Ne rien préférer à l’amour du Christ "
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MESSAGE DE
SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV

  

  

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François et le miracle de Greccio

 



 



Eau, huile, vin… Pourquoi les sacrements ont-ils des signes visibles ?

Les hommes ont besoin de preuves pour croire en ce qu'ils ne voient pas. Jésus a tenu compte de ce besoin en ajoutant des signes visibles aux sacrements.

“Si je ne vois dans ses mains la marque de clous… non, je ne croirai pas !” (Jn 20,25) assène saint Thomas aux apôtres qui lui annoncent la résurrection. Dans le domaine spirituel, l’attitude de l’apôtre souligne l’importance des signes lorsque la foi est faible ou insuffisante. Le Seigneur Jésus était pleinement conscient de ce besoin humain, c'est pourquoi, de la même manière qu’il a montré à Thomas ses mains et ses pieds, il a inspiré pour les hommes des générations futures l’ajout de signes visibles pour les sacrements.

Signes du monde des hommes

Le Catéchisme de l’Église Catholique affirme : « Une célébration sacramentelle est tissée de signes et de symboles » (CEC n°1145). Il souligne en outre que cette pédagogie divine du salut s'enracine à la fois dans l'œuvre de la création et dans la culture humaine.

Ainsi, les signes permettent de comprendre ce que Dieu souhaite offrir à chacun. Ils se manifestent à travers des objets communs et familiers. C'est pourquoi le Catéchisme précise : “Dans la vie humaine, signes et symboles occupent une place importante. L’homme étant un être à la fois corporel et spirituel, il exprime et perçoit les réalités spirituelles à travers des signes et des symboles matériels. Comme être social, l’homme a besoin de signes et de symboles pour communiquer avec autrui, par le langage, par des gestes, par des actions. Il en est de même pour sa relation à Dieu.” (CEC n°1146)

Les signes sacramentels

Les sacrements utilisent des éléments visibles pour représenter l’invisible, que sont les grâces sacramentelles qui transforment l’âme de la personne qui les reçoit.

Le Catéchisme explique encore : “Depuis la Pentecôte, c’est à travers les signes sacramentels de son Église que l’Esprit Saint œuvre à la sanctification. Les sacrements de l’Église n’abolissent pas, mais purifient et intègrent toute la richesse des signes et des symboles du cosmos et de la vie sociale. En outre, ils accomplissent les types et les figures de l’Ancienne Alliance, ils signifient et réalisent le salut opéré par le Christ, et ils préfigurent et anticipent la gloire du ciel.” (CEC n°1152)

Et quels sont ces signes ? On les retrouve sous diverses formes : paroles, gestes, chants, musique, images sacrées. À cela s'ajoutent les signes spécifiques à chaque sacrement : l'eau pour le baptême, l'huile pour la confirmation, l'onction des malades, l'ordination et le baptême, le pain et le vin pour l'Eucharistie, les paroles de consentement lors du mariage, l'absolution lors de la confession.

Dès l’Ancien Testament, ces signes sont préfigurés. Certains sont institués par le Christ lui-même, puis repris par les premiers chrétiens pour rendre concrets les sacrements administrés par l'Église. Ces sacrements, à travers un signe visible, permettent donc à chacun de recevoir les grâces de Dieu en abondance et d’avancer vers le chemin du Ciel.

Mónica Muñoz - Aleteia




Sainte Kateri Tekakwitha, le « Lys des Agniers »

L’Amérindienne Sainte Kateri Tekakwitha (1656-1680) est fêtée dans l'Église le 17 avril. Jeune femme de paix dans un monde d’hommes guerriers, elle a suivi le chemin de son cœur, balisant des sentiers d’intériorité hors de sa tribu. La spiritualité chrétienne de cette humble orpheline sonne juste parce qu’elle est allée au bout de son désir : ne vivre que pour Dieu, que sa tradition appelle le Grand Esprit, et ne suivre que Jésus.

L'attrait pour la solitude. Kateri est née en 1656 dans le village mohawk de Ossernenon, aujourd’hui Auriesville, dans l’État de New York (États-Unis). Sa mère Kahenta, une Algonquine chrétienne, aimerait bien la faire baptiser par les missionnaires, mais son mari, le jeune chef Kenhonwonkha du clan des Tortues de la tribu des Agniers (Mohawks en anglais), reste hostile à cette nouvelle religion. On peut penser que la spiritualité de Kateri fut inspirée par la foi catholique de sa mère. Elle la voyait souvent prier et elle lui racontait des histoires sur Jésus apprises jadis par les Français. Cette vie spirituelle sera complétée plus tard par les missionnaires jésuites.
En 1660, une épidémie de petite vérole frappe la jeune famille. Tous les membres de sa famille meurent. À son tour, Kateri attrape la maladie. La fièvre finit par baisser, mais les rougeurs ont laissé des marques sur son visage et altéré sa vue. Elle restera fragile et ne verra plus normalement. Elle portera souvent un voile sur la tête pour se protéger des rayons du soleil qui lui brûlent les yeux. On lui donnera le nom de « Tekakwitha », ce qui veut dire en langue iroquoise : « Celle qui avance en hésitant ». Elle gardera ce nom jusqu'à son baptême. 
Le tempérament de Tekakwitha est plutôt contemplatif. Elle aime rester seule dans sa cabane pour effectuer différents travaux, comme coudre des motifs avec des perles de couleur sur les mocassins et les jupes. Elle aspire de plus en plus à la prière, influencée par des Algonquins et des Hurons chrétiens que les guerriers iroquois avaient amenés dans la tribu. Les jeunes Indiens ne s’occupent guère de cette orpheline au sang mêlé qui se promène à demi voilée de sa couverte à cause de la faiblesse de sa vue. L’incompréhension grandit dans la bourgade. On laisse à Tekakwitha les travaux les plus durs. Les jeunes filles se moquent d'elle et les enfants l’injurient et lui lancent des pierres. Kateri va son chemin et reste serviable comme la Sainte Vierge.

La rencontre des missionnaires. Un jour de 1667, un Mohawk entre dans la bourgade, accompagné de trois hommes blancs qui portent de longues robes noires. Il s’agit des pères Frémin, Bruyas et Pierron. Ils passent trois jours comme invités dans la longue cabane du Grand Chef où Kateri vit. Elle qui n’a que onze ans, voit pour la première fois les missionnaires jésuites. Elle agit comme hôtesse de son oncle : elle s’occupe d’eux, prépare les repas, subvient à leurs besoins. Elle écoute ces hommes blancs, touchée par leur sainteté et leur bonté. Elle sent monter en elle un grand désir de connaître le Dieu des chrétiens et de le louer. Selon les récits de cette époque, on dit qu’elle érigea une croix dans les bois pour y faire ses prières. Les Jésuites de passage sont touchés par sa modestie et sa douceur. De son côté, elle est attirée par leurs manières, leur assiduité à la prière et les exercices qu'ils pratiquent. Elle ne manifeste aucun attrait pour le mariage. C’est un affront qui va contre les coutumes de la tribu. Ses parents adoptifs ne la comprennent pas.
     Le baptême à Pâques. Un jour, la jeune fille des bois s’inflige une profonde blessure à un pied qui la force à demeurer dans la cabane de son oncle. Le Père de Lamberville va la visiter comme il le fait pour les autres malades. En le voyant entrer, la joie envahit son cœur. Bien que timide et réservée, elle lui ouvre son âme, lui parle de son amour de Dieu et de son désir de le connaître, puis elle ajoute : « Je veux être baptisée ». Craignant la fureur de son oncle, elle informe le Jésuite que cette demande doit rester secrète. Contre toute attente, ses parents adoptifs n’y trouvent pas d’objection, surtout grâce à l’arrivée du Grand Agnier qui venait saluer ses amis. Ce guerrier, connu pour son courage, s’était converti au christianisme et il partageait sa joie d’être catholique. Il s'entretint avec l'oncle de Tekakwitha et il sollicita l'honneur d'être parrain de la future baptisée. C’est ainsi que Tékakwitha put librement entrer dans l'Église catholique à Pâques, le 5 avril 1676. Le Père Jacques de Lamberville lui donne le nouveau nom d’une sainte chrétienne : Kateri, forme iroquoise du prénom Catherine. Désormais, ces deux prénoms chrétien et mohawk seront inséparables de sa vie, sans renier sa langue et ses racines. Certains dans la mission craignent que Kateri délaisse les coutumes de son peuple pour prendre celles des « Robes-Noires ». Son oncle et ses sœurs veulent de nouveau la marier, mais Kateri veut rester loyale à Dieu, développant une relation si étroite avec lui qu’elle lui parle comme à un ami. Elle est injuriée dans le village par les plus vieux parce qu’elle renonce à la vie normale d'une jeune fille mohawk. Le Père de Lamberville, très respecté des Iroquois qui l’appellent simplement « l’homme de Dieu », voit bien que la situation ne peut que s’envenimer. Kateri doit partir se réfugier dans une mission de la Nouvelle-France, à Saint-François-Xavier, La Prairie, près de Montréal. Là, elle pourra vivre librement sa foi en Jésus avec d’autres autochtones. Lorsqu’on découvre qu’elle s’est enfuie, son oncle se lance à sa poursuite, la ratant de peu.

La faim de l’Eucharistie. Kateri est accueillie avec joie par les gens de la Mission. Sa direction spirituelle est confiée au Père Cholenec qui, contrairement à la règle de l’époque, ne tarde pas à l'admettre à la première communion le jour de Noël. Il écrit à son sujet : « À partir de ce jour, Kateri nous sembla différente, car elle demeura toute remplie de Dieu et d’amour pour lui. » En ce printemps 1678, on l’admet dans la Confrérie de la Sainte-Famille, malgré son jeune âge. La faim de l’Eucharistie envahit progressivement son être. Elle veut s'unir plus intimement aux souffrances du Christ. L'église devient presque sa demeure. Elle y arrive à quatre heures du matin, assiste à la première messe de l'aube et à une autre au lever du soleil. On la retrouve devant le tabernacle plusieurs fois par jour et le soir pour la prière commune. Les premiers biographes ont montré l’importance que Kateri accordait aux mortifications et aux jeûnes, surtout après son baptême. Elle abandonnera ses actes de mortification sur l'avis de son directeur spirituel. Elle désire fonder une communauté de religieuses autochtones qui serait vouée à l’évangélisation des Iroquois, sa santé ne lui permettra pas de mener ce projet à terme. Elle aspire à se consacrer à Dieu par le vœu de chasteté. La virginité vécue par amour pour le Seigneur était inconnue dans la tradition indienne. Kateri n’est pas comprise. Le 25 mars 1679, elle prononce privément le vœu de chasteté, devenant la première Indienne à faire une telle consécration. Il faut y voir l’action gratuite de l’Esprit-Saint en elle et la réponse joyeuse de sa foi. On comprend que la postérité l’ait surnommée le « lys des Agniers ». Sa devise était : « Qui est-ce qui m'apprendra ce qu'il y a de plus agréable à Dieu afin que je le fasse ? » Elle enseigne le catéchisme aux enfants, visite les malades, vit la sainteté en accomplissant avec amour les travaux quotidiens.

La vie posthume. Kateri tombe malade en plein hiver après une longue marche vers La Prairie par un temps de grand froid. De violents maux de tête et d’estomac l’obligent de garder le lit sans pouvoir se relever. Elle meurt le mercredi saint, 17 avril 1680. Sa dernière parole : « Jesos Konoronkwa », ce qui veut dire : « Jésus je vous aime ». Le Père Cholenec raconte qu’après son décès, son visage grêlé devint lisse : « Ce visage même si défait et si fort basané changea tout d'un coup, environ un quart d'heure après sa mort ; et il devint en un moment si beau et si blanc que m'en étant aperçu aussitôt (car j'étais en prière auprès d'elle) je fis un grand cri, tant je fus saisi d'étonnement. » Plusieurs témoins sont saisis par la beauté de son visage sur lequel brillent déjà les lueurs de Pâques. L’Église retiendra ce miracle pour la béatification de Kateri Tekakwitha 300 ans plus tard. On enterra Kateri sur la rive du Saint-Laurent. Elle apparaît à plusieurs personnes, dont un missionnaire, probablement le Père Claude Chauchetière, pour lui demander qu’il témoigne de sa vie. Des guérisons miraculeuses lui sont attribuées. Son intercession sera grande auprès des Indiens et des colons de la Nouvelle-France qui auront recours à elle. Sa dévotion va se répandre au Canada, aux États-Unis et à travers le monde. Son sanctuaire se trouve dans la réserve indienne de Kahnawake, également connue sous le nom de Caughnawaga, située dans le diocèse de Saint-Jean-Longueuil, près de Montréal. 

Déclarée vénérable par Pie XII le 3 janvier 1943, Kateri Tekakwitha est béatifiée par Jean-Paul II le 22 juin 1980 en compagnie de Mgr de Laval et de Marie de l’Incarnation. Il la nomme patronne de l’environnement et de l’écologie, après François d’Assise, à cause surtout de son grand amour de la création. Benoît XVI canonise Kateri à Rome le 21 octobre 2012, devenant ainsi la première Indienne d'Amérique du Nord à recevoir un tel honneur.

Compléments

Le sanctuaire de Sainte Kateri Tekakwitha.

Il est situé dans la principale église de la Mission Saint-François-Xavier, dans la réserve indienne de Kahnawake (Canada), située dans le diocèse de Saint-Jean-Longueuil, à 20 minutes de Montréal. En 1972, un coffret sacré contenant les reliques de Sainte Kateri Tekakwitha a été placé dans un tombeau de marbre. Le tombeau est situé dans le transept de droite de la Mission Saint-François-Xavier où sont inscrit ces mots : « KAIATANORON KATERI TEKAKWITHA » (« Précieuse Kateri Tekakwitha »). Pour tous renseignements sur le sanctuaire : saintkaterishrine@yahoo.ca. 

La présence française en Amérique du Nord.

 Après la découverte du Canada par Jacques Cartier en 1534, il faut attendre la fondation de Québec par Samuel Champlain en 1608 pour que les Français s’installent durablement en Amérique du Nord. Après l’Acadie côtière, les Français s’installent sur les bords du Saint-Laurent. C’est au milieu du XVIIe siècle que les explorateurs et les missionnaires commencent à s’aventurer plus au sud, dans la partie septentrionale des actuels États-Unis, qui appartient alors à la Nouvelle-France. Les jésuites René Goupil et Isaac Jogues, sont respectivement martyrisés en 1642 et 1646 à Ossernenon (Auriesville), à 300 km au nord de New York. Leur mort ne sera cependant pas infructueuse puisque c’est justement dans ce village que naquit Kateri en 1656. La présence française cesse en 1763, lorsque la France cède ses colonies américaines à l’Angleterre au traité de Paris, mais la région reste marquée par la religion catholique.

Sources documentaires

- Gauthier Jacques, Sainte Kateri Tekakwitha, première sainte indienne d'Amérique du Nord, Le Livre Ouvert, 2012.

-  Gauthier Jacques, Les saints, ces fous admirables, Novalis / Béatitudes, 2018.

-  Lavergne Juliette, La vie gracieuse de Catherine Tekakwitha, Montréal, Éditions A.C.F, 1934.

- Vissière Isabelle et Jean Louis éd., Peaux-Rouges et Robes noires : Lettres édifiantes et curieuses des Jésuites français en Amérique au XVIIIe siècle, Paris, La Différence, 1993. 

Jacques Gauthier – NOTRE HISTOIRE AVEC MARIE

 




  

La vertu la plus nécessaire au salut
P. Cajetan Mary da Bergamo





Prière de Sainte Gertrude
      « Sois béni par Toi-même, Seigneur »

« Que Ta glorieuse et admirable Lumière Te bénisse pour moi, ô mon Dieu ! Que la Beauté royale de ta Majesté souveraine Te célèbre pour moi ! Que la très digne Magnificence de ton immense Gloire Te bénisse et que la Force très glorieuse de ton infinie Puissance Te loue ! Que l'éclat de ton éternelle Splendeur Te bénisse, et que le Charme éclatant de ton éblouissante Beauté Te loue ! Amen. »

Répons des matines - Marie-Madeleine




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MÉDITER SUR LES SAINTES ÉCRITURES...

  

  

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Vous êtes Reine, et avez droit à l'empire et à la domination sur toutes les créatures…

L'auguste Vierge Marie ayant été élevée à la dignité de Mère du Roi des rois, la sainte Église a raison de l'honorer et de vouloir que tous l'honorent du glorieux titre de Reine.

Il faut donc le reconnaître, la dignité royale n'est pas seulement commune au Fils et à la Mère, mais ils n'ont qu'une seule et même royauté. Or, si Jésus est Roi de l'univers, c'est de l'univers aussi que Marie est Reine : « Reine du ciel, dit l'abbé Rupert, elle commande à bon droit à tout le royaume de son Fils ». De là cette conséquence exprimée par saint Bernardin de Sienne : « Autant de créatures servent Dieu, autant doivent servir Marie. Les anges, les hommes et tout ce qui existe au ciel et sur la terre, étant soumis à l'empire de Dieu, le sont pareillement à la domination de cette glorieuse Vierge. »

De là aussi cette exclamation de l'abbé Guéric, s'adressant à la divine Mère : « Continuez donc, ô Marie, continuez de régner en toute sécurité ; disposez à votre gré des biens de votre Fils ; puisque vous êtes la Mère et l'Épouse du Roi de l'univers, vous êtes Reine, et avez droit à l'empire et à la domination sur toutes les créatures. »

Saint Alphonse-Marie de Liguori

   
À méditer ...

Enraciner son cœur dans le désir de la vie éternelle

« Il ne sera pas habité, sa fortune ne durera pas, il ne poussera pas sa racine dans la terre. » (Jb 15,29 Vg) (…) L’homme ne s’enrichit de vertus que si son âme est habitée par Dieu tout-puissant. Mais comme la pensée de l’orgueilleux n’est pas habitée par la grâce de son créateur, il ne saurait s’enrichir de vertus. Ainsi, comme il est intérieurement vide, on peut dire : « Il ne sera pas habité », et c’est raison d’ajouter : « sa fortune ne durera pas. » (…)

Si nous appliquons cette expression à la terre de ce monde, il est bien évident qu’un arbre qui n’a pas de racine dans la terre est ébranlé par la brise la plus légère et tombe. Or, quand l’orgueilleux se fortifie contre le Seigneur tout-puissant, quand il court le cou dressé, quand il se dresse, la nuque grasse, contre l’auteur de la vie, il paraît avoir la stature d’un arbre. Il a cette stature mais il est sans racine, puisque, telle une douce brise, la simple mise en branle d’une sentence cachée lui arrache la vie. (…) Mais si par le mot de terre nous entendons la récompense de la vie éternelle qui fait dire au prophète : « Tu es mon partage dans la terre des vivants » (Ps 141,6), cet injuste ne pousse pas sa racine dans la terre, parce qu’il n’enracine jamais la pensée de son cœur au désir de la vie éternelle.

Ce que la racine est pour l’arbre, la pensée personnelle l’est, en effet, pour chaque homme, parce que ce qui apparaît de lui au-dehors est lié à ce qui en son for intérieur n’apparaît pas. C’est ce qui fait dire encore au prophète : « Il poussera sa racine vers le bas et il fera croître ses fruits vers le haut. » (Is 37,31) Oui, lorsque notre pensée s’oriente vers la compassion pour notre prochain dans la misère, nous pouvons dire que nous poussons notre racine vers le bas, afin de faire croître le fruit qui sera notre récompense dans le ciel.

Saint Grégoire le Grand

« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux » (Lc 17, 20)

« Fais du Seigneur tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire » (Ps 36,4) :

L’Esprit Saint est un feu inextinguible qui donne tous les biens, embrasse tous les biens, fait naître tous les biens, enseigne tous les biens et qui par sa flamme accorde le langage à l’homme. Par la force de son feu, il enseigne l’humilité qui se place sous tout le monde et s’estime la dernière de tous. L’ardeur spirituelle a la fraîcheur de la patience, une dignité bienveillante qui remplit tout, œuvre de l’humilité, elle est la fondation de ce que la sainteté bâtit en des hauteurs supérieures.

La foi est l’étendard de la victoire : comme une flamme brillante, elle montre le droit chemin, sa rosée d’espoir arrose l’esprit des fidèles qui soupirent après le ciel, ayant en eux la verdeur de la parfaite charité, ils s’empressent d’être utiles à tous. Par le doux souffle de la pénitence, ils se lamentent dans leur prière. Comme une brise fait fleurir les fleurs, la chaleur du désir du ciel produit un fruit excellent…(…)

La gloire du paradis est entouré d’une telle clarté que tu ne peux la regarder avec ce qu’elle contient que dans un miroir. Là se réjouissent les âmes purifiées de leurs péchés, revêtues de l’habit d’immortalité et d’honneur… Toute créature est née selon la volonté de Dieu et même la vie éternelle a jailli de Dieu et vient de lui ; et les ornements, les joies et toute voix pleine de joie de la vie éternelle viennent de lui. Car les œuvres des élus qui ont germé grâce à l’Esprit Saint éclatent en paradis…

Sainte Hildegarde de Bingen

Dieu a voulu confier notre âme à un prince de sa cour céleste

Notre âme est si noble, ornée de tant de belles qualités, que le bon Dieu n’a voulu la confier qu’à un prince de sa cour céleste.

Notre âme est si précieuse aux yeux de Dieu même, que, dans toute sa sagesse, il n’a point trouvé de nourriture qui fût digne d’elle que son Corps adorable, dont il veut qu’elle fasse son pain de chaque jour ; et pour sa boisson, il n’y avait que son Sang précieux qui fût digne de lui en servir.

Oui, mes frères, si nous avons une âme que Dieu estime tant, que quand elle aurait été seule dans le monde, il n’aurait pas cru en trop faire que de mourir pour elle ; et que, quand le bon Dieu, en la créant, n’aurait point créé de ciel, quoique seule dans le monde, le bon Dieu en aurait créé un pour elle seule.

Ô mon corps, que vous êtes heureux de loger une âme ornée de tant de belles qualités ! Un Dieu, tout infini qu’il est, en fait l’objet de ses complaisances ! Oui, mes frères, notre âme est destinée à aller passer son éternité dans le sein de Dieu même.

Saint Jean-Marie Vianney



TRAITÉ DE L'ORAISON ET DE LA MÉDITATION
12 - Manière de méditer la Passion




  

LA RÈGLE DE SAINT-BENOÎT