SAINT ISIDORE - ÉVÊQUE ET DOCTEUR DE L'ÉGLISE

Évêque et docteur de l'Église
( v. 560 - +636)

4 avril

L'Espagne s'honore d'avoir donné le jour à une famille de saints avec les frères Léandre, Fulgence, Isidore et leur sœur Florentine. Léandre l'aîné, qui devint évêque de Séville (vers 580), éleva son jeune frère Isidore, né entre 560 et 570.

A la mort de Léandre (601), Isidore lui succéda et il continua avec éclat l'organisation de l'Église d'Espagne dans le royaume wisigothique, que son frère avait entreprise. Léandre avait tenu à Tolède un important concile en 586 ; Isidore prolongea son action en de nombreux synodes et spécialement dans le célèbre IVe Concile de Tolède (633).

Durant un épiscopat de trente-cinq années, il s'adonna à la formation du peuple chrétien non seulement par la prédication, mais par l'instruction des jeunes. Il fonda pour eux un collège dans lequel il voulut enseigner lui-même. C'était là une préoccupation tout à fait en avance sur son temps. Elle est en partie à l'origine de la production littéraire d'Isidore, qui est une sorte d'inventaire de l'ensemble des connaissances humaines, auquel l'auteur fournit un apport original.

Isidore meurt à Séville en 636.

 

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 18 juin 2008

  

L'enseignement de saint Isidore de Séville sur les relations entre vie active et vie contemplative

 

Chers frères et sœurs,

Je voudrais parler aujourd'hui de saint Isidore de Séville:  il était le petit frère de Léandre, évêque de Séville, et grand ami du Pape Grégoire le Grand. Ce fait est important, car il permet de garder à l'esprit un rapprochement culturel et spirituel indispensable à la compréhension de la personnalité d'Isidore. Il doit en effet beaucoup à Léandre, une personne très exigeante, studieuse et austère, qui avait créé autour de son frère cadet un contexte familial caractérisé par les exigences ascétiques propres à un moine et par les rythmes de travail demandés par un engagement sérieux dans l'étude. En outre, Léandre s'était préoccupé de prédisposer le nécessaire pour faire face à la situation politico-sociale du moment:  en effet, au cours de ces décennies les Wisigoths, barbares et ariens, avaient envahi la péninsule ibérique et s'étaient emparé des territoires qui avaient appartenu à l'empire romain. Il fallait donc les gagner à la romanité et au catholicisme. La maison de Léandre et d'Isidore était fournie d'une bibliothèque très riche en œuvres classiques, païennes et chrétiennes. Isidore, qui se sentait attiré simultanément vers les unes et vers les autres, fut donc éduqué à développer, sous la responsabilité de son frère aîné, une très grande discipline en se consacrant à leur étude, avec discrétion et discernement.

Dans l'évêché de Séville, on vivait donc dans un climat serein et ouvert. Nous pouvons le déduire des intérêts culturels et spirituels d'Isidore, tels qu'ils  apparaissent  dans  ses œuvres elles-mêmes, qui comprennent une connaissance encyclopédique de la culture classique païenne et une connaissance approfondie de la culture chrétienne. On explique ainsi l'éclectisme qui caractérise la production littéraire d'Isidore, qui passe avec une extrême facilité de Martial à Augustin, de Cicéron à Grégoire le Grand. La lutte intérieure que dut soutenir le jeune Isidore, devenu successeur de son frère Léandre sur la chaire épiscopale de Séville en 599, ne fut pas du tout facile. Peut-être doit-on précisément à cette lutte constante avec lui-même l'impression d'un excès de volontarisme que l'on perçoit en lisant  les œuvres  de ce grand auteur, considéré comme le dernier des Pères chrétiens de l'antiquité. Quelques années après sa mort, qui eut lieu en 636, le Concile de Tolède de 653 le définit:  "Illustre maître de notre époque, et gloire de l'Eglise catholique".

Isidore fut sans aucun doute un homme aux contrastes dialectiques accentués. Et, également dans sa vie personnelle, il vécut l'expérience d'un conflit intérieur permanent, très semblable à celui qu'avaient déjà éprouvé Grégoire le Grand et saint Augustin, partagés entre  le  désir  de  solitude,  pour  se consacrer uniquement à la méditation de la Parole de Dieu, et les exigences de la charité envers ses frères, se sentant responsable de leur salut en tant qu'évêque. Il écrit, par exemple, à propos des responsables des Eglises:  "Le responsable d'une Eglise (vir ecclesiasticus) doit d'une part se laisser crucifier au monde par la mortification de la chair et, de l'autre, accepter la décision de l'ordre ecclésiastique, lorsqu'il provient  de  la  volonté  de  Dieu,  de se consacrer au gouvernement avec humilité, même s'il ne voudrait pas le faire" (Sententiarum liber III, 33, 1:  PL 83, col 705 B). Il ajoute ensuite, à peine un paragraphe après:  "Les hommes de Dieu (sancti viri) ne désirent pas du tout se consacrer aux choses séculières et gémissent lorsque, par un mystérieux dessein de Dieu, ils sont chargés de certaines responsabilités... Ils font de tout pour les éviter, mais ils acceptent ce qu'ils voudraient fuir et font ce qu'ils auraient voulu éviter. Ils entrent en effet dans le secret du cœur et, à l'intérieur de celui-ci, ils cherchent à comprendre ce que demande la mystérieuse volonté de Dieu. Et lorsqu'ils se rendent compte de devoir se soumettre aux desseins de Dieu, ils humilient le cou de leur cœur sous le joug de la décision divine" (Sententiarum liber III, 33, 3:  PL 83, coll. 705-706).

Pour mieux comprendre Isidore, il faut tout d'abord rappeler la complexité des situations politiques de son temps dont j'ai déjà parlé:  au cours des années de son enfance, il avait dû faire l'expérience amère de l'exil. Malgré cela, il était envahi par un grand enthousiasme apostolique:  il éprouvait l'ivresse de contribuer à la formation d'un peuple qui retrouvait finalement son unité, tant sur le plan politique que religieux, avec la conversion providentielle de l'héritier au trône wisigoth, Ermenégilde, de l'arianisme à la foi catholique. Il ne faut toutefois pas sous-évaluer l'immense difficulté à affronter de manière appropriée les problèmes très graves, tels que ceux des relations avec les hérétiques et avec les juifs. Toute une série de problèmes qui apparaissent très concrets aujourd'hui également, surtout si l'on considère ce qui se passe dans certaines régions où il semble presque que l'on assiste à nouveau à des situations très semblables à celles qui étaient présentes dans la péninsule ibérique de ce VI siècle. La richesse des connaissances culturelles dont disposait Isidore lui permettait de confronter sans cesse la nouveauté chrétienne avec l'héritage classique gréco-romain, même s'il semble que plus que le don précieux de la synthèse il possédait celui de  la  collatio, c'est-à-dire celui de recueillir, qui s'exprimait à travers une extraordinaire érudition personnelle, pas toujours aussi ordonnée qu'on aurait pu le désirer.

Il faut dans tous les cas admirer son souci de ne rien négliger de ce que l'expérience humaine avait produit dans l'histoire de sa patrie et du monde entier. Isidore n'aurait rien voulu perdre de ce qui avait été acquis par l'homme au cours des époques anciennes, qu'elle fussent païenne, juive ou chrétienne. On ne doit donc pas s'étonner si, en poursuivant ce but, il lui arrivait parfois de ne pas réussir à transmettre de manière adaptée, comme il l'aurait voulu, les connaissances qu'il possédait à travers les eaux purificatrices de la foi chrétienne. Mais de fait, dans les intentions d'Isidore, les propositions qu'il fait restent cependant toujours en harmonie avec la foi pleinement catholique, qu'il soutenait fermement. Dans le débat à propos des divers problèmes théologiques, il montre qu'il en perçoit la complexité et il propose souvent avec acuité des solutions qui recueillent et expriment la vérité chrétienne complète. Cela a permis aux croyants au cours des siècles de profiter avec reconnaissance de ses définitions jusqu'à notre époque. Un exemple significatif en cette matière nous est offert par l'enseignement d'Isidore sur les relations entre vie active et vie contemplative. Il écrit:  "Ceux qui cherchent à atteindre le repos de la contemplation doivent d'abord s'entraîner dans le stade de la vie active; et ainsi, libérés des scories des péchés, ils seront en mesure d'exhiber ce coeur pur qui est le seul qui permette de voir Dieu" (Differentiarum Lib II, 34, 133:  PL 83, col 91A). Le réalisme d'un véritable pasteur le convainc cependant du risque que les fidèles courent de n'être que des hommes à une dimension. C'est pourquoi il ajoute:  "La voie médiane, composée par l'une et par l'autre forme de vie, apparaît généralement plus utile pour résoudre ces tensions qui sont souvent accentuées par le choix d'un seul genre de vie et qui sont, en revanche, mieux tempérées par une alternance des deux formes" (o.c., 134:  ibid., col 91B).

Isidore recherche dans l'exemple du Christ la confirmation définitive d'une juste orientation de vie:  "Le sauveur Jésus nous offrit l'exemple de la vie active, lorsque pendant le jour il se consacrait à offrir des signes et des miracles en ville, mais il montrait la voie contemplative lorsqu'il se retirait sur la montagne  et y passait  la nuit  en se consacrant à la prière" (o.c. 134:  ibid.). A la lumière de cet exemple du divin Maître, Isidore peut conclure avec cet enseignement moral précis:  "C'est pourquoi le serviteur de Dieu, en imitant le Christ, doit se consacrer à la contemplation sans se refuser à la vie active. Se comporter différemment ne serait pas juste. En effet, de même que l'on aime Dieu à travers la contemplation, on doit aimer son prochain à travers l'action. Il est donc impossible de vivre sans la présence de l'une et de l'autre forme de vie à la fois, et il n'est pas possible d'aimer si l'on ne fait pas l'expérience de l'une comme de l'autre" (o.c., 135:  ibid., col 91C). Je considère qu'il s'agit là de la synthèse d'une vie qui recherche la contemplation de Dieu, le dialogue avec Dieu dans la prière et dans la lecture de l'Ecriture Sainte, ainsi que l'action au service de la communauté humaine et du prochain. Cette synthèse est la leçon que le grand évêque de Séville nous laisse à nous aussi, chrétiens d'aujourd'hui, appelés à témoigner du Christ au début d'un nouveau millénaire.

Année liturgique

   La sainte Église nous présente aujourd'hui la douce et imposante figure d'un de ses plus vertueux Pontifes. Isidore, le grand Évêque de Séville, le plus savant homme de son siècle, mais plus recommandable encore par les effets de son zèle sur sa noble patrie, vient nous encourager dans la carrière par ses exemples et par son intercession.
   Entre toutes les provinces du Christianisme, il en est une qui a mérité par excellence le nom de Catholique: c'est l'Espagne. Dès le commencement du VIII° siècle, la divine Providence la soumit à la plus dure épreuve, en permettant que l'inondation sarrasine la submergeât presque tout entière: en sorte qu'il fallut à ses héroïques enfants huit siècles de combats pour recouvrer enfin leur patrie. Les vastes contrées de l'Asie et de l'Afrique qui, à la même époque, subirent l'invasion musulmane, sont demeurées sous le joug de l'Islamisme. D'où vient que l'Espagne a triomphé de ses oppresseurs, et que le sentiment de la dignité humaine ne s'est jamais éteint dans la race qui l'habite? La réponse est facile à donner: l'Espagne, au moment de l'invasion, était catholique; la vie catholique animait cette vaste région; tandis que les peuples qui succombèrent sous le cimeterre musulman avaient déjà rompu avec la chrétienté par l'hérésie ou par le schisme. Dieu les délaissa, parce qu'ils avaient repoussé la vérité de la Foi, l'unité de l'Église; ils ne furent plus qu'une proie, et n'offrirent presque aucune résistance à leurs farouches vainqueurs.
   L'Espagne cependant avait couru un immense danger. La race des Goths, en la subjuguant, avait en même temps déposé l'hérésie dans son sein. L'Arianisme élevait dans l'Ibérie ses autels sacrilèges; mais Dieu ne permit pas que cette terre privilégiée demeurât longtemps sous le joug de l'erreur. Avant l'arrivée du Sarrasin, l'Espagne était déjà réconciliée avec l'Église; une famille aussi illustre que sainte avait eu la gloire de consommer ce grand œuvre. Le voyageur qui parcourt, de nos jours encore, l'Andalousie, remarque avec un pieux étonnement, à chacun des quatre angles des places publiques, une statue correspondant à trois autres: ces statues représentent trois frères et une sœur: saint Léandre, Évêque de Séville; saint Isidore que nous fêtons aujourd'hui; saint Fulgence, Évêque de Carthagène; et leur sœur, sainte Florentine, vierge consacrée à Dieu. Par les efforts du zèle et de l'éloquence de saint Léandre, le roi Récarède et toute la nation des Goths se réunirent à la foi catholique, au concile de Tolède, en 589; la science et le grand caractère de notre Isidore consolidèrent cette heureuse révolution; Fulgence la soutint par ses vertus et par sa doctrine; et Florentine apporta à cette œuvre si féconde pour l'avenir de sa patrie le tribut de ses soupirs et de ses prières. 
   Unissons-nous à l'hommage que rend la nation Catholique à cette glorieuse constellation de saints; et lisons dans les fastes de la sainte Liturgie le récit des actions et des mérites de notre Isidore.
   Isidore, Espagnol de nation, docteur illustre, naquit à Carthagène. Il eut pour père Sévérien, gouverneur de la province, et fut élevé dans la piété et les lettres par les saints évêques Léandre de Séville et Fulgence de Carthagène, ses Frères. Formé aux littératures latine, grecque et hébraïque, et instruit dans les lois divines et humaines, il se distingua au plus haut degré par les sciences, comme par toutes les vertus chrétiennes. Dès sa jeunesse, il combattit avec tant de courage l'hérésie arienne qui, depuis longtemps déjà, avait envahi le vaste royaume des Goths d'Espagne, que peu s'en fallut qu'il ne fût mis à mort par les hérétiques. Après la mort de Léandre, il fut élevé malgré lui sur le siège de Séville, par l'influence du roi Récarède et l'assentiment unanime du clergé et du peuple. Son élection fut non seulement confirmée par l'autorité Apostolique, mais saint Grégoire le Grand, en lui envoyant selon l'usage le pallium, l'établit son vicaire et celui du Siège Apostolique dans toute l'Espagne. 
   On ne saurait exprimer tout ce qu'il fit paraître dans son épiscopat de constance, d'humilité, de patience, de miséricorde; combien il employa de sollicitude à rétablir les mœurs chrétiennes et la discipline ecclésiastique, de zèle à les soutenir par sa parole et par ses écrits; enfin avec quel éclat il parut orné de toutes sortes de vertus. Il favorisa et développa l'ordre monastique en Espagne, et construisit plusieurs monastères. Il bâtit pareillement des collèges dans lesquels, se livrant à la science sacrée et à l'enseignement, il instruisit un grand nombre de disciples qui se réunirent autour de lui, et entre lesquels brillèrent saint Ildephonse, évêque de Tolède, et saint Braulion, évêque de Sarragosse. Dans un concile tenu à Séville, il renversa et détruisit, par une discussion éloquente et animée, l'hérésie des Acéphales qui menaçait d'envahir l'Espagne. Il acquit une si haute réputation de sainteté et de doctrine que, seize ans à peine après sa mort, au milieu des applaudissements d'un concile de cinquante-deux évêques, et avec le suffrage de saint Ildephonse, il mérita d'être appelé un excellent docteur, la dernière gloire de l'Église catholique, le plus savant homme qui eût paru à la fin des temps, et dont le nom ne doit être prononcé qu'avec respect. Non seulement saint Braulion le compara à saint Grégoire le Grand; mais il dit que le ciel avait donné à l'Espagne Isidore pour l’instruire, comme autrefois il lui avait envoyé l'Apôtre Jacques.
   Isidore a écrit les livres des Etymologies, ceux des Offices ecclésiastiques et beaucoup d'autres si importants pour la discipline chrétienne et ecclésiastique, que le pape saint Léon IV, écrivant aux évêques de Bretagne, n'a pas craint de dire que l'on doit faire usage des paroles d'Isidore, comme de celles de Jérôme et d'Augustin, toutes les fois qu'il se présente un cas inusité qui ne peut être décidé par les Canons. Plusieurs sentences de ses écrits ont été recueillies et placées parmi les lois canoniques de l'Église. Il présida le quatrième Concile de Tolède, qui est le plus célèbre de tous ceux d'Espagne. Enfin, après avoir extirpé de ce pays l'hérésie arienne, prédit publiquement sa mort et la dévastation du royaume par l'armée des Sarrasins, et gouverné son Église environ quarante ans, il mourut à Séville, et alla au ciel l'an six cent trente-six. Son corps fut enseveli d'abord, comme il l'avait demandé, entre son frère Léandre et sa sœur Florentine. Ferdinand Ier, roi de Castille et de Léon, l'ayant racheté à grand prix d'Enète, prince sarrasin, qui dominait à Séville, le transporta à Léon; et l'on a élevé en son honneur une église où, à cause de l'éclat de ses miracles, il est l'objet d'une grande dévotion de la part des peuples.
   Isidore, Pasteur fidèle, le peuple chrétien honore vos vertus et vos services; il se réjouit de la récompense dont le Seigneur a couronné vos mérites; soyez-lui donc propice en ces jours de salut. Sur la terre, votre vigilance n'abandonna jamais l'heureux troupeau qui lui était confié; regardez-nous comme vos brebis, défendez-nous des loups ravissants qui nous menacent sans cesse. Que vos prières obtiennent pour nous la plénitude des grâces qui nous sont nécessaires pour achever dignement cette sainte carrière qui s'avance vers sa fin. Soutenez notre courage; animez notre ardeur; préparez-nous à la célébration des grands mystères qui nous attendent. Nous avons regretté nos offenses, expié, quoique bien faiblement, nos fautes; l'œuvre de notre conversion a fait un pas; il faut maintenant qu'elle se consomme par la contemplation des souffrances et de la mort de notre Rédempteur. Assistez-nous, ô Pontife du Christ qui l'avez tant aimé; vous dont la vie fut toujours si pure, prenez soin des pécheurs, et écoutez la prière de l'Église qui se recommande à vous aujourd'hui. Du sein des joies éternelles, souvenez-vous aussi de votre patrie terrestre; bénissez l'Espagne qui vous conserve un culte si fervent. Rendez-lui l'ardeur primitive de la foi; renouvelez en son sein les mœurs chrétiennes; faites disparaître l'ivraie qui s'est levée parmi le bon grain. L'Église entière honore cette contrée pour sa fidélité dans la garde du dépôt de la doctrine du salut; sauvez-la de toute décadence, et arrêtez les maux dont elle souffre; qu'elle soit toujours fidèle, toujours digne du beau nom que vous l'avez aidée à conquérir.

Dom Prosper Guéranger