La fête de saint Benoît, célébrée le 11 juillet, est celle de la translation de ses reliques. Le corps de saint Benoît reposa dd au Mont Cassin qui, après le passage des Lombards, resta vide de moines. En 672, lé de Fleury, Mummolus, envoya au Mont Cassin une troupe de moines, sous la conduite d, pour récupérer les reliques de saint Benoît. Petronax ayant restauré le Mont Cassin, le pape Zacharie, en 750, demanda la restitution du corps de saint Benoît dont l’abbé de Fleury ne rendit qu’une part, entre 755 et 757. La naissance de saint Benoît ne devrait pas être pour nous un simple fait d'une histoire fort ancienne, tant l’esprit de saint Benoît est toujours présent et à l'œuvre dans l'Église. La Règle qu'il nous a laissée et dont on a pu dire qu'elle nous donnait un reflet particulièrement pur de l'Évangile, comme le témoignage de sa vie sont pleinement actuels non seulement pour ses fils et ses filles, les moines et les moniales, mais aussi pour tous les fidèles. C'est, pour chacun d'entre nous une invitation à la prière, à la médiation des textes saints et à la charité fraternelle. Plutôt que sur la naissance de Benoît à Nursie (vers 480), attardons-nous sur sa mort, c'est-à-dire sur sa naissance à la vie qui ne finit pas, et transportons-nous en esprit en l'an 547, sur le Mont-Cassin où Benoît s'était établi près de vingt ans auparavant après avoir été contraint de quitter ses fondations de Subiaco. Écoutons le saint pape Grégoire-le-Grand : Six jours avant son trépas, il ordonna d'ouvrir sa tombe, et bientôt il fut pris d'une fièvre qui l'épuisa. Le mal s'aggravant de jour en jour, le sixième il se fit porter à l'oratoire par ses disciples, et là il reçut le corps et le sang du Seigneur pour en munir son départ. Puis, appuyant ses membres affaiblis sur les bras de ses disciples, il se mit debout, les mains levées au ciel, et dans son dernier souffle murmurait des prières. Ce jour-là, deux frères, l'un en cellule, l'autre plus loin, eurent la même apparition d'une vision identique. Ils virent une voie jonchée de tapis et brillant d'innombrables feux, qui, droit vers l'Orient, allait de la cellule de Benoît jusqu'au ciel. Un homme d'aspect surnaturel s'y tenait, étincelant, et leur demanda quel était ce chemin. Les disciples avouèrent ne pas le savoir ; alors il leur dit : « C'est la voie par laquelle Benoît, précieux au Seigneur, est monté au ciel. » (Dialogue, XXXVII.) Saint Benoît a donc vécu sa mort comme une célébration de la venue et de la rencontre du Seigneur, résumé et couronnement de sa vie. Lui, qui avait fait don de toute sa vie, va recevoir la couronne de vie (Apocalypse II 10). Dans l'Office divin, Benoît avaient, chaque semaine, repris ce verset du psalmiste : Je veux te bénir en ma vie, à ton Nom élever les mains (Psaume LXIII), parole qu'il vivait en plénitude ; corps et âme tendus vers son Seigneur, au moment de la Rencontre, il incarnait le dernier des psaumes des montées qui accompagnaient le pèlerinage à Jérusalem, figure de la vie terrestre : Voici maintenant le moment de bénir le Seigneur, vous tous, les serviteurs du Seigneur, vous qui vous tenez dans la Maison du Seigneur, dans les parvis de la Maison de notre Dieu. Au long des nuits, levez vos mains vers le Sanctuaire et bénissez le Seigneur (Psaume 134).Voilà le terme de la route où Benoît attend la parole que le Seigneur avait jadis dite à Moïse : Voici une place près de moi (Exode XXXIII, 21) Benoît meurt les bras levés et soutenus par ses disciples, attitude qui rappelle ce passage du Livre de l'Exode où Moïse sur la montagne intercédait pour Josué et tout le peuple combattant dans la plaine contre les Amalécites : Moïse, Aaron et Hur étaient montés sur le sommet de la colline. Or, tant que Moïse tenait ses bras levés, Israël était le plus fort. Quand il les laissait retomber, Amalek avait l'avantage. Comme les bras de Moïse étaient engourdis, ils prirent une pierre et la déposèrent sous lui. Il s'assit dessus tandis qu'Aaron et Hur lui soutenaient les bras, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Ainsi les bras de Moïse ne fléchirent plus jusqu’au coucher du soleil. Josué décima Amalek et ses gens par le fil de l'épée (Exode XVII 10-13). Ce texte, traditionnellement, sert de référence lorsqu'on veut évoquer le rôle des contemplatifs, et ce n'est pas un hasard si saint Grégoire a retenu le récit du miracle de la source jaillie de la montagne : trois monastères perchés sur la montagne nt pas de source, Benoît qui, après avoir longuement prié, avait disposé trois pierres et dit aux frères : Allez ; vous trouverez sur un rocher trois pierres superposées. Creusez un peu, et vous verrez que le Dieu Tout- Puissant sait tirer de l'eau, même au sommet de la montagne, pour vous épargner ce chemin difficile. Nul doute que, pour saint Grégoire, saint Benoît soit un nouveau Moïse. Moïse, guidé par Dieu, n'avait-il pas fait jaillir, dans le désert, l'eau du rocher (Nombres, XX, I sq.) ? Or Benoît n’est un nouveau Moïse, que parce que, disciple du Christ, il possède en plénitude l’Esprit Saint qui avait animé Moïse et tous les prophètes. Ce geste coutumier des orants qui fut celui de saint Benoît au moment de sa mort est aussi un rappel de la croix qui nous sauve. C'est le geste du Christ qui étendit les mains à l'heure de sa passion, afin que soit brisée la mort, et que la Résurrection soit manifestée. Ce dernier épisode de la vie de saint Benoît est riche de plusieurs enseignements. Il nous apprend tout d'abord, que c'est à chaque instant que nous avons à préparer, amoureusement, notre rencontre avec le Seigneur et que, pour ce faire, il nous faut prier sans cesse, comme nous y invite saint Paul, pour être dans la joie et dans la paix. Cependant, saint Benoît, Sachons que nous serons exaucés non dans un flot de paroles, mais dans la pureté du cœur... (Règle, XX) et encore : Hâtons-nous de faire maintenant ce qui doit nous avancer pour l'éternité. Saint Benoît, par sa mort, nous enseigne aussi à ne pas être pleins de tristesse comme ceux qui n'ont pas d'espérance (1 Thessaloniciens IV, 13). Le Seigneur est affranchit de la mort, et dans le mystère de sa Résurrection, chacun de nous est déjà ressuscité.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Dieu le Père, ayez pitié de nous.
Dieu le Fils, rédempteur du monde, ayez pitié de nous.
Dieu, Saint-Esprit, ayez pitié de nous.
Trinite Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.
Saint Benoît, priez pour nous.
Saint Benoît, homme de Dieu, priez pour nous.
Saint Benoît, serviteur de Jésus-Christ, priez pour nous.
Saint Benoît, rempli de l'Esprit-Saint, priez pour nous.
Saint Benoît rempli de l'esprit de tous les justes, priez pour nous.
Saint Benoît sage législateur, priez pour nous.
Saint Benoît, patriarche des moines d'occident, priez pour nous.
Saint Benoît, père d'un grand nombre de saints, priez pour nous.
Saint Benoît, maître de vie spirituelle invincible dans la foi, priez pour nous.
Saint Benoît, inébranlable dans l'espérance, priez pour nous.
Saint Benoît, animé de l'amour de Dieu, priez pour nous.
Saint Benoît, ferme appui des malheureux, priez pour nous.
Saint Benoît, toujours prêt à secourir, priez pour nous.
Saint Benoît, très bon pour les pauvres, priez pour nous.
Saint Benoît, très bon pour les malades, priez pour nous.
Saint Benoît, très bon pour les enfants, priez pour nous.
Saint Benoît, modèle de pureté, priez pour nous.
Saint Benoît, modèle d'humilité, priez pour nous.
Saint Benoît, modèle de charité, priez pour nous.
Saint Benoît, modèle de piété, priez pour nous.
Saint Benoît, vertueux dès la jeunesse, priez pour nous.
Saint Benoît, vainqueur du démon, priez pour nous.
Saint Benoît, doué du don des miracles, priez pour nous.
Saint Benoît, fidèle à recevoir les sacrements, priez pour nous.
Saint Benoît, mort debout dans l'Église, priez pour nous.
Saint Benoît, retourné à Dieu en priant, priez pour nous.
Saint Benoît, protecteur de ceux qui vous invoquent, priez pour nous.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous Seigneur.
Priez pour nous saint Benoît.
Afin que nous soyons dignes des promesses de Jésus-Christ.Prions
Père des miséricordes et Dieu de toute consolation, qui avez façonné le coeur de saint Benoît à votre image et à votre ressemblance, envoyez votre Saint-Esprit et créez en nous un coeur pur selon le coeur de votre fils Jésus-Christ. Amen.
« J’ai porté ta médaille, ô saint père Benoît »
J’ai porté ta médaille, Et j’ai senti mon être, Protégé par la Croix Je sens ton caractère, Et ta Bénédiction Accompagne mon jour J’ai porté ta médaille, |
Tu domines l’Endroit, Au revers, tes prières, Le Mal voit son breuvage Par ton sacramental Tu chasses le dragon Depuis le Mont Cassin, Muni des flambants signes |
Translation de saint Benoît
Dans le calendrier romain, c’est un jour de férie, avec éventuellement mémoire du pape saint Pie Ier. Dans les monastères bénédictins, c’est la grande « solennité de saint Benoît », pendant estival et plus festif de la fête de saint Benoît qui tombe toujours pendant le carême. Dans les monastères français, c’est plus précisément, et cela depuis le VIIIe siècle, la fête de la « translation des reliques de notre saint Père Benoît » à l’abbaye de Fleury, c’est-à-dire de Saint-Benoît sur Loire.
Il y a donc pour les monastères français un office propre (outre le propre bénédictin), qui comporte notamment une hymne des vêpres, qu’on doit à Pierre le Vénérable, abbé de Cluny au XIIe siècle. Voici cette hymne chantée par les moines de Solesmes en 1953, sous la direction de dom Gajard qui écrivait : « Le Claris conjubila, 3e mode, qui d’abord couvre d’un trait toute une octave dans un élan que rien ne saurait arrêter, est une hymne de louange, magnifique de légèreté. Tout y est mouvement, sveltesse, joie, enthousiasme, même à la cadence finale, où malgré le resserrement de la mélodie, les rythmes ternaires maintiennent jusqu’au bout la légèreté du mouvement. »
Claris conjubila, Gallia, laudibus,
Laeteris Benedicti Patris ossibus,
Felix, quae gremio condita proprio
Servas membra celebria.Que ta joie éclate, ô Gaule, en hymnes de louanges,
Réjouis-toi pour les ossements de Benoît !
Heureuse es-tu, car tu gardes en ton sein
Ses membres illustres.Miris Italia fulserat actibus :
Gallos irradiat corpore mortuus ;
Signis ad tumulum crebrius emicat,
lllustrans patriam novam.Ses actions admirables brillaient en Italie,
Mort, son corps illumine la Gaule :
Son tombeau brille de nombreux miracles
Pour honorer sa nouvelle Patrie.Hinc vatum veterum facta resuscitat,
Morti quod libuit, mortuus imperat,
Extinctum propriis ossibus excitat :
O quam mira potentia !Des prophètes anciens, il reproduit les gestes,
Mort, il commande en maître à la mort :
Ses ossements raniment un cadavre,
Admirable puissance !Jam caelo residens, o Pater optime !
Divinis famulos imbue regulis,
Angustum per iter scandere largiens,
Dona regna perennia.Père plein de bonté qui résidez au ciel,
Pénétrez vos serviteurs des règles divines,
Accordez-leur de gravir la voie étroite,
Et donnez-leur le royaume éternel.Cunctorum dominans omnipotentia,
Tu, qui sede Poli conspicis omnia,
Psallentum placide suscipe cantica,
Votis voce precantia. Amen.Dieu tout-puissant qui dominez l'univers,
Vous qui du ciel contemplez toutes choses,
Accueillez avec bonté les cantiques de ceux qui psalmodient,
Par leurs vœux et les prières de leur bouche. Amen.