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   « Ils le crucifièrent et deux autres avec lui, un de chaque  côté, et Jésus au milieu » (Joan. XIX. 18). — Jésus se  livre à ses bourreaux « comme un agneau, sans ouvrir la bouche ». La torture de  ce crucifiement des mains et des pieds est inexprimable. Qui pourrait dire  surtout les sentiments du coeur sacré de Jésus au milieu de ces tourments? Il  devait répéter sans doute la parole qu'il avait dite en entrant en ce monde: « Père, vous ne voulez  plus d'holocaustes d'animaux: ils sont insuffisants pour reconnaître votre  sainteté... mais vous m'avez donné un corps: Corpus autem aptasti mihi. Me  voici (Hebr. X, 5-7; Cf. Ps. XXXIX) »! Jésus regarde sans cesse la face de son Père, et avec un incommensurable  sentiment d'amour, il livre son corps pour réparer les insultes faites à la  majesté éternelle. On le crucifie entre deux larrons: Factus obediens usque  ad mortem. Et quelle mort subit-il? La mort de la croix: Mortem autem  crucis (Philipp. II, 8). Pourquoi cela? Parce qu'il est écrit: « Maudit soit celui qui est suspendu  au gibet » (Deut. XXI, 23; Gal. III, 13). Il a voulu être « mis au rang des scélérats » (Isa. LIII, 12;  Marc. XV, 28 Luc. XXII, 37), afin de reconnaître les droits souverains de la sainteté divine.
     Il se livre aussi pour nous. Jésus, étant Dieu, nous  voyait tous en ce moment; il s'est offert pour nous racheter parce que c'est à  lui, pontife et médiateur, que le Père nous a donnés: Quia tui sant (Joan. XVII, 9). Quelle révélation de l'amour de Jésus pour nous! Majorem hac dilectionem  nemo habet, ut animam suam ponat quis pro amicis suis (Ibid. XV, 13). Il n'aurait pu faire davantage: in  finem dilexit (Ibid. XIII, I). Et cet amour, c'est aussi l'amour du Père et de l'Esprit-Saint, car ils ne  sont qu'un...
Ô Jésus, qui « en obéissant à la volonté du Père et par la coopération du Saint-Esprit, avez donné la vie au monde par votre mort, délivrez-moi, par votre corps infiniment saint et votre sang, de toutes mes fautes et de tous mes maux: faites que je m'attache inviolablement à votre loi et ne permettez pas que je me sépare jamais de vous» (Ordinaire de la messe).
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