De la Sainte Vierge le samedi
       

 

 

L’hymne des matines est la première partie d’une hymne dont la seconde partie est chantée à laudes. Elle fut attribuée à saint Venance Fortunat sans autre argument qu’on ne prête qu’aux riches. On ne l’a trouvée dans aucun manuscrit de l’évêque de Poitiers. Mais elle se trouve dans les plus anciens bréviaires.

Chantée par les trappistes de l’abbaye de Gethsémani, dans le Kentucky, en 1956 (Thomas Merton y était alors maître des novices).


 

Quem terra, pontus, aethera
colunt, adorant, praedicant,
trinam regentem machinam
claustrum Mariae bajulat.

Le monarque éternel que l'air, la terre, l'onde
Révère, craint, adore en ses ordres divers,
Le Maître du grand univers
Est porté dans les flancs d'une vierge féconde.

Cui luna, sol, et omnia
deserviunt per tempora,
perfusa caeli gratia,
gestant Puellae viscera.

Le ciel de ses trésors comblant cette âme pure,
Voit enfermé dans elle un enfant sans pareil,
Qui règle le cours du soleil,
Et meut le vaste corps de toute la nature.

Beata Mater, munere,
cujus supernus Artifex,
mundum pugillo continens,
ventris sub arca clausus est.

Mère vraiment illustre, et vraiment fortunée,
Par qui l'auteur du monde et l'arbitre des rois,
Portant ce grand tout sur trois doigts,
Dans le sein d'une fille a sa grandeur bornée.

Beata caeli nuntio,
fecunda Sancto Spiritu,
desideratus Gentibus,
cujus per alvum fusus est.

Fille heureuse à qui l'ange humblement se présente,
Dont l'esprit éternel est le divin époux,
Et qui fait naître parmi nous
Ce Roi, des nations le désir et l'attente.

Gloria Tibi Domine,
qui natus es de Virgine,
cum Patre, et Sancto Spiritu,
in sempiterna saecula. Amen

Gloire à vous, mon Sauveur, Dieu que le ciel adore,
Mais Dieu qu'une humble Vierge a porté dans son sein,
Gloire au Père, à l'Esprit divin,
Dans ce jour sans couchant comme il est sans aurore.