Saint Odon

Abbé de Cluny
(857-942)

11 mai

Saint Odon était fils d'un noble seigneur, et, fut, dès le berceau, consacré à saint Martin. Il montra, jeune encore, un grand amour pour la prière. Sa piété lui faisait regarder comme perdu le temps qu'il était forcé de donner à la chasse et aux autres amusements du siècle. À l'âge de dix-neuf ans, il reçut la tonsure et fut nommé à un canonicat de l'Église de Tours.

Après de brillantes et solides études, où il montra, avec une haute intelligence, une vertu extraordinaire, couchant sur une natte et ne prenant qu'un peu de nourriture grossière, il fut séduit par la lecture de la Règle de Saint-Benoît et se décida dès lors à embrasser la vie monastique.

Il fut plus tard élu abbé de Cluny, où il fit fleurir toutes les vertus religieuses: le silence, l'obéissance, l'humilité et le renoncement à soi-même. Ses exemples allaient de pair avec ses conseils ou ses ordres. Il donnait tout aux pauvres, sans s'inquiéter du lendemain. Les enfants étaient surtout l'objet de sa prédilection; il veillait avec un soin paternel, une douceur de mère, sur les moeurs, les études, le sommeil de tous ceux qui lui avaient été confiés.

À Cluny, la Règle de Saint-Benoît était suivie avec zèle; les jeûnes, les abstinences, les chants, les offices, le silence presque absolu, le travail, remplissaient les journées des religieux. Les restes des repas étaient distribués aux pauvres et aux pèlerins. On y nourrissait, de plus, dix-huit pauvres par jour, et la charité y était si abondante, surtout dans le Carême, qu'à l'une de ces époques de l'année on fit des distributions de vivres à plus de sept mille indigents.

Dans les voyages si difficiles auxquels son zèle et ses fonctions l'obligèrent plus d'une fois, Odon ne pensait qu'à secourir le prochain. Il descendait de son cheval pour faire monter à sa place les indigents et les vieillards; on le vit même porter le sac d'une pauvre femme. Pourtant malgré tant de fatigues, à son dernier voyage de Rome, il lassait ses jeunes compagnons par la rapidité de sa marche, et ils s'étonnaient qu'il eût, à soixante-sept ans, après une vie si austère, conservé tant d'agilité et de vigueur.

Un jour, Dieu le récompensa de sa ponctualité. La Règle de Saint-Benoît demande qu'au son de la cloche on laisse même une lettre à demi formée. Odon, corrigeant un livre avec un de ses religieux, laissa dehors, au son de la cloche, le livre ouvert. Il plut toute la nuit abondamment; le lendemain, le livre, malgré les flots de pluie, se trouva intact. Il en rapporta toute la gloire au glorieux saint Martin, dont la vie était écrite en ce volume.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950 

 

Deuxième abbé de Cluny (✝ 942)

A la fin du IXe siècle, l'Eglise en Occident connaissait de graves difficultés dans son clergé. Les monastères n'observaient que de très loin les constitutions monastiques et, même à Rome, les Papes se succédaient presque tous les trois ans ne serait-ce qu'à cause de curieux accidents mortels.

Saint Odon était originaire de Tours et, en 910, il rejoint le monastère de Cluny que saint Bernon venait de réformer. Il en devient à son tour le Père abbé. Cet homme à la main de fer mais aussi d'une grande bonté et toujours joyeux, va organiser l'influence de son abbaye dans l'Eglise.

Il fera quatre voyages à Rome et c'est au retour de l'un d'eux qu'il meurt à Tours où il allait se "ressourcer" auprès de saint Martin.
Durant l'audience générale le 2 septembre 2009, le Saint-Père a repris le cycle catéchétique consacré aux grandes figures de l'Eglise médiévale en évoquant saint Odon de Cluny.

Né vers 880 et décédé en 942, Odon devint en 927 le second abbé du célèbre monastère, centre spirituel qui eut une large influence sur l'Europe monastique médiévale et diffusa le mode de vie inspiré par la règle de saint Benoît. Au nombre des vertus de saint Odon figuraient, a dit le Pape, 'la patience et le détachement des choses du monde, le zèle envers les âmes et l'engagement pour la paix..., le respect des commandements, l'attention aux pauvres, aux jeunes et aux personnes âgées... Face à un désintérêt diffus qu'il combattit énergiquement, il ne cessa de défendre la dévotion au Corps et Sang du Christ. Odon était convaincu de la présence réelle dans les espèces eucharistiques en vertu de la conversion substantielle du pain et du vin en chair et sang du Seigneur'.

Pour lui, 'seul qui est spirituellement uni au Christ peut dignement participer à l'Eucharistie. En cas contraire, se nourrir du Christ ne serait pas un profit mais une condamnation'. Puis Benoît XVI a rappelé que l'abbé clunisien 'fut un guide spirituel pour les fidèles de son temps, face à l'immensité des vices du monde, ainsi qu'il disait. Le remède qu'il proposait était un changement de vie radical, une existence basée sur l'humilité, l'austérité, le détachement des biens éphémères pour adhérer aux choses éternelles'.
Rappelant ensuite sa grande bonté d'âme et l'austérité de ses mœurs, le Saint-Père dit que saint Odon savait 'communiquer la joie qui le comblait... Il réussissait à faire progresser moines comme fidèles dans la voie de la perfection chrétienne'. En conclusion, il a souligné combien 'la bonté de l'abbé Odon et sa joie, qui découlait de la foi" est en mesure de "toucher nos cœurs, afin que nous puissions aujourd'hui encore trouver la source de béatitude que la bonté divine nous accorde".


À Tours, en 942, le trépas de saint Odon, abbé de Cluny, qui réforma la vie monastique selon la Règle de saint Benoît et la discipline de saint Benoît d’Aniane. Il fut le premier des grands abbés qui firent de ce monastère le foyer de la réforme de l’Église à cette époque.

Martyrologe romain

Abbaye de Cluny