- Tome I

- Tome II

Sainte Hildegarde Musicienne

Ave generosa

O aeterne Deus

Séquence de sainte Hildegarde

Hildegarde de Bingen : l’ail cru est excellent pour la santé !

 

Sainte Hildegarde de Bingen

Abbesse bénédictine, 35ème docteur de l'Église
 (✝ 1179)

- Fête le 17 septembre -

Elle était d'une noble famille germanique. Très jeune, on la confie au couvent de Disibodenberg, un monastère double, sur les bords du Rhin, où moines et moniales chantent la louange divine en des bâtiments mitoyens. Devenue abbesse, elle s'en va fonder une autre communauté à Bingen puis une à Eibingen. Elle voyage, va où on l'appelle, prêche dans les cathédrales et les couvents, correspond avec toutes les têtes couronnées, les pontifes de son temps, saint Bernard et bien d'autres. Elle plaide pour une réforme radicale de l'Église. Depuis sa petite enfance, elle est favorisée de visions exceptionnelles. Par obéissance, elle les couchera sur le papier. Ses récits apocalyptiques (au sens littéral de dévoilement des fins dernières) donnent de l'univers une vision étonnante de modernité où la science actuelle peut se reconnaître (création continue, énergie cachée dans la matière, magnétisme) mais qui peut aussi apaiser la soif actuelle de nos contemporains tentés par le "Nouvel Age". ("Le monde ne reste jamais dans un seul état", écrit-elle.) L'essentiel de sa pensée réside dans le combat entre le Christ et le prince de ce monde, au cœur d'un cosmos conçu comme une symphonie invisible. Dante lui emprunta sa vision de la Trinité.

Dimanche 7 octobre 2012 - Messe pour l'ouverture du Synode des Évêques et proclamation comme "Docteur de l'Église" de saint Jean D'Avila et sainte Hildegarde de Bingen.
"Ces deux grands témoins de la foi vécurent à des époques et dans des contextes culturels très différents. Hildegarde, une bénédictine vivant en plein Moyen Age allemand, fut un vrai maître de théologie versée dans les sciences naturelles et la musique. Prêtre de la Renaissance espagnole, Jean prit part au renouveau culturel et religieux d'une Eglise et d'une société parvenues au seuil des temps modernes". Leur sainteté de vie et la profondeur de leur doctrine disent leur actualité. La grâce de l'Esprit les projeta dans une expérience de plus profonde compréhension de la Révélation, et leur permit de dialoguer intelligemment avec le monde dans lequel l'Eglise agissait". Puis le Pape a indiqué que ces deux figures de saints docteurs revêtent de l'importance à la veille de l'Année de la foi et en vue de la nouvelle évangélisation, à laquelle est consacrée la prochaine assise synodale. "Aujourd'hui encore, dans leurs enseignements, l'Esprit du Ressuscité résonne et éclaire le chemin vers la Vérité qui rend libre et donne son plein sens à nos vies".


Le 1er septembre 2010, le Saint Père a consacré sa catéchèse à sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179), autrement appelée la "prophétesse rhénane".
Avant de présenter la figure de la sainte, le Pape a évoqué la Lettre apostolique de Jean-Paul II Mulieris Dignitatem, publiée en 1988 et qui traitait du "rôle précieux que les femmes ont accompli et accomplissent dans la vie de l'Eglise" et qui exprimait le remerciement de l'Eglise "pour toutes les manifestations du génie féminin au cours de l'histoire... Même au cours de ces siècles d'histoire que nous avons coutume d'appeler Moyen Age, certaines figures féminines se détachent par la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement", comme Hildegarde de Bingen, issue d'une famille noble et nombreuse qui décida de la consacrer au service de Dieu. Après avoir reçu une bonne formation humaine et chrétienne de Jutta de Spanheim, Hildegarde entra au monastère bénédictin du Disibodenberg et reçut le voile des mains de l'évêque Othon de Bamberg. En 1136, elle fut élue supérieure et poursuivit son devoir "en faisant fructifier ses dons de femme cultivée, spirituellement élevée et capable de gérer avec compétence l'organisation de la vie de clôture", a ajouté le Pape.
Peu après, face aux nombreuses vocations, Hildegarde fonda un autre couvent à Bingen, dédié à saint Rupert, où elle passa le reste de sa vie. "Le style avec lequel elle exerçait son ministère d'autorité est exemplaire pour toute communauté religieuse: elle suscitait une émulation dans la pratique du bien". La sainte commença à décrire ses visions mystiques alors qu'elle était supérieure du Disibodengerg à son conseiller spirituel, le moine Volmar, et à son secrétaire, Richard. "Comme cela arrive toujours dans la vie des vrais mystiques, Hildegarde voulut aussi se soumettre à l'autorité de personnes sages pour discerner l'origine de ses visions craignant qu'elle ne fussent le fruit d'illusions et qu'elles ne proviennent pas de Dieu". Elle parla à ce sujet avec saint Bernard de Clairvaux qui la tranquillisa et l'encouragea. Puis, en 1147, elle reçut surtout l'approbation du Pape Eugène III qui, lors du synode de Trèves, lut un texte d'Hildegarde que lui avait présenté l'archevêque de Mayence. "Le Pape autorisa la mystique à écrire ses visions et à en parler en public. A compter de ce moment-là, le prestige spirituel de Hildegarde s'en trouva grandi, au point que ses contemporains lui attribuèrent le titre de prophétesse rhénane", a ajouté Benoît XVI.

"Voilà le signe d'une authentique expérience de l'Esprit-Saint, source de tout charisme: la personne dépositaire de dons surnaturels ne s'en vante jamais, ne les montre pas et surtout fait preuve d'une obéissance totale envers l'autorité ecclésiastique. Chaque don donné par l'Esprit-Saint est destiné, en fait, à l'édification de l'Eglise, et l'Eglise, par ses pasteurs, en reconnaît l'authenticité", a conclu le Saint-Père.

Le 8 septembre 2010, Benoît XVI a poursuivi son évocation de sainte Hildegarde, bénédictine allemande du XII siècle, "qui se distingua par sa sainteté de vie et sa sagesse spirituelle". Rappelant les visions de cette mystique, il a en souligné la dimension théologique. Elles "se référaient aux principaux évènements de l'histoire du salut et utilisaient un langage largement poétique et symbolique. Dans son œuvre majeure sur la connaissance de la vie, Hildegarde de Bingen a résumé ce processus en trente cinq visions, de la création à la fin des temps... La partie centrale développe le thème du mariage mystique entre Dieu et l'humanité réalisé dans l'incarnation". Puis le Saint-Père a souligné combien ces brèves observations montrent que "la théologie peut recevoir des femmes un apport spécifique. Grâce à leur intelligence et à leur sensibilité, elles sont capables de parler de Dieu et des mystères de la foi. J'encourage donc -a-t-il dit- toutes celles qui assument ce service à l'accomplir dans un profond esprit ecclésial, en alimentant leur réflexion à la prière et en tenant compte de la grande richesse peu explorée de la mystique médiévale, cette mystique lumineuse que Hildegarde de Bingen représente" parfaitement.

Les autres écrits de sainte Hildegarde, comme le Livre des mérites de la vie ou le Livre des œuvres divines, a poursuivi le Pape, développent aussi "la relation profonde existant entre Dieu et l'homme. Le premier traité rappelle que la création, tout ce dont l'homme est l'accomplissement, reçoit la vie de la Trinité". Le second, "généralement considéré comme son œuvre majeure, décrit la création dans sa relation à Dieu et à la centralité de l'homme, et dénote un fort christocentrisme de sa connaissance biblique et patristique". Puis il a rappelé qu'Hildegarde s'intéressa aussi de médecine, de sciences naturelles et de musique. "Pour elle, la création entière est une symphonie de l'Esprit". Sa renommé en faisait l'objet de nombreux conseils. Des religieux, des évêques et des abbés s'adressaient à elle, et nombre de ses réponses demeurent valables. Forte de son autorité spirituelle, elle voyagea beaucoup à la fin de sa vie. Partout on l'écoutait "car on la considérait une messagère de Dieu. Elle rappelait clergé et communautés monastiques à une vie conforme à leur vocation. Elle combattit de manière énergique le catharisme allemand...en appelant de ses vœux une réforme radicale de l'Eglise, principalement pour corriger les abus du clergé auquel elle reprochait de vouloir renverser la nature même de l'Eglise. Elle disait aux clercs qu'un véritable renouveau de la communauté ecclésiale ne dépend moins du changement des structures que d'un sincère esprit de pénitence et de conversion. Ce message ne doit pas être oublié", a conclu le Pape. "Invoquons donc l'Esprit, afin qu'il suscite au sein de l'Eglise des femmes saintes et courageuses qui, en valorisant les dons reçus de Dieu, offrent une contribution particulière à la croissance spirituelle de nos communautés et de l'Église d'aujourd'hui".

Au monastère de Rupertsberg, près de Bingen en Hesse rhénane, en 1179, sainte Hildegarde, vierge moniale. Experte en sciences naturelles, en médecine et en musique, elle composa plusieurs ouvrages où elle décrivit religieusement les visions mystiques qu’il lui fut donné de contempler.

Martyrologe romain