SAINT GRÉGOIRE LE GRAND, MODÈLE DES PAPES
C'est ta Face Seigneur que je cherche
Le voile de la Vierge Marie se trouve à Chartres
En Eure et Loire (France), à Chartres, une tradition datant du Moyen Âge, dit que les Gaulois, bien avant le christianisme, auraient honoré ici une vierge qui allait enfanter quelque part dans une lointaine contrée en Orient. Cette tradition de la Virgo Pariturae (Vierge enceinte) a profondément marqué le sanctuaire marial et renforcé la volonté des Chartrains de construire, ici, un édifice de pèlerinage important : la cathédrale.
En 876, le roi de France Charles le Chauve offre à la cathédrale la Sainte Chemise (Sancta Camisa), nommée aujourd’hui Voile de la Vierge. Cette relique aurait été portée par Marie le jour de la naissance de Jésus, ce qui en fait une des reliques les plus précieuses pour les Chrétiens : liée à Marie et au Christ lui-même comme un témoignage de l'incarnation de Dieu sur terre. Mais d'où vient cette relique ?
Charles le Chauve détenait ce voile de son grand-père Charlemagne qui le conservait dans son palais à Aix-la-Chapelle. L’empereur Charles l'avait reçu en présent de l'impératrice Irène de Byzance, impératrice du Saint-Empire romain d’Orient à Constantinople. Ce voile était recensé dans les listes de reliques que détenait la grande Constantinople au 5e siècle de notre ère.
En 1194, lors de l'incendie de la cathédrale, on le crut perdu à tout jamais. Mais, c'était sans compter le réflexe de prêtres qui ont pris le reliquaire où se trouvait le voile pour se réfugier dans la crypte. On dit qu'ils ont passé 3 jours sous terre à attendre et, qu’à leur sortie, la foule les acclama. La ferveur fut telle que les financements pour la reconstruction affluèrent.
C’est en 1712 que l’on ouvre le coffret où se trouvait la relique. À ce moment, on s’aperçoit qu’en guise de chemise, il s’agit en fait d’un tissu de soie d’un demi-mètre de large et de 5,30 m de long. La relique quitte alors son nom de Sainte Chemise et devient le Voile de la Vierge.
Le Voile est morcelé à la Révolution, un petit morceau est gardé dans la crypte, alors que la plus importante partie est exposée dans la cathédrale dans un reliquaire réalisé au 19e siècle.
Une expertise fut réalisée en 1927 par les grandes soieries de Lyon et donne en datation le 1er siècle de notre ère. La technique de tissage correspond également à ce qui se faisait en Palestine à cette période.
Ce voile fut un des moteurs des grands pèlerinages marials du Moyen Âge. Depuis juillet 2020, le Saint Voile est exposé dans un nouvel écrin dans la cathédrale de Chartres.
À méditer ...
Ressusciter dans la chair
Voici que j’entends parler de la résurrection et je m’interroge sur le devenir de cette résurrection. Je crois, en effet, que je suis destiné à ressusciter, mais je veux qu’on me dise quel être je serai. Il faut que je sache si je ressusciterai en un autre corps, subtil peut-être, je veux dire aérien, ou bien en celui dans lequel je mourrai. Or si je ressuscite en un corps aérien, ce ne sera plus moi qui ressusciterai. Comment peut-il y avoir véritable résurrection, si ma chair ne peut pas être une vraie chair ? La raison nous suggère donc clairement que, s’il n’y a pas chair véritable, il n’y aura évidemment pas résurrection véritable. Non, on n’est pas en droit de parler de résurrection du moment que ne ressuscite pas ce qui a succombé.
Eh bien, dissipe, bienheureux Job, les brouillards de notre doute, et puisque, par la grâce qui t’est venue du Saint-Esprit, tu as commencé à nous parler de l’espérance en notre résurrection, montre-nous clairement si c’est notre chair qui doit véritablement ressusciter. Le texte dit : « Je serai de nouveau revêtu de ma peau. » (Jb 19,26 Vg) De ma peau, le mot nous ôte tout doute sur une résurrection véritable, car il n’est pas vrai que, (…) dans la gloire de la résurrection, notre corps doive être impalpable, plus subtil que le vent et que l’air. Dans cette gloire de la résurrection, en effet, sans doute notre corps sera-t-il subtil par la manifestation de son pouvoir spirituel, mais il sera palpable par la vérité de sa nature.
Voilà pourquoi notre Rédempteur aussi a montré à ses disciples, qui doutaient de sa résurrection, ses mains et son côté, et leur a offert de palper ses os et sa chair : « Palpez et voyez, leur dit-il, car un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai. » (Lc 24,39)
Ce champ de Marie doux et béni !
Un jour, ô mon Dieu, comme Madeleine,
J'ai voulu te voir, m'approcher de toi
Mon regard plongeait dans l'immense plaine
Dont je recherchais le Maître et le Roi.
Et je m'écriais, voyant l'onde pure,
L'azur étoilé, la fleur et l'oiseau :
« Si je ne vois Dieu, brillante nature,
Tu n'es rien pour moi, qu'un vaste tombeau.
« J'ai besoin d'un cœur brûlant de tendresse
Restant mon appui, sans aucun retour,
Aimant tout en moi, même ma faiblesse
Ne me quittant pas, la nuit et le jour. »
Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus de la Sainte-Face
Thérèse de l'Enfant-Jésus († 1897), entrée au Carmel à l'âge de 15 ans, y mourut à 24 ans de la tuberculose. Elle est docteur de l'Église. / Œuvres complètes, Paris, Cerf / DDB, 2009, p. 689-690
« Tu ne sais pas d'où il vient ni où il va »
Qui es-tu, douce lumière qui me combles
et illumines les ténèbres de mon cœur ?
Tu me guides comme la main d'une mère,
et si tu me lâchais,
je ne pourrais plus faire un seul pas.
Tu es l'espace
qui enveloppe mon être et l'abrite en toi.
Abandonné de toi, il sombrerait dans le gouffre du néant
d'où tu l'as tiré pour l'élever vers la lumière.
Toi, plus proche de moi
que je ne le suis de moi-même,
plus intime que le tréfonds de mon âme,
et cependant insaisissable et ineffable,
au-delà de tout nom,
Esprit Saint, Amour éternel !
N'es-tu pas la douce manne
qui du cœur du Fils
déborde dans le mien,
la nourriture des anges et des bienheureux ?
Lui qui s'est relevé de la mort à la vie
m'a éveillée moi aussi du sommeil de la mort à une vie nouvelle.
Et jour après jour
il continue de me donner une nouvelle vie,
dont un jour la plénitude m'inondera tout entière,
vie issue de ta vie, oui, toi-même,
Esprit Saint, Vie éternelle !
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)
carmélite, martyre, copatronne de l'Europe
Poésie Pentecôte 1942 (trad. Malgré la nuit, Ad solem 2002, p. 121)
LA RÈGLE DE SAINT-BENOÎT