1 Mars - 1 Juillet - 1 Octobre
1 La mesure de l’excommunication ou du châtiment doit être proportionnée à la gravité de la faute, 2 et la gravité des fautes dépend du jugement de l’abbé.
3 Si un frère est coupable de fautes légères, il sera privé de la table commune. 4 Or, celui qui sera ainsi privé de la communauté de la table sera traité comme il suit : à l’oratoire, il entonnera ni psaume, ni antienne et ne récitera pas de leçon, jusqu’à ce qu’il ait donné satisfaction. 5 Il prendra son repas seul, après le repas des frères : 6 si, par exemple, les frères mangent à la sixième heure, ce frère ne le fera qu’à la neuvième ; et si le dîner des frères est à la neuvième, le sien n’aura lieu que le soir, 7 jusqu’à ce qu’il ait obtenu son pardon par une satisfaction convenable.
2 Mars - 2 Juillet - 1Novembre
1 Le frère coupable d’une faute grave sera privé tout à la fois de la table commune et de l’oratoire. 2 Aucun frère n’aura avec lui ni relation ni entretien. 3 Il restera seul à l’ouvrage qui lui est enjoint, demeurant ainsi dans le deuil de la pénitence, et méditant cette sentence terrible de l’Apôtre : 4 « Un tel homme a été livré à la mort de la chair, afin que son esprit soit sauvé au jour du Seigneur ». (1 Co 5, 5) 5 Il prendra seul son repas, suivant la mesure et à l’heure que l’abbé aura jugées opportunes ; 6 Ceux qui passent ne le béniront point, ni la nourriture qui lui est servie.
3 Mars - 3 Juillet - 2 Novembre
1 Si un frère, sans la permission de l’abbé, ose se joindre, en quelque manière que ce soit, à un frère excommunié, ou lui parler, ou lui faire une commission, 2 il subira le même peine de l’excommunication.
4 Mars - 4 Juillet - 3 Novembre
1 L’abbé doit prendre soin en toute sollicitude des frères qui ont failli, parce que « ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades ». (Mt 9, 12) 2 C’est pourquoi il doit, comme un sage médecin, user de tous les moyens. Il enverra des senpectes, c’est-à-dire des frères anciens et sages 3 qui, comme en secret, consoleront le frère qui est dans le trouble et l’engageront à faire une humble satisfaction ; ils le soutiendront de peur qu’il ne soit accablé par un excès de tristesse ; 4 mais, comme dit l’Apôtre, « il faut redoubler de charité envers lui », et tous prieront à son intention. (2 Co 2, 7-8)
5 L’abbé, en effet, doit avoir un soin tout particulier et s’empresser, avec toute son adresse et toute son habileté, pour qu’il ne perde aucune des brebis à lui confiées.
6 Il doit savoir qu’il a reçu le soin d’âmes malades et non une autorité tyrannique sur des âmes saines. 7 Qu’il craigne donc la menace du Prophète, par laquelle Dieu dit : « Les brebis qui vous paraissaient grasses, vous les preniez pour vous, et celles qui étaient débiles, vous les rejetiez ». (Ez 34, 3-4) 8 Qu’il imite plutôt l’exemple de tendresse du bon Pasteur qui, ayant laissé dans les montagnes quatre-vingt-dix-neuf brebis, partit chercher l’unique brebis qui s’était égarée ; (Lc 15, 4-5) 9 il eut de sa faiblesse une si grande compassion qu’il daigna la charger sur ses épaules sacrées et ainsi la rapporter au troupeau (He 4, 15).
5 Mars - 5 Juillet - 4 Novembre
1 Si un frère, après avoir été fréquemment repris pour quelque faute et même après avoir été excommunié, ne s’amende pas, on lui infligera une correction plus rude, c’est-à-dire on procédera contre lui par le châtiment des verges. 2 Que s’il ne se corrige pas encore, ou que, peut-être, enflé d’orgueil, ce que Dieu ne permette pas, il veuille même défendre sa conduite, l’abbé fera alors ce que fait un sage médecin : 3 employer les cataplasmes, les onguents des exhortations, les remèdes des divines Écritures, enfin la brûlure de l’excommunication et les coups de verges. 4 S’il voit que toute son habileté n’a rien obtenu, il emploiera alors un moyen plus efficace, sa prière et celle de tous les frères pour lui, 5 afin que le Seigneur, qui peut tout, rende la santé à ce frère malade. 6 Mais si ce remède n’opérait pas la guérison, l’abbé prendra alors le fer qui retranche, selon la parole de l’Apôtre : « Ôtez le mal d’entre vous ». (1 Co 5, 13) 7 Et encore : « Si l’infidèle s’en va, qu’il s’en aille » (1 Co 7, 15), 8 de peur qu’une brebis malade ne contamine tout le troupeau.
6 Mars - 6 Juillet - 5 Novembre
1 Un frère, sorti du monastère par sa propre faute, désire-t-il y rentrer, il devra promettre d’abord un total amendement du vice qui a causé son départ. 2 On le recevra alors au dernier rang pour éprouver son humilité. 3 S’il sort de nouveau, on le reprendra ainsi jusqu’à trois fois. Après quoi, il saura désormais que toute voie de retour lui est fermée.
7 Mars - 7 Juillet - 6 Novembre
1 Chacun doit être traité selon son âge et son degré d’intelligence.
2 Aussi, lorsque des enfants ou des adolescents 1 ou ceux qui n’ont pas assez de jugement pour comprendre la gravité de la peine de l’excommunication, commettront quelque faute, ils seront punis par des jeûnes sévères ou châtiés durement par des coups, afin qu’ils se corrigent.
8 Mars - 8 Juillet - 7 Novembre
1 On choisira comme cellérier du monastère un des frères qui soit judicieux, sérieux, sobre, frugal, ni hautain, ni brouillon, ni injuste, ni négligent, ni prodigue, 2 mais rempli de la crainte de Dieu, et qui soit comme un père pour toute la communauté. 3 Qu’il ait soin de tous ; 4 qu’il ne fasse rien sans l’ordre de l’abbé ; 5 qu’il exécute ce qui lui est commandé, 6 qu’il ne mécontente pas les frères. 7 Si l’un d’eux vient à lui demander quelque chose de déraisonnable, qu’il ne l’indispose pas en le rebutant avec mépris, mais qu’il lui refuse avec raison et avec humilité ce qu’on lui demande mal à propos. 8 Qu’il veille à la garde de son âme, se souvenant toujours de cette parole de l’Apôtre : « Celui qui aura bien administré, s’acquiert un rang élevé ». (1 Tm 3, 13) 9 Il prendra un soin tout particulier des malades, des enfants, des hôtes et des pauvres, convaincu qu’au jour du jugement il devra rendre compte pour eux tous. 10 Il regardera tous les objets et tous les biens du monastère comme les objets sacrés de l’autel. 11 Il ne tiendra rien pour négligeable. 12 Il ne sera ni avare, ni prodigue, ni dissipateur des biens du monastère. Mais il fera tout avec mesure, et conformément aux ordres de l’abbé.
9 Mars - 9 Juillet - 8 Novembre
13 Avant tout il aura l’humilité et, s’il ne peut accorder ce qu’on lui demande, il donnera au moins une bonne réponse, 14 selon qu’il est écrit : « Une bonne parole vaut mieux qu’un don excellent ». (Si 18, 17) 15 Il aura soin de tout ce que l’abbé lui aura prescrit, et il ne s’ingérera pas dans ce qu’il lui aura défendu. 16 Il servira aux frères, sans fièvre ni lenteur, la portion qui leur revient, afin de ne pas les irriter, se souvenant du châtiment dont la parole divine menace celui qui aura scandalisé un des plus petits. (cf. Mt 18, 6)
17 Si la communauté est nombreuse, il recevra des aides, afin que, avec leur assistance, il remplisse sa charge l’âme en paix. 18 Aux heures convenables on donnera et on demandera ce qui doit être donné et demandé, 19 afin que personne ne soit troublé ni contristé dans la maison de Dieu.
10 Mars - 10 Juillet - 9 Novembre
1 L’abbé confiera à ceux des frères, dont la vie et les mœurs sont sûres, ce que le monastère possède en outils, vêtements ou n’importe quels objets. 2 Il leur remettra tout ce qu’ils doivent garder et recueillir selon qu’il l’aura jugé utile. 3 L’abbé en conservera l’inventaire afin de savoir ce qu’il donne et ce qu’il reçoit, lorsque les frères se succèdent l’un à l’autre dans ces charges.
4 Si quelqu’un traite les objets du monastère avec malpropreté ou négligence, il sera réprimandé ; 5 s’il ne s’amende pas, il recevra la discipline régulière.
11 Mars - 11 Juillet - 10 Novembre
1 Avant tout, il faut retrancher du monastère jusqu’à la racine ce vice de la propriété. 2 Que personne n’ait donc la témérité de rien donner ou recevoir sans l’autorisation de l’abbé ; 3 ni de rien posséder en propre, quoi que ce puisse être, ni livres, ni tablettes, ni stylet pour écrire, en un mot absolument rien, 4 puisqu’il n’est même plus licite aux moines d’avoir à leur disposition ni leur corps ni leurs volontés. 5 Ils doivent espérer et attendre du père du monastère tout ce qui leur est nécessaire. Et personne ne pourra avoir quelque chose que l’abbé n’ait donné ou permis. 6 Que tout soit commun à tous, ainsi qu’il est écrit. Que personne ne dise que quelque chose lui appartient, ni n’ait la témérité de se l’approprier. (cf. Ac 4, 32)
7 Si quelqu’un se complaisait en ce vice détestable, on l’admonesterait une et deux fois ; 8 s’il ne s’amendait pas, on le corrigerait.
12 Mars - 12 Juillet - 11 Novembre
1 Comme il est écrit : « On partageait à chacun selon ses besoins » (Ac 4, 35).
2 Par-là, nous ne disons point qu’on fasse acception des personnes – ce qu’à Dieu ne plaise – mais qu’on ait égard aux infirmités. 3 Celui qui aura besoin de moins, rendra grâces à Dieu et ne s’attristera point ; 4 celui à qui il faut davantage, s’humiliera et ne s’élèvera point à cause de la miséricorde qu’on lui fait. 5 Ainsi tous les membres seront en paix. 6 Avant tout, que jamais n’apparaisse le vice du murmure, pour quelque raison que ce soit, ni en paroles, ni en un signe quelconque. 7 Si quelqu’un est reconnu coupable, il sera soumis à une correction sévère.
13 Mars - 13 Juillet - 12 Novembre
1 Les frères se serviront mutuellement. Personne ne sera dispensé du service de la cuisine, sinon pour cause de maladie ou pour quelque occupation de grande utilité. 2 Par cet exercice, en effet, on acquiert plus de mérite et de charité. 3 On donnera des aides à ceux qui sont faibles, afin qu’ils s’acquittent de leur tâche sans tristesse. 4 Tous auront ainsi des aides, selon que le demandera l’état de la communauté ou la situation du lieu. 5 Si la communauté est nombreuse, le cellérier sera dispensé du service de la cuisine, ainsi que ceux qui, comme nous l’avons dit, sont occupés à des besognes plus utiles ; 6 mais tous les autres se serviront mutuellement avec charité.
7 Celui qui sort de semaine fera, le samedi, les nettoyages. 8 Il lavera les linges avec lesquels les frères s’essuient les mains et les pieds. 9 Aidé de celui qui entre en service, il lavera les pieds de tous les frères. 10 Il remettra au cellérier, propres et en bon état, les objets de son office. 11 Le cellérier les passera à celui qui entre en semaine ; il saura ainsi ce qu’il donne et ce qu’il reçoit.
12 Une heure avant le repas, les semainiers prendront chacun, en sus de la portion ordinaire, un coup à boire et du pain ; 13 de cette façon, à l’heure du repas, ils serviront leurs frères sans murmure et sans trop de fatigue. 14 Mais les jours solennels, ils attendront jusqu’au renvoi de l’office.
14 Mars - 14 Juillet - 13 Novembre
15 Ceux qui entreront en semaine et ceux qui en sortiront, se prosterneront, dans l’oratoire, à la fin des Laudes du dimanche, aux genoux de tous, et leur demanderont de prier pour eux. 16 Le sortant dira ce verset : « Tu es béni, Seigneur Dieu, toi qui m’as aidé et consolé ». (Dn 3, 52 ; Ps 85, 17) 17 L’ayant dit trois fois, il recevra la bénédiction. Celui qui entre en charge lui succédera et dira : « Dieu, viens à mon aide, hâte-toi de me secourir ». (Ps 69, 2) 18 Ce verset ayant été répété de même trois fois par tous les frères, il recevra la bénédiction et entrera en charge.
15 Mars - 15 Juillet - 14 Novembre
1 On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout. On les servira comme s’ils étaient le Christ en personne, 2 puisqu’il a dit : « J’ai été malade et vous m’avez visité » (Mt 25, 36), 3 et « ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait ». (Mt 25, 40) 4 De leur côté, les malades considéreront que c’est en l’honneur de Dieu qu’on les sert. Aussi ils ne mécontenteront pas par des exigences superflues les frères qui les servent. 5 Éventuellement, il faudrait cependant les supporter avec patience, parce qu’il en revient plus de mérite. 6 L’abbé veillera donc avec un très grand soin à ce que les malades ne souffrent d’aucune négligence.
7 On assignera aux frères malades un logis particulier et, pour leur service, un frère craignant Dieu, diligent et soigneux. 8 On offrira aux malades l’usage des bains toutes les fois qu’il sera expédient ; mais on l’accordera plus rarement aux bien-portants, principalement aux jeunes. 9 On concédera également aux malades tout à fait débiles l’usage de la viande afin de réparer leurs forces ; mais lorsqu’ils seront rétablis, ils s’en abstiendront tous, comme à l’ordinaire.
10 L’abbé veillera donc avec un très grand soin à ce que les cellériers et les servants ne négligent point les malades ; c’est lui-même, en effet, qui est responsable de tout manquement commis par ses disciples.
16 Mars - 16 Juillet - 15 Novembre
1 Bien que la nature nous porte assez par elle-même à avoir compassion des vieillards et des enfants, il est bon de pourvoir encore à leurs besoins par l’autorité de la Règle.
2 On aura donc toujours égard à leur faiblesse, on ne les astreindra pas à la rigueur de la Règle en ce qui touche l’alimentation. 3 Mais on usera envers eux d’une tendre condescendance et ils devanceront les heures régulières des repas.
17 Mars - 17 Juillet - 16 Novembre
1 La lecture ne doit jamais manquer à la table des frères. Il ne faut pas que, au hasard, quelqu’un s’empare du livre et fasse la lecture ; mais un lecteur désigné pour toute la semaine entrera en fonction le dimanche. 2 Avant de commencer sa semaine, après la Messe et la Communion, il demandera à toute la communauté de prier pour lui afin que Dieu le préserve de l’esprit d’orgueil. 3 À cet effet, tous diront trois fois dans l’oratoire ce verset après lui : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange ». (Ps 50, 17) 4 Et ayant ainsi reçu la bénédiction, il entrera en fonction.
5 On gardera un silence parfait à table en sorte qu’on n’y entende aucun chuchotement ni parole, mais seulement la voix du lecteur. 6 Quant aux choses nécessaires pour la nourriture et la boisson, les frères se les serviront mutuellement de façon que personne n’ait besoin de rien demander. 7 Si toutefois il leur manque quelque chose, ils le demanderont plutôt par quelque signe que par la parole. 8 Que personne n’ait la hardiesse de faire à ce moment des questions sur la lecture ou sur quelque autre sujet, pour ne donner aucun prétexte à la dissipation. 9 Toutefois le supérieur pourra dire quelques mots pour l’édification, s’il le juge à propos.
10 Le lecteur de semaine prendra le mixte avant de commencer la lecture, à cause de la sainte Communion, et de peur que le jeûne ne lui soit pénible. 11 La lecture finie, il prendra son repas avec les semainiers et les serviteurs de la cuisine.
12 Au reste, les frères ne liront et ne chanteront point chacun à son tour, mais ceux-là seulement qui édifient les auditeurs.
18 Mars - 18 Juillet - 17 Novembre
1 Il suffit, nous semble-t-il, pour le repas quotidien -qu’il ait lieu à la sixième heure ou à la neuvième à toutes les tables, de deux mets cuits, à cause des infirmités diverses. 2 Ainsi celui qui ne pourra s’accommoder d’un mets pourra manger l’autre. 3 Deux mets cuits devront donc suffire à tous les frères. De plus, s’il se trouve des fruits ou des légumes frais, on ajoutera un troisième plat. 4 Une livre de pain, à bon poids, sera suffisante pour la journée, soit qu’il n’y ait qu’un repas, soit qu’il y ait dîner et souper. 5 Si l’on doit souper, le cellérier réservera un tiers de cette livre de pain pour la servir alors. 6 S’il arrive que les frères ont travaillé plus qu’à l’ordinaire, l’abbé pourra, s’il le juge opportun, ajouter encore quelque chose, 7 pourvu qu’on évite tout excès et que jamais un moine ne soit surpris par l’indigestion. 8 Rien, en effet, n’est aussi contraire à tout chrétien que l’excès de table, 9 comme dit Notre-Seigneur : « Prenez garde que vos cœurs ne s’appesantissent par l’excès ». (Lc 21, 34)
10 Aux enfants on ne servira pas la même quantité de nourriture, mais une plus petite qu’aux adultes, en gardant la sobriété en tout. 11 Mais tous s’abstiendront absolument de la chair des quadrupèdes, excepté les malades très affaiblis.
19 Mars - 19 Juillet - 18 Novembre
1 Chacun « a reçu de Dieu son don particulier : l’un celui-ci, l’autre celui-là ». (1 Co 7, 7) 2 Aussi avons-nous quelque scrupule à régler l’alimentation d’autrui. 3 Toutefois, ayant égard au tempérament des faibles, nous pensons qu’une hémine de vin par jour suffit à chacun. 4 Ceux à qui Dieu donne la grâce de s’en abstenir, sauront qu’ils recevront une grâce particulière.
5 Si la situation du lieu, ou le travail, ou l’ardeur de l’été demandent davantage, le supérieur en décidera ; mais il veillera en tout à ce qu’on ne tombe ni dans la satiété ni dans l’ivresse. 6 Nous lisons, il est vrai, que le vin ne convient aucunement aux moines. Mais comme on ne peut le persuader aux moines de notre temps, accordons-nous du moins de ne pas boire jusqu’à satiété, mais avec sobriété : 7 parce que « le vin fait apostasier même les sages ». (Si 19, 2)
8 Si la pauvreté du lieu est telle qu’on ne puisse se procurer cette mesure de vin, mais beaucoup moins ou rien du tout, ceux qui y demeurent béniront Dieu et ne se plaindront point. 9 C’est l’avertissement que nous donnons avant tout : qu’ils s’abstiennent de murmurer.
20 Mars - 20 Juillet - 19 Novembre
1 Depuis la sainte Pâque jusqu’à la Pentecôte, les frères dîneront à la sixième heure et souperont le soir.
2 Depuis la Pentecôte, au cours de tout l’été, s’ils n’ont point à peiner aux champs ou si la chaleur excessive de l’été ne les accable, ils jeûneront jusqu’à la neuvième heure, les mercredi et vendredi. 3 Aux autres jours, ils dîneront à la sixième heure. 4 Ils continueront de dîner à cette heure-là, quand ils travailleront aux champs ou si l’ardeur de l’été est extrême. Il appartiendra à l’abbé d’y pourvoir. 5 À lui de régler toutes choses et de les disposer de telle sorte que les âmes se sauvent et que les frères accomplissent leur tâche sans motif légitime de murmure.
6 Depuis le 13 septembre jusqu’au commencement du Carême, ils prendront toujours leur repas à la neuvième heure.
7 Pendant le Carême jusqu’à Pâques, ils mangeront après les Vêpres. 8 Les Vêpres elles-mêmes seront célébrées de façon que l’on n’ait pas besoin de la lumière d’une lampe durant le repas, mais que tout puisse encore être fini à la clarté du jour. 9 Et même en tout temps, on réglera l’heure du souper et du dîner, de façon que tout se fasse à la lueur du jour.
21 Mars - 21 Juillet - 20 Novembre
1 Les moines doivent s’appliquer au silence en tout temps, mais principalement pendant la nuit. 2 C’est pourquoi, en toute saison, soit que l’on jeûne, soit que l’on dîne, 3 si c’est une époque où l’on dîne, aussitôt après le repas du soir, les frères iront s’asseoir tous ensemble en un même lieu : l’un d’eux lira les Conférences ou les Vies des Pères ou quelque autre chose qui puisse édifier les auditeurs. 4 On ne lira pourtant pas alors l’Heptateuque ou le livre des Rois, parce qu’il ne serait pas bon pour les esprits faibles d’entendre, à cette heure-là, cette partie de l’Écriture. On pourra la lire à d’autres moments.
5 Donc, en période de jeûne, après le chant des Vêpres, suivi d’un court intervalle, les frères se rendront promptement à la lecture dont nous avons parlé. 6 On lira quatre ou cinq feuillets, ou autant que l’heure le permettra, 7 tandis que tous s’empressent de rejoindre la réunion pendant la durée de cette lecture, y compris ceux qui auraient été occupés à quelque obédience. 8 Tous étant ainsi assemblés, on récitera Complies. Au sortir de cette Heure, il ne sera plus permis à personne de dire quoi que ce soit. 9 Si quelqu’un viole cette règle du silence, il sera puni rigoureusement ; 10 on excepte les cas urgents d’hospitalité ou un ordre de l’abbé. 11 Mais, même en ces circonstances, tout se fera avec une extrême gravité et une parfaite retenue.
22 Mars - 22 Juillet - 21 Novembre
1 À l’heure de l’office divin, aussitôt le signal entendu, on quittera tout ce qu’on a dans les mains, et l’on se hâtera d’accourir, 2 avec gravité néanmoins afin de ne pas donner aliment à la dissipation. 3 On ne préfèrera donc rien à l’Œuvre de Dieu.
4 Si quelqu’un arrive aux Vigiles après le Gloria du psaume quatre-vingt-quatorze -qui devra, pour ce motif, être récité en traînant et lentement -il ne prendra point son rang au chœur, 5 mais la dernière place, ou se retirera à l’endroit que l’abbé aura désigné pour les négligents de cette sorte, et d’où il puisse être vu par lui et par toute la communauté. 6 Il y demeurera jusqu’à ce que, l’Œuvre de Dieu étant terminée, il fasse pénitence par une satisfaction publique. 7 Si nous avons jugé à propos de placer les retardataires au dernier rang ou à l’écart, c’est afin que la honte qu’ils éprouveront d’être exposés au regard de tous serve à les corriger. 8 Car s’ils demeuraient hors de l’oratoire, il s’en pourrait trouver qui iraient se recoucher pour dormir ou qui, assis dehors s’amuseraient à bavarder, donnant ainsi occasion au malin de les tenter. 9 Il vaut donc mieux qu’ils entrent à l’oratoire ; ainsi ils ne perdront pas tout, et ils auront des chances de se corriger.
10 Aux Heures du jour, celui qui arrivera à l’office divin après le verset et le Gloria du premier psaume dit après le verset, se tiendra au dernier rang, selon la règle que nous venons d’établir. 11 Il ne se permettra point de se joindre à la psalmodie chorale avant d’avoir fait satisfaction, à moins que l’abbé ne lui en donne la permission, avec son pardon. 12 Même dans ce cas, il devra encore réparer la faute qu’il a commise.
23 Mars - 23 Juillet - 22 Novembre
13 À la table, celui qui n’arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : 14 si c’est par négligence ou par sa faute qu’il n’est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu’à deux fois. 15 Si ensuite il ne s’amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, 16 mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu’à ce qu’il ait satisfait et qu’il se soit corrigé. 17 On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu’on dit après le repas.
18 Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l’heure fixée pour le repas. 19 S’il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l’accepte pas, lorsqu’il viendra à désirer ce qu’il avait d’abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu’à ce qu’il ait fait une satisfaction convenable.
24 Mars - 24 Juillet - 23 Novembre
1 Celui qui, pour faute grave, aura été excommunié de l’oratoire et de la table commune, demeurera prosterné, devant la porte de l’oratoire, pendant qu’on y célèbrera l’Œuvre de Dieu, et ne dira mot ; 2 mais il se tiendra le visage contre terre et le corps étendu, aux pieds de tous ceux qui sortent de l’oratoire. 3 Il continuera cette pratique jusqu’à ce que l’abbé juge la satisfaction suffisante. 4 Et lorsque l’abbé le lui aura commandé, il viendra se jeter à ses pieds et à ceux de tous les frères, afin qu’ils prient pour lui. 5 Alors, si l’abbé l’ordonne, il sera reçu au chœur et occupera le rang que l’abbé aura déterminé. 6 Il ne lui sera cependant pas permis, sans un nouvel ordre de l’abbé, ni d’entonner un psaume, ni de lire une leçon ou quoi que ce soit. 7 De plus, à toutes les Heures, au moment où s’achève l’Œuvre de Dieu, il se prosternera à terre, à la place qu’il occupe, 8 et fera ainsi satisfaction jusqu’à ce que l’abbé lui ordonne de cesser.
9 Ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés seulement de la table, satisferont dans l’oratoire ; ils le feront jusqu’à ce que l’abbé les en dispense, 10 en leur donnant sa bénédiction, et en disant : « Cela suffit ».
25 Mars - 25 Juillet - 24 Novembre
1 Lorsque quelqu’un se trompe en récitant un psaume, un répons, une antienne ou une leçon, s’il ne s’en humilie point sur place, devant tout le monde, en faisant satisfaction, il sera soumis à une correction plus sévère : 2 c’est qu’en effet il n’a pas voulu corriger par un acte d’humilité la faute qu’il a commise par sa négligence. 3 Les enfants, pour ces sortes de fautes, seront battus de verges.
26 Mars - 26 Juillet - 25 Novembre
1 Lorsque quelqu’un se trompe en récitant un psaume, un répons, une antienne ou une leçon, s’il ne s’en humilie point sur place, devant tout le monde, en faisant satisfaction, il sera soumis à une correction plus sévère : 2 c’est qu’en effet il n’a pas voulu corriger par un acte d’humilité la faute qu’il a commise par sa négligence. 3 Les enfants, pour ces sortes de fautes, seront batt1 Lorsqu’un moine dans un travail quelconque à la cuisine, au cellier, dans un service, à la boulangerie, au jardin, dans l’exercice d’un métier, ou en quelque lieu que ce soit, fait une faute, 2 brise ou perd quelque chose, ou commet un autre délit, 3 il ira aussitôt s’en accuser spontanément devant l’abbé et la communauté. S’il ne le fait pas 4 et que son manquement soit connu par un autre, il subira une peine plus sévère.
5 Mais s’il s’agit d’un péché secret de l’âme, il le manifestera seulement à son abbé ou aux pères spirituels, 6 qui sachent guérir et leurs propres plaies et celles des autres sans les découvrir ni les divulguer.us de verges.
27 Mars - 27 Juillet - 26 Novembre
1 La charge d’annoncer l’heure de l’Œuvre de Dieu, aussi bien le jour que la nuit, incombe à l’abbé. Il l’exercera lui-même, ou la confiera à un frère si ponctuel que l’office se fasse toujours aux heures.
28 Mars - 28 Juillet - 27 Novembre
1 L’oisiveté est ennemie de l’âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d’autres à la lecture des choses divines.
2 C’est pourquoi nous croyons pouvoir régler l’une et l’autre de ces occupations de la manière suivante : 3 De Pâques au 13 septembre, les frères sortiront dès le matin pour s’employer aux travaux nécessaires, depuis la première heure du jour jusqu’à la quatrième environ ; 4 depuis la quatrième jusqu’à la sixième, ils s’adonneront à la lecture. 5 Après la sixième heure, leur dîner fini, ils se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si quelqu’un veut lire, il pourra le faire tout bas de façon à n’incommoder personne. 6 On dira None plus tôt qu’à l’ordinaire, environ à la huitième heure et demie. Après quoi, ils se mettront de nouveau à l’ouvrage jusqu’aux Vêpres. 7 Si les frères se trouvent obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à travailler eux-mêmes aux récoltes, ils ne s’en affligeront point ; 8 c’est alors qu’ils seront vraiment moines, lorsqu’ils vivront du travail de leurs mains, à l’exemple de nos pères et des Apôtres. 9 Que tout néanmoins se fasse avec modération, par égard pour les faibles.
29 Mars - 29 Juillet - 28 Novembre
10 À partir du 13 septembre jusqu’au commencement du Carême, les frères vaqueront à la lecture jusqu’à la fin de la deuxième heure ; 11 puis on dira Tierce. Ensuite, ils travailleront jusqu’à la neuvième heure à l’ouvrage qui leur aura été enjoint. 12 Au premier coup de None, ils quitteront tous leur travail de façon à être prêts quand le second coup sonnera. 13 Après le repas, ils s’appliqueront à leurs lectures ou à l’étude des psaumes.
14 Durant tout le Carême, ils s’appliqueront à la lecture depuis le matin jusqu’à la fin de la troisième heure ; ils feront ensuite jusqu’à la dixième heure entière le travail qui leur a été enjoint.
15 En ces jours de Carême, chacun recevra un livre tiré de la bibliothèque, qu’il lira à la suite et en entier. 16 Ces livres seront distribués au début du Carême.
17 On ne manquera pas de nommer un ou deux anciens, qui parcourent le monastère aux heures consacrées à la lecture. 18 Ils examineront s’il ne se trouve pas quelque moine paresseux, perdant son temps à l’oisiveté ou au bavardage, au lieu de s’appliquer à la lecture, et qui ainsi, non seulement se nuit à lui-même, mais dissipe les autres. 19 Si, à Dieu ne plaise ! un frère est surpris en cette faute, on le reprendra jusqu’à deux fois. 20 S’il ne s’amende point, on le soumettra à la correction régulière, de façon à inspirer de la crainte aux autres. 21 Un moine ne se joindra pas à un autre aux heures indues.
30 Mars - 30 Juillet - 20 Novembre
22 Le dimanche, tous vaqueront à la lecture, excepté ceux qui sont employés à divers offices.
23 Si toutefois quelqu’un était si négligent et paresseux qu’il ne voulût ou ne pût ni méditer ni lire, on l’appliquera à quelque travail, afin qu’il ne demeure pas oisif.
24 Quant aux frères malades ou délicats, on leur donnera tel ouvrage ou métier qui les garde de l’oisiveté, sans les accabler ni les porter à s’esquiver. 25 L’abbé doit avoir leur faiblesse en considération.
31 Mars - 31 juillet - 30 Novembre
1 La vie d’un moine devrait être, en tout temps, aussi observante que durant le Carême. 2 Mais, comme il en est peu qui possèdent cette perfection, nous exhortons tous les frères à vivre en toute pureté pendant le Carême, 3 et à effacer, en ces jours sacrés, toutes les négligences des autres temps. 4 Nous le ferons dignement, si nous nous préservons alors de tous les vices, si nous appliquons à la prière avec larmes, à la lecture, à la componction du cœur et au renoncement. 5 En ces jours donc, ajoutons quelque chose à la tâche accoutumée de notre service : oraisons particulières, restriction dans les aliments et la boisson. 6 Chacun offrira de sa propre volonté à Dieu, dans la joie du Saint-Esprit, quelque pratique surérogatoire ; (1 Th 1, 6) 7 il retranchera à son corps sur la nourriture, la boisson, le sommeil, les entretiens ; et il attendra la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel.
8 Chacun cependant soumettra à son abbé ce qu’il se propose d’offrir à Dieu et n’agira qu’avec sa prière et son approbation : 9 car tout ce qui se fait sans la permission du père spirituel sera imputé à présomption et à vaine gloire, non à mérite. 10 Partant, tout doit se faire avec l’assentiment de l’abbé.
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