Sainte Mechtilde de Hackeborn
Moniale bénédictine
(+ v. 1298)

19 novembre

Apparentée aux Hohenstauffen, elle appartenait à une famille puissante. Sa sœur aînée était abbesse du monastère des cisterciennes de Rodersdorf qui, plus tard, sera transférée à Helfta. C'est donc tout naturellement que la petite Mechtilde, lorsqu'elle eut 7 ans, fut confiée à sa sœur pour son éducation. Elle ne quittera plus le monastère. Bien plus tard, on lui remit la charge de la formation des jeunes élèves: l'alumnat. Sainte MechtildeElle dirigeait le chant monastique et sainte Gertrude fut parmi ses élèves. C'est à elle qu'elle dévoilera une partie de son extraordinaire vie spirituelle dans "Le Livre de la grâce spéciale", vie spirituelle qui s'enracine dans la liturgie et la pratique de la "Lectio Divina", insistant plus sur la figure du Christ glorieux que sur la figure du Serviteur souffrant. Elle recevra des visions du Sacré-Cœur, non point comme un amour méconnu, mais comme un amour victorieux. Une sainte de la sérénité et de l'optimisme.
Illustration: Notre Père de Sainte Mechtilde sanctuaire Notre-Dame de Montligeon.
Sainte Mathilde de Hackeborn (1241/2-1298), grande figure du monastère allemand de Helfta, a été le sujet de la catéchèse du Saint-Père le 29 septembre 2010:
Mathilde, fille des barons de Hackeborn, entra très jeune au monastère de Helfta où sa sœur, sainte Gertrude fut abbesse pendant quarante ans. Gertrude donna "une empreinte particulière à la spiritualité du monastère le portant à un épanouissement extraordinaire comme centre de mystique et de culture, école de formation scientifique et théologique". Les religieuses de Helfta bénéficiaient d'une instruction de haut niveau intellectuel leur permettant de cultiver une spiritualité fondée sur les Saintes Ecritures, la liturgie, la tradition patristique et sur la règle et la spiritualité cisterciennes".
C'est le livre écrit par sa sœur et intitulé "Le livre des grâces", qui nous permet principalement de connaître la vie de Mathilde et la décrit comme dotée de grandes qualités naturelles et spirituelles telles que "sa science, son intelligence, sa connaissance des lettres humaines et sa voix d'une douceur merveilleuse".
Mathilde bien que très jeune devint directrice de l'école du monastère de Helfta puis directrice du chœur et maîtresse des novices. La sainte possédait également "le don divin de la contemplation mystique" et était "une maîtresse de fidèle doctrine et grande humilité, conseillère, consolatrice et guide dans le discernement". C'est pourquoi "de nombreuses personnes, non seulement du monastère mais aussi venant de l'extérieur...attestaient qu'elle les avait libérées de leur peine et qu'elles n'avaient jamais éprouvé autant de consolation qu'auprès d'elle", observa le Saint-Père.
"Dans sa longue vie passée au monastère, Mathilde a été affligée de souffrances intenses et continues auxquelles elle choisit d'ajouter de dures pénitences pour la conversion des pécheurs. Elle participa ainsi à la passion du Seigneur jusqu'à la fin de sa vie".
"La prière et la contemplation furent au centre de son existence -a ajouté le Pape-. Ses révélations, ses enseignements, son service envers le prochain, son chemin dans la foi et l'amour trouvent ici leur origine... Dans la prière liturgique, Mathilde donne une importance particulière aux heures canoniques, à la célébration de la messe et surtout à la communion.... Ses visions, ses enseignements et les évènements de son existence sont décrits avec des expressions du langage liturgique et biblique. On mesure ainsi sa profonde connaissance des Saintes Écritures qui étaient son pain quotidien".
La sainte "en se laissant guider par les Saintes Écritures et nourrir du Pain eucharistique, parcourut un chemin d'intime communion avec le Seigneur, toujours fidèle à l'Église. Voilà pour nous aussi -a conclu le Saint-Père- une belle invitation à intensifier notre amitié avec le Seigneur, surtout à travers la prière quotidienne et une participation attentive, fidèle et active à la messe. La liturgie est une grande école de spiritualité". (source: VIS 20100929 460)
Au monastère d’Helfta en Saxe, vers 1298, sainte Mechtilde, vierge, qui fut une femme d’une doctrine et d’une humilité excellentes, jointes au don de contemplation mystique.

Martyrologe romain

Sainte Mechtilde de Hackeborn

Vierge, Bénédictine
(1240-1298)

Sainte Mechtilde et Sainte Gertrude sa soeur, comtesses de Hackeborn, et proches parentes de l'empereur Frédéric II, naquirent à Isèble dans la Haute-Saxe. Mechtilde fut élevée chez les bénédictines de Rédaresdorff ou Rodersdorff, au diocèse de Halberstad. Elle montra, dès ses premières années, une grande innocence de moeurs et un grand dédain pour les vanités mondaines. Son obéissance charmait ses supérieures; on la voyait toujours exécuter avec autant de joie que de ponctualité ce qui lui avait été prescrit. Son amour pour la mortification frappait toutes les personnes qui vivaient avec elle. Jamais elle ne flattait son corps et quoiqu'elle fût d'une complexion très délicate, elle s'interdisait l'usage de la viande et du vin. Son humilité lui faisait éviter tout ce qui aurait pu sentir l'ostentation: elle mettait même autant de soin à cacher ses vertus, que les autres en mettent d'ordinaire à cacher leurs vices.

Elle ne voulut point sortir de la solitude, et quand elle fut en âge de se consacrer à Dieu par des voeux, elle fit profession dans le monastère de Rodersdorff. Quelque temps après, on l'envoya à Diessen, en Bavière, où elle devint supérieure du monastère de ce nom.

Elle y introduisit bientôt la pratique des plus sublimes vertus. Persuadée qu'on ne peut atteindre à la perfection monastique sans une exacte observation de tous les points de la règle, elle exhortait ses soeurs à s'y conformer avec promptitude, et à anticiper plutôt sur le temps marqué pour chaque exercice, que de se permettre le moindre retard par négligence.

Le monastère d'Ottilsteten ou d'Edelstetin, en Souabe, était alors tombé dans un grand relâchement. Les évêques du pays, voulant y introduire la réforme, ordonnèrent à Mechtilde de s'y retirer et de se charger de cette bonne oeuvre: mais la sainte employa diverses raisons pour s'en dispenser; elle eut même recours aux larmes et aux prières. Tout fut inutile, il fallut obéir. Elle se rendit à sa nouvelle communauté et y rétablit en peu de temps l'esprit d'une parfaite régularité. Personne ne peut résister à la force réunie de sa douceur et de ses exemples. Austère pour elle-même, elle était pleine de bonté pour les autres. Elle savait faire aimer la règle en la faisant observer, et tenir ce juste milieu qui consiste à ménager la faiblesse humaine, sans élargir les voies évangéliques. Ses instructions étaient toujours accompagnées de cet esprit de charité et d'insinuation qui rend la vertu aimable. Elle obligeait ses soeurs à la plus exacte clôture, et les tenait éloignées de tout commerce avec les gens du monde: les préservant ainsi de la dissipation dont l'effet ordinaire est de refroidir la charité et d'éteindre la ferveur.

Son lit était un peu de paille, sa nourriture fort grossière, encore ne mangeait-elle que pour soutenir son corps. Elle partageait tous ses moments entre la prière, la lecture et le travail des mains. Elle observait le silence le plus rigoureux. L'esprit de componction dont elle était animée fournissait à ses yeux une source continuelle de larmes. Elle ne se crut jamais dispensée de la règle, pas même à la cour de l'empereur, où elle avait été obligée d'aller pour les affaires de son monastère. Lorsque la maladie la forçait à garder le lit, sa plus grande douleur était de ne pouvoir assister, avec les autres soeurs, à la prière et à l'office de la nuit. Elle mourut à Diessen le 29 mars, quelque temps après l'an 1300, et avant sainte Gertrude, sa soeur. Son nom n'a jamais été inséré dans le martyrologe romain; mais on le trouve dans plusieurs calendriers sous le 10 avril, le 29 mars et le 30 mai.

M. L'Abbé Jacquet, L'Année Chrétienne, La Vie d'un saint pour chaque jour, Tome I, p. 409-410

 

 

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 
29 septembre 2010

 

Chers frères et sœurs,

Je voudrais vous parler aujourd’hui de sainte Mathilde de Hackeborn, l’une des grandes figures du monastère de Helfta, ayant vécu au XIIIe siècle. Sa consœur, sainte Gertrude la Grande, dans le vie livre de l’œuvre Liber specialis gratiae (le livre de la grâce spéciale), dans lequel sont relatées les grâces spéciales que Dieu a données à sainte Mathilde, affirme: «Ce que nous avons écrit est bien peu au regard de ce que nous avons omis. Nous publions ces choses uniquement pour la gloire de Dieu et au bénéfice de notre prochain, car il nous semblerait injuste de garder le silence sur les si nombreuses grâces que Mathilde reçut de Dieu, moins pour elle-même, à notre avis, que pour nous et pour ceux qui viendront après nous» (Mathilde de Hackeborn, Liber specialis gratiae, VI, 1).

Cette œuvre a été rédigée par sainte Gertrude et par une autre consœur de Helfta et possède une histoire singulière. A l’âge de cinquante ans, Mathilde traversait une grave crise spirituelle unie à des souffrances physiques. C’est dans cette situation qu’elle confia à deux consœurs amies les grâces spéciales à travers lesquelles Dieu l’avait guidée depuis son enfance, mais elle ne savait pas que celles-ci notaient tout. Lorsqu’elle l’apprit, elle en fut profondément angoissée et troublée. Toutefois, le Seigneur la rassura en lui faisant comprendre que ce qui était écrit l’était pour la gloire de Dieu et le bénéfice de son prochain (cf. ibid., II, 25, v. 20). Ainsi, cette œuvre est la source principale à laquelle nous pouvons puiser les informations sur la vie et la spiritualité de notre sainte.

A travers elle, nous sommes introduits dans la famille du baron de Hackeborn, l’une des plus nobles, riches et puissantes de Thuringe, apparentée à l’empereur Frédéric II, et nous entrons dans le monastère de Helfta à l’époque la plus glorieuse de son histoire. Le baron avait déjà donné au monastère une fille, Gertrude de Hackeborn (1231/1232-1291/1292), dotée d’une forte personnalité, abbesse pendant quarante ans, capable de conférer une empreinte particulière à la spiritualité du monastère, le conduisant à une floraison extraordinaire comme centre de mystique et de culture, école de formation scientifique et théologique. Gertrude offrit aux moniales une instruction intellectuelle de haut niveau, qui leur permettait de cultiver une spiritualité fondée sur l’Ecriture Sainte, sur la liturgie sur la tradition patristique, sur la Règle et la spiritualité cistercienne, avec une prédilection particulière pour saint Bernard de Clairvaux et Guillaume de Saint-Thierry. Elle fut une véritable maîtresse, exemplaire en tout, dans la radicalité évangélique et dans le zèle apostolique. Dès son enfance, Mathilde accueillit et goûta le climat spirituel et culturel créé par sa sœur, en apportant ensuite sa marque personnelle.

Mathilde naquit en 1241 ou 1242 dans le château de Helfta; elle était la troisième fille du baron. A l’âge de sept ans, avec sa mère, elle rendit visite à sa sœur Gertrude dans le monastère de Rodersdorf. Elle fut si fascinée par ce milieu qu’elle désira ardemment en faire partie. Elle y entra comme écolière, et en 1258, devint religieuse dans le couvent, se transférant entre temps à Helfta, dans le domaine des Hackeborn. Elle se distinguait par son humilité, sa ferveur, son amabilité, la transparence et l’innocence de sa vie, la familiarité et l’intensité avec lesquelles elle vivait la relation avec Dieu, la Vierge et les saints. Dotée de qualités naturelles et spirituelles élevées, comme «la science, l’intelligence, la connaissance des lettres humaines, la voix d’une merveilleuse douceur: tout la rendait apte à être pour le monastère un véritable trésor sous tous les aspects» (ibid., préambule). Aussi, «le rossignol de Dieu» — comme elle était appelée — encore très jeune, devint directrice de l’école du monastère, directrice du chœur, et maître des novices, fonctions qu’elle accomplit avec talent et un zèle inlassable, non seulement au bénéfice des moniales, mais de quiconque désirait puiser à sa sagesse et sa bonté.

Illuminée par le don divin de la contemplation mystique, Mathilde composa de nombreuses prières. C’est une maîtresse de doctrine fidèle et de grande humilité, conseillère, consolatrice, guide dans le discernement: «Elle distribuait — lit-on — la doctrine avec une abondance telle que l’on n’avait jamais vue dans le monastère, et nous avons hélas! la grande crainte que l’on ne verra plus jamais rien de semblable. Les sœurs se réunissaient autour d’elle pour entendre la parole de Dieu, comme autour d’un prédicateur. Elle était le refuge et le réconfort de tous, et elle avait, par un don singulier de Dieu, la grâce de révéler librement les secrets du cœur de chacun. De nombreuses personnes, pas seulement dans le monastère, mais aussi des étrangers, des religieux et des laïcs, venus de loin, attestaient que cette sainte vierge les avait libérés de leur peine et qu’ils n’avaient jamais éprouvé autant de réconfort qu’auprès d’elle. En outre, elle composa et elle enseigna de nombreuses prières qui, si elles étaient réunies, dépasseraient le volume d’un psautier» (ibid., VI, 1).

En 1261, une petite fille de cinq ans du nom de Gertrude arrive au couvent: elle est confiée aux soins de Mathilde, qui a à peine vingt ans, qui l’éduque et la guide dans la vie spirituelle jusqu’à en faire non seulement une excellente disciple, mais sa confidente. En 1271 ou 1272, Mathilde de Megdeburg entre elle aussi au monastère. Le lieu accueille ainsi quatre grandes femmes — deux Gertrude et deux Mathilde —, gloire du monachisme germanique. Au cours de sa longue vie passée au monastère, Mathilde est frappée par d’incessantes et intenses souffrances auxquelles elle ajoute les très dures pénitences choisies pour la conversion des pécheurs. De cette manière, elle participe à la passion du Seigneur jusqu’à la fin de sa vie (cf. ibid., VI, 2). La prière et la contemplation sont l’humus vital de son existence: les révélations, ses enseignements, son service au prochain, son chemin dans la foi et dans l’amour ont ici leur racine et leur contexte. Dans le premier livre de l’œuvre Liber specialis gratiae, les rédactrices recueillent les confidences de Mathilde effectuées lors des fêtes du Seigneur, des saints et, de manière particulière, de la Bienheureuse Vierge Marie. La capacité que cette sainte possède de vivre la liturgie dans ses différents éléments, même les plus simples, en la portant dans la vie quotidienne monastique, est impressionnante. Certaines images, expressions, actions sont parfois éloignées de notre sensibilité, mais, si l’on considère la vie monastique et sa tâche de maîtresse et de directrice de chœur, on saisit sa capacité particulière d’éducatrice et de formatrice, qui aide ses consœurs à vivre intensément, en partant de la liturgie, chaque moment de la vie monastique.

Dans la prière liturgique, Mathilde accorde une importance particulière aux heures canoniques, à la célébration de la Messe, en particulier à la communion. Là, elle est souvent ravie en extase dans une profonde intimité avec le Seigneur dans son cœur très ardent et très doux, dans un dialogue merveilleux, où elle demande des lumières intérieures, alors qu’elle intercède de manière particulière pour sa communauté et ses consœurs. Au centre, se trouvent les mystères du Christ vers lesquels la Vierge Marie renvoie constamment pour marcher sur la voie de la sainteté: «Si tu désires la véritable sainteté, reste près de mon Fils; Il est la sainteté même qui sanctifie toute chose» (ibid., I, 40). Dans son intimité avec Dieu est présent le monde entier, l’Eglise, les bienfaiteurs, les pécheurs. Pour elle, le ciel et la terre s’unissent.

Ses visions, ses enseignements, les épisodes de son existence sont décrits avec des expressions qui évoquent le langage liturgique et biblique. On saisit ainsi sa profonde connaissance des Saintes Ecritures, qui étaient son pain quotidien. Elle y a constamment recours, que ce soit pour mettre en valeur les textes bibliques lus pendant la liturgie, ou en y puisant des symboles, des termes, des paysages, des images, des personnages. Sa préférence va à l'Evangile: «Les paroles de l'Evangile étaient pour elle une nourriture merveilleuse et suscitaient dans son cœur des sentiments d'une telle douceur que souvent, prise par son enthousiasme, elle ne pouvait en terminer la lecture... La manière dont elle lisait ces mots étaient si fervente qu'elle suscitait chez tous la dévotion. De même, lorsqu'elle chantait dans le chœur, elle était tout absorbée en Dieu, transportée par une telle ardeur qu'elle manifestait parfois ses sentiments avec des gestes... D'autres fois, comme ravie en extase, elle n'entendait pas ceux qui l'appelaient ou la secouaient et elle avait beaucoup de difficultés à reprendre conscience des choses extérieures» (ibid., VI, 1). Dans l'une de ses visions, c'est Jésus lui-même qui lui recommande l'Evangile; en lui ouvrant la plaie de son cœur très doux, il lui dit: «Vois combien mon amour est grand: si tu veux bien le connaître, tu ne le trouveras nulle part ailleurs mieux exprimé que dans l'Evangile. Personne n'a jamais entendu exprimer des sentiments plus forts et plus tendres que ceux-ci: Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés (Jean XV, 9)» (ibid., I, 22).

Chers amis, la prière personnelle et liturgique, notamment la liturgie des Heures et la Messe sont à la racine de l'expérience spirituelle de sainte Mathilde de Hackeborn. En se laissant guider par les Saintes Ecritures et nourrir du Pain eucharistique. Elle a parcouru un chemin d'intime union avec le Seigneur, toujours dans la pleine fidélité à l'Eglise. Cela est également pour nous une puissante invitation à intensifier notre amitié avec le Seigneur, surtout à travers la prière quotidienne et la participation attentive, fidèle et active à la Messe. La liturgie est une grande école de spiritualité.

La disciple Gertrude décrit avec des expressions intenses les derniers moments de la vie de sainte Mathilde de Hackeborn, très difficiles, mais éclairés par la présence de la Bienheureuse Trinité, du Seigneur, de la Vierge Marie, de tous les saints, ainsi que de sa sœur de sang Gertrude. Lorsque arriva l'heure où le Seigneur voulut l'appeler à Lui, elle lui demanda de pouvoir encore vivre dans la souffrance pour le salut des âmes et Jésus se complut de cette marque d'amour supplémentaire.

Mathilde avait 58 ans. Elle parcourut la fin de sa route marquée par huit ans de graves maladies. Son œuvre et sa renommée de sainteté se répandirent rapidement. Lorsque son heure vint, «le Dieu de Majesté... unique douceur de l'âme qui l'aime.., lui chanta: Venite vos, benedicti Patris mei... Venez, ô vous qui êtes bénis par mon Père, venez recevoir le royaume... et il l'associa à sa gloire» (ibid., VI, 8).

Sainte Mathilde de Hackeborn nous confie au Sacré Cœur de Jésus et à la Vierge. Elle invite à louer le Fils avec le Cœur de la Mère et à louer Marie avec le Cœur du Fils: «Je vous salue, ô Vierge très vénérée, dans cette douce rosée qui, du Cœur de la Très sainte Trinité, se répand en vous; je vous salue dans la gloire et dans la joie avec laquelle vous vous réjouissez à présent dans l'éternité, vous qui la première d'entre toutes les créatures de la terre et du ciel, fûtes élue avant même la création du monde! Amen» (ibid., I, 45).