Le 13 juillet 1917 et les trois secrets de Fatima

Le 13 juillet 1917 à Fatima, Lucie (22 mars 1907-13 février 2005) ; François (11 juin 1908-4 avril 1919) et Jacinthe (10 mars 1910-20 février 1920) reçurent une apparition de Notre-Dame et trois secrets qui sont en partie des visions. Le premier secret concerne la révélation de l'enfer, et il a été révélé le 31 août 1941. Le second secret concerne la dévotion réparatrice au cœur immaculé de Marie et la conversion de la Russie, il a été dévoilé le 8 décembre 1941. Le troisième secret concerne les persécutions de l'Eglise au XX° siècle et la fécondité spirituelle des martyrs. Il a été dévoilé le 13 mai 2000.

L'apparition du 13 juillet (version détaillée du 4° mémoire)

Quelques moments après notre arrivée à la Cova da Ira, près du chêne-vert, parmi une grande foule de gens, alors que nous récitions le chapelet, nous vîmes le reflet de la lumière habituelle et, ensuite, Notre-Dame sur le chêne-vert.
- Que me voulez-vous ? demandai-je.
- Je veux que vous veniez ici le 13 du mois qui vient, que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours en l'honneur de Notre Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu'Elle seule pourra vous secourir.
- Je voudrais vous demander de nous dire qui Vous êtes, et de faire un miracle afin que tous croient que Vous nous apparaissez.
- Continuez à venir ici tous les mois. En octobre, je dirai qui je suis, ce que je veux et je ferai un miracle que tous verront pour croire.
Ici, je fis quelques demandes dont je ne me souviens pas. Ce dont je me souviens, c'est que Notre-Dame dit qu'il était nécessaire de dire le chapelet afin d'obtenir ces grâces dans l'année. Et elle continua :
- Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites souvent, spécialement lorsque vous ferez un sacrifice : « O Jésus, c'est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie. »
En disant ces dernières paroles, Elle ouvrit de nouveau les mains, comme les deux derniers mois.
Le reflet parut pénétrer la terre et nous vîmes comme un océan de feu, et plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s'ils étaient des braises, transparentes et noires, ou bronzées, ayant des formes humaines.
Elles flottaient dans l'incendie, soulevées par les flammes qui sortaient d'elles-mêmes avec des nuages de fumée, tombant de tous côtés, semblables à la retombée des étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de peur. (Ce fut sans doute à cette vue que j'ai dû pousser ce cri Aïe... que l'on dit avoir entendu). Les démons se distinguaient par des formes horribles et répugnantes d'animaux effrayants et inconnus, mais transparents comme des charbons noirs embrasés.
Effrayés, comme pour demander secours, nous avons les yeux vers Notre-Dame qui nous dit avec bonté et tristesse : Afin de les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon cœur immaculé... Si vous faites ce que je vous dis, beaucoup d'âmes seront sauvées... [Lucie complète le 3° mémoire en ajoutant cette parole de Notre Dame :]
Lorsque vous récitez le chapelet, dites à la fin de chaque dizaine, dites : « Mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer ; emmenez au Paradis toutes les âmes, spécialement celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »
Il y eut un moment de silence et je demandai :
- Vous ne voulez rien de plus ?
- Non. Aujourd'hui je ne demande rien de plus.
- Et, comme d'habitude, elle commença à s'élever en direction du levant jusqu'au moment où elle disparut dans l'immensité du firmament.

4° mémoire de sr Lucie : Mémoires de sœur Lucie, Vice-Postulaçāo dos videntes, Fatima 1991, p. 168-172


Le second secret, réponse au premier secret...

« Le secret comporte trois choses distinctes, et je vais en dévoiler deux.

La première fut la vision de l'Enfer. Notre-Dame nous montra une grande mer de feu, qui paraissait se trouver sous la terre et, plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s'ils étaient des braises transparentes, noires ou bronzées, avec une forme humaine. Ils flottaient dans cet incendie, soulevés par les flammes, qui sortaient d'eux-mêmes, avec des nuages de fumée. Ils retombaient de tous côtés, comme les étincelles retombent dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. Les démons se distinguaient par leurs formes horribles et dégoûtantes d'animaux épouvantables et inconnus, mais transparents et noirs.
Cette vision dura un moment, grâce à notre bonne Mère du Ciel qui auparavant nous avait prévenus, nous promettant de nous emmener au Ciel (à la première apparition). Autrement, je crois que nous serions morts d'épouvante et de peur.
Ensuite nous levâmes les yeux vers Notre-Dame, qui nous dit avec bonté et tristesse: Vous avez vu l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs.
Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes seront sauvées et on aura la paix. La guerre va finir. Mais si l'on ne cesse d'offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI en commencera une autre pire encore.
Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne, qu'Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l'Église et le Saint-Père.
Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis.
Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église.
Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites.
À la fin, mon Cœur immaculé triomphera.
Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix. »

Troisième mémoire de sœur Lucie, daté du 31 août 1941 Source : http://www.vatican.va/
Ou : Mémoires de sœur Lucie, Vice-Postulaçāo dos videntes, Fatima 1991, p. 108-109

Le troisième secret

Lucie l'a rédigé en janvier 1944 et l'a remis à Mgr Da Silva en juin 1944. Il a été publiquement dévoilé par Jean Paul II le 13 mai 2000.

« Troisième partie du secret révélé le 13 juillet 1917 dans la Cova da Iria-Fatima.
J'écris en obéissance à Vous, mon Dieu, qui me le commandez par l'intermédiaire de Son Excellence révérendissime Mgr l'évêque de Leiria et de Votre Très Sainte Mère, qui est aussi la mienne.
Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche. Elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui.
L'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! »
Et nous vîmes, dans une lumière immense qui est Dieu, « quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir, quand elles passent devant » : un « évêque vêtu de blanc » ; nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père ; divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce.
Avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrances et de peine. Il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin. Parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.
Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges. Chacun avec un arrosoir de cristal à la main dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu. Donné à Tuy - 3 janvier 1944 ».

Source : www.mariedenazareth.com/