Sainte Kateri Tekakwitha

Indienne du continent nord-américain
Première sainte amérindienne

17 avril


Kateri Tekakwitha naît en 1656 d’une Algonquine et d’un chef Iroquois de la tribu de la Tortue, dans le village agnier d’Ossernenon, aujourd’hui Auriesville, dans l’État de New York. Sa mère avait vécu au poste français des Trois-Rivières et était chrétienne.

La fillette avait quatre ans quand une épidémie de vérole se déclare dans la bourgade, emporte ses parents et son jeune frère et la laisse les yeux malades et le visage grêlé. Elle est accueillie par un oncle et élevée par ses tantes. Comme elle ne peut pas supporter l’éclat de la lumière du jour, on la surnomme Tekakwitha : « celle qui avance en tâtonnant ».

En 1666, une expédition française contre les Agniers oblige sa tribu à se réfugier dans la forêt pour y passer l’hiver. Tekakwitha accompagne les siens sur la rive nord de la rivière Mohawk, à un endroit qu’ils nomment Kahnawaké. C’est là qu’elle rencontre pour la première fois des missionnaires jésuites. Elle est frappée de leurs manières affables et de leur piété. Elle s’occupe des travaux domestiques et est habile à manier l’aiguille pour décorer les mocassins et les chemises et confectionner des colliers. Elle participe aux travaux des champs, aux cueillettes de fruits et à la récolte de légumes.

Elle doit subir les heurts de sa famille lorsqu’elle refuse l’époux qu’on lui propose. Quand le jésuite Jacques de Lamberville lui rend visite à l’automne 1675, elle demande le baptême. Après un catéchuménat de six mois, elle est baptisée le jour de Pâques 1676, sous le nom de Kateri. Pendant plus d’un an, sa famille continue de la persécuter et la prive de nourriture parce qu’elle ne veut pas travailler le dimanche. On lui lance des pierres quand elle se rend à la chapelle pour prier et une de ses tantes l’accuse même d’avoir une liaison avec son oncle.

Le Père de Lamberville lui conseille alors d’aller vivre à la mission Saint-François-Xavier, sur la rive sud du Saint-Laurent, en face de Montréal.
Dans ce village, elle retrouve d’autres chrétiens et les Jésuites qu’elle avait rencontrés en 1666. Kateri fait sa première communion le jour de Noël 1677. Elle passe des heures en prière à la chapelle. Durant la chasse d’hiver, elle continue ses exercices de piété tout en se livrant aux travaux communs, et se fait un oratoire d’une croix taillée dans un arbre, près d’un ruisseau.

D’autres épreuves fondent sur elle quand elle est accusée d’avoir couché avec l’époux d’une Indienne et que ses parents veulent la forcer à se marier. Elle ne peut réaliser son désir de fonder une communauté de religieuses autochtones, mais elle fait vœu de chasteté le 25 mars 1679. Accablée de migraines, d’une fièvre lente et d’un grand mal d’estomac, elle meurt le 17 avril 1680, à l’âge de 24 ans.

Kateri Tekakwitha a été déclarée :
Vénérable le 3 janvier 1943 par le vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958);
Bienheureuse le 22 juin 1980 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) ;
Sainte le 21 octobre 2012 par le pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).

Kateri Tekakwitha est née en 1656 à Ossernenon, aujourd'hui Auriesville, dans l'État de New York, d'une mère algonquine et d'un père agnier. Sa mère avait vécu au poste français des Trois-Rivières et était chrétienne. Très tôt, elle lui fit connaître Jésus et sa mère, si bien qu'à sa mort, Kateri, même non baptisée, avait une foi solide. En 1660, une épidémie de petite vérole emporte son père, sa mère et son petit frère. Kateri, qui n'a que quatre ans, échappe à la mort mais la maladie lui laisse la vue affaiblie et le visage grêlé. Elle est accueillie par un oncle et élevée par ses tantes. Comme elle ne peut pas supporter l'éclat de la lumière du jour, on la surnomme Tekakwitha, « celle qui avance en tâtonnant ». Amour de Jésus et baptême Kateri, qui vivait dans la belle vallée des Agniers, au nord-est de I'État actuel de New York, rencontre pour la première fois en 1666 des missionnaires jésuites. Elle est frappée de leurs manières affables et de leur piété. Ceux-ci l'instruisent et lui apprennent des pratiques de dévotion. Kateri aimait particulièrement Jésus crucifié et rêvait de le faire connaître aux siens pour leur apprendre le sens de la vie. Jésus était devenu son Amant. Quand elle eut l'âge où les jeunes Indiennes pensaient au mariage, son oncle, un des chefs du village, ainsi que ses tantes lui cherchèrent un mari convenable. Mais Kateri ne veut épouser aucun des prétendants qu'on lui propose. Bientôt la colère gronde. Ses parents utilisent la ruse et la force pour lui faire changer d'idée mais rien n'y fait. Kateri n'a qu'un seul désir: recevoir le baptême. En 1675, Jacques de Lamberville, jésuite, prend la direction de la Mission Saint-Pierre de Gandaouagué. Kateri lui confie le secret de son coeur: devenir chrétienne. Après un catéchuménat de six mois, arrive « le plus beau jour de sa vie »: celui de son baptême, le dimanche de Pâques 1676. Elle a vingt ans. Jusqu'alors on l'appelait Tekakwitha. Au baptême elle reçoit le nom de Catherine, en iroquois Kateri. Fuite au Canada Pendant plus d'un an, sa famille continue de la persécuter. Sur les conseils du Père de Lamberville, elle alla vivre à la mission Saint-François-Xavier, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, en face de Montréal. Le jésuite lui avait confié une lettre à l'intention du Père Frémin, supérieur: « Je vous envoie on trésor. Gardez-le bien. » Dans ce village, elle retrouve d'autres chrétiens ainsi que les jésuites qu'elle avait rencontrés en 1666. Elle est libre de pratiquer sa religion, « selon le bon plaisir de Dieu ». Il y avait alors, à la Côte Sainte-Catherine, plusieurs centaines d'Agniers catholiques qui vivaient à l'indienne, protégés par la milice française. Après la mort de Kateri, à deux reprises, les Agniers du sud tentèrent de détruire la mission, ainsi que l'Église de Montréal. « Les prières à Kateri et la présence de ses ossements » sauvèrent la mission. C'est pourquoi on appelle Kateri la Protectrice du Canada. Le jour de Noël 1677, Kateri fait sa première communion. Elle passe des heures en prières à la chapelle. Chaque matin à quatre heures et ensuite à sept heures, elle assiste à la messe. Elle manifeste une véritable faim de l'eucharistie et veut s'unir plus intimement aux souffrances du Christ. Voeu de virginité Une visite aux Hospitalières de I'Hôtel-Dieu de Montréal lui inspire le désir de se consacrer à Dieu. Avec son amie Marie-Thérèse Tegaieguenta et la huronne Skarikions, elle veut fonder une communauté de religieuses autochtones. Ce projet ne peut se réaliser mais Kateri fait voeu de virginité le 25 mars 1679, en la fête de l'Annonciation. « Dans l'embrasement de son amour, écrit le Père Cholenec, son directeur spirituel, elle prie Jésus de devenir son Époux. Ensuite, elle se tourne vers Notre-Dame à qui elle se consacre, la suppliant instamment de bien vouloir être sa mère de la prendre pour fille. » Kateri vécut les trois dernières années de sa vie au Fort Saint-Louis, que les missionnaires appelèrent « village de la prière ». Hommes et femmes, en effet, s'y adonnaient généreusement à la prière et à la mortification. Dans cette atmosphère exceptionnelle, Kateri prit comme devise: « Qui est-ce qui m'apprendra ce qu'il y a de plus agréable à Dieu afin que je le fasse ? » Mort et rayonnement Le 17 avril 1680, Kateri s'éteignit doucement, à l'âge de 24 ans, en prononçant les noms de Jésus et de Marie. Un quart d'heure après sa mort, comme si elle voyait déjà son Amant du ciel, son visage, marqué par la petite vérole, fut transfiguré et devint d'une grande beauté. Ses compatriotes se pressaient autour de la dépouille, se recommandant à ses prières et touchant ses vêtements pour obtenir des faveurs. On ne saurait compter tous les miracles, d'ordre physique et spirituel, survenus alors. Le 3 janvier 1943, le pape Pie XII la déclara Vénérable et, le 22 juin 1980, trois cents ans après son entrée au ciel, le pape Jean-Paul II la déclarait Bienheureuse. La célébration liturgique de la bienheureuse Kateri Tekakwitha est le 17 avril. La foi profonde de Kateri, sa pureté de vie, son amour de la croix et de son Amant crucifié, son désir de faire « le bon plaisir de Dieu », font un modèle pour les jeunes et les adultes d'aujourd'hui.

Jacques Bruyère, s.j.