est pour  prévenir ce soupçon diabolique qui pouvait en troubler plusieurs, que le  Seigneur étant Dieu, s’était déclaré contre son Père (comme l’ont imaginé les  fables des païens), et séparé de son Père pour se mettre en opposition avec  lui, que l’Évangéliste ajoute : « Il était au commencement avec  Dieu, » c’est-à-dire, le Verbe de Dieu n’a jamais eu d’existence séparée  de celle de Dieu.
    S. Chrys. (hom. 4  sur S. Jean.) Ou bien encore ces paroles : « Au commencement  était le Verbe, » tout en établissant l’éternité du Verbe, pouvaient  laisser croire que la vie du Père avait précédé, ne fût-ce que d’un moment la  vie du Fils ; saint Jean va au-devant de cette pensée, et se hâte de  dire : « Il était dans le commencement avec Dieu, » il n’en a  jamais été séparé, mais il était toujours Dieu avec Dieu. Ou encore, comme ces  paroles : « Et le Verbe était Dieu, » pouvaient donner à penser  que la divinité du Fils était moindre que celle du Père, il apporte aussitôt un  des attributs particuliers de la divinité, c’est-à-dire, l’éternité, en  disant : « Il était au commencement avec Dieu ; et il fait  ensuite connaître quelle a été son œuvre, en ajoutant : « Toutes  choses ont été faites par lui. »
    Origène. Ou bien  encore, l’Évangéliste résume les trois propositions qui précèdent dans cette  seule proposition : « Il était au commencement avec Dieu. » La  première de ces propositions nous a appris quand était le Verbe, il était au  commencement ; la seconde, avec qui il était, avec Dieu ; la  troisième, ce qu’il était, il était Dieu. Voulant donc démontrer que le Verbe  dont il vient de parler est vraiment Dieu, et résumer dans une quatrième proposition  les trois qui précèdent : « Au commencement était le Verbe, et le  Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu, » il ajoute :  « Il était au commencement avec Dieu. » Demandera-t-on pourquoi l’Évangéliste  n’a pas dit : « au commencement était le Verbe de Dieu, et le Verbe  de Dieu était avec Dieu, et le Verbe de Dieu était Dieu ? » Nous  répondons que pour tout homme qui reconnaît que la vérité est une, il est  évident que la manifestation de la vérité, manifestation qui est la sagesse,  doit être également une. Or, s’il n’y a qu’une seule vérité et qu’une seule  sagesse, la parole qui est l’expression de la vérité, et qui répand la sagesse  dans ceux qui sont capables de la recevoir, doit aussi être une. En donnant  cette réponse, nous sommes loin de dire que le Verbe n’est pas le Verbe de  Dieu, mais nous voulons simplement montrer l’utilité de l’omission du mot Dieu.  D’ailleurs, saint Jean lui-même dit dans l’Apocalypse : « Et son nom  est le Verbe de Dieu. » — Alcuin.  Mais pourquoi s’est-il servi du verbe substantif, « il était ? »  Pour vous faire comprendre que le Verbe de Dieu, S. Hil. (De la  Trin., 2.) Ces paroles : « Et le Verbe était Dieu, » m’étonnent,  et cette locution inusitée me jette dans le trouble, lorsque je me rappelle que  les prophètes ont annoncé un seul Dieu. Mais notre pêcheur calme bientôt ce  trouble en donnant la raison d’un si grand mystère ; il rapporte tout à un  seul Dieu, et fait ainsi disparaître toute idée injurieuse à la divinité, toute  pensée d’amoindrissement ou de succession de temps, en ajoutant :  « Il était au commencement avec Dieu, » avec Dieu qui n’a pas été  engendré, et dont il est proclamé seul le Fils unique, qui est Dieu. — Théophile. Ou encore, c’est pour  prévenir ce soupçon diabolique qui pouvait en troubler plusieurs, que le  Seigneur étant Dieu, s’était déclaré contre son Père (comme l’ont imaginé les  fables des païens), et séparé de son Père pour se mettre en opposition avec  lui, que l’Évangéliste ajoute : « Il était au commencement avec  Dieu, » c’est-à-dire, le Verbe de Dieu n’a jamais eu d’existence séparée  de celle de Dieu.
S. Chrys. (hom. 4  sur S. Jean.) Ou bien encore ces paroles : « Au commencement  était le Verbe, » tout en établissant l’éternité du Verbe, pouvaient  laisser croire que la vie du Père avait précédé, ne fût-ce que d’un moment la  vie du Fils ; saint Jean va au-devant de cette pensée, et se hâte de  dire : « Il était dans le commencement avec Dieu, » il n’en a  jamais été séparé, mais il était toujours Dieu avec Dieu. Ou encore, comme ces  paroles : « Et le Verbe était Dieu, » pouvaient donner à penser  que la divinité du Fils était moindre que celle du Père, il apporte aussitôt un  des attributs particuliers de la divinité, c’est-à-dire, l’éternité, en  disant : « Il était au commencement avec Dieu ; et il fait  ensuite connaître quelle a été son œuvre, en ajoutant : « Toutes  choses ont été faites par lui. »
Origène. Ou bien  encore, l’Évangéliste résume les trois propositions qui précèdent dans cette  seule proposition : « Il était au commencement avec Dieu. » La  première de ces propositions nous a appris quand était le Verbe, il était au  commencement ; la seconde, avec qui il était, avec Dieu ; la  troisième, ce qu’il était, il était Dieu. Voulant donc démontrer que le Verbe  dont il vient de parler est vraiment Dieu, et résumer dans une quatrième proposition  les trois qui précèdent : « Au commencement était le Verbe, et le  Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu, » il ajoute :  « Il était au commencement avec Dieu. » Demandera-t-on pourquoi l’Évangéliste  n’a pas dit : « au commencement était le Verbe de Dieu, et le Verbe  de Dieu était avec Dieu, et le Verbe de Dieu était Dieu ? » Nous  répondons que pour tout homme qui reconnaît que la vérité est une, il est  évident que la manifestation de la vérité, manifestation qui est la sagesse,  doit être également une. Or, s’il n’y a qu’une seule vérité et qu’une seule  sagesse, la parole qui est l’expression de la vérité, et qui répand la sagesse  dans ceux qui sont capables de la recevoir, doit aussi être une. En donnant  cette réponse, nous sommes loin de dire que le Verbe n’est pas le Verbe de  Dieu, mais nous voulons simplement montrer l’utilité de l’omission du mot Dieu.  D’ailleurs, saint Jean lui-même dit dans l’Apocalypse : « Et son nom  est le Verbe de Dieu. » — Alcuin.  Mais pourquoi s’est-il servi du verbe substantif, « il était ? »  Pour vous faire comprendre que le Verbe de Dieu, coéternel à Dieu le Père,  précède tous les temps.