Le chœur Harpa Dei a mis en ligne une bouleversante version d'une chanson apprise d'un prêtre chinois, et dédiée à Notre Dame de Chine.
Le chœur Harpa Dei, qui interprète régulièrement de magnifiques hymnes chrétiens, a mis en ligne une bouleversante version d'une chanson apprise d'un prêtre chinois, et dédiée à Notre Dame de Chine. Une belle occasion de prier pour les tous les chrétiens persécutés dans le monde.
C’est un très beau clip qu’ont mis en ligne le chœur Harpa Dei, composé de quatre frère et sœurs, qui interprètent des chants sacrés issus de diverses traditions et les partagent sur leur chaine YouTube. Cette fois, il s’agit d’un chant en chinois, à la mélodie très pure, qui s’adresse à Notre-Dame de Chine.
« C’est à toi que nous faisons appel, ô patronne de la Chine, sainte Mère de Chine, les fidèles se réfugient dans tes bras, tous les peuples de la Terre cherchent refuge auprès de toi, même ceux qui sont loin de l’Église espèrent en toi. Accorde-nous la plénitude de la vertu ».
Outre la beauté et la profondeur du texte, le témoignage de la fratrie de chanteurs (de nationalité allemande mais ayant grandi en Équateur) est aussi bouleversant car ils indiquent avoir appris ce texte par un prêtre chinois. « Il y a plusieurs années, nous avons appris ce chant d’un prêtre chinois à Jérusalem. Alors qu’il nous le chantait pour la première fois, sa voix s’est soudain brisée et il a fondu en larmes. Il nous a alors dit : « Le monde n’a aucune idée de combien nous, les chrétiens, souffrons en Chine ». C’est pourquoi nous avons enregistré et publié ce beau chant marial dans l’intention de prier, d’une part, pour nos frères chinois qui sont persécutés à cause de leur foi et, d’autre part, pour les millions d’entre eux qui n’ont pas encore reçu la lumière de l’Évangile ».
En écoutant ce chant, d’autant plus bouleversant quand on connait l’histoire, voila une belle occasion de prendre un moment de prière pour tous les chrétiens persécutés dans le monde.
Bérengère de Portzamparc - Aleteia
François invite les oblats bénédictins à être des modèles d'hospitalité
Les participants du 5ème Congrès mondial des Oblats bénédictins reçus en audience au Vatican par le Pape François, le 15 septembre 2023. (Vatican Media)
La recherche de Dieu, la passion pour l'Évangile et l'hospitalité, sont les trois aspects mis en lumière par le Pape François vendredi 15 septembre, lors de sa rencontre avec des oblats bénédictins. Le Saint-Père les a reçus en audience au Vatican, à l’occasion de leur 5ème Congrès mondial ayant pour thème cette année: "Aller de l’avant: vivre la sagesse de la Règle".
Le charisme des oblats bénédictins peut se résumer d’une certaine manière selon François, dans cette expression de saint Benoît, qui invite à avoir un «cœur dilaté par l'indicible souveraineté de l'amour», (Prologue de la Règle, n° 49). Et «ce cœur dilaté caractérise l'esprit bénédictin, qui a innervé la spiritualité du monde occidental, puis s'est répandu sur tous les continents». En effet, le secret de la grande œuvre d'évangélisation que «réalise le monachisme bénédictin et à laquelle vous vous consacrez en tant qu'oblats, "offrandes", sur les traces du grand saint abbé», réside dans ce cœur dilaté a relevé le Saint-Père.
Dans l’approfondissement de sa réflexion, le Pape évoque trois aspects de «l’élargissement du cœur», que sont: la recherche de Dieu, la passion pour l'Évangile et l'hospitalité
Appelés à rechercher Dieu
La vie bénédictine se caractérise tout d'abord par une recherche constante de Dieu, de sa volonté et des merveilles qu'il opère, a souligné le Souverain pontife. Cette recherche s’effectue dans «la Parole, dont vous vous nourrissez chaque jour dans la Lectio divina». Mais aussi dans la contemplation de la création, en se laissant interpeller par les événements quotidiens, en vivant son travail comme une prière, jusqu'à faire des moyens mêmes de son travail des instruments de bénédiction. Et enfin, a poursuivi François, dans les personnes, les frères et sœurs que la «Providence vous fait rencontrer. En tout cela, vous êtes appelés à rechercher Dieu».
La passion pour l'Évangile
L’autre élément relevé par l’évêque de Rome, est celui de la passion pour l'Évangile. À l'instar des moines, la vie de ceux qui se réfèrent à saint Benoît est «généreuse, pleine, intense». Tout comme les moines, qui se réapproprient les lieux où ils vivent et rythment leurs journées avec assiduité, a suggéré François, «vous êtes appelés à transformer les contextes quotidiens dans lesquels vous vivez, en travaillant comme le levain dans la pâte, avec compétence et responsabilité, et en même temps avec douceur et compassion».
Dans un monde globalisé mais fragmenté aujourd’hui, pressé et voué à la consommation, dans des contextes où les racines familiales et sociales semblent parfois presque affectées, le Pape a tenu à préciser qu’il n'y a pas besoin de «chrétiens qui pointent du doigt», mais plutôt de «témoins passionnés qui font rayonner l'Évangile "dans la vie, à travers la vie"».
Elle reste le troisième trait de la tradition bénédictine. Et saint Benoît lui consacre un chapitre entier (cf. chapitre LIII: L'accueil des hôtes), dans lequel il a souhaité: «Que tous les hôtes qui viennent au monastère soient accueillis comme le Christ, car un jour il dira: "J'ai été hôte et vous m'avez accueilli"». En tant qu'oblats, a souligné François, «votre grand monastère est le monde, la ville, le lieu de travail, et là vous êtes appelés à être des modèles d'hospitalité dans le respect de ceux qui frappent à votre porte et dans la préférence pour les pauvres. Nous en avons besoin aujourd'hui comme l'air». Même si parfois «il semble que notre société étouffe lentement dans les coffres scellés de l'égoïsme, de l'individualisme et de l'indifférence», a-t-il déploré.
Le Pape pour conclure a invité les participants du 5ème Congrès mondial des oblats bénédictins, à «continuer à élargir vos cœurs et à les remettre chaque jour à l'amour de Dieu, en ne cessant jamais de le rechercher, d'en témoigner avec passion et de l'accueillir dans les plus pauvres que la vie vous fait rencontrer».
Puissante prière pour obtenir le secours de notre bonne Mère du Ciel en ces temps difficiles.
Refuge maternel, ô Reine de l’univers et Médiatrice entre Dieu et les hommes, Mère d’amour, de douleurs et de miséricorde, consolation et refuge de tous nos espoirs, bien qu’ayant le cœur brisé par tant de mépris et d’outrages, Vous daignez encore nous être propice. Obtenez pour nous, fils indignes et ingrats, nous Vous en prions avec une grande foi et une filiale confiance, la grâce d’être délivrés du péché qui tue les âmes et conduit le monde à la ruine.
Ô clémente et miséricordieuse Mère, nous reconnaissons avoir couronné d’épines Votre divin Fils, Jésus, notre Rédempteur, et avoir déchiré par d’innombrables blessures Votre tendre Cœur. De ce fait, nous avons mérité les fléaux de la Justice divine; mais maintenant repentants, nous invoquons Votre protection et Votre aide en nous réfugiant dans Votre Cœur maternel, seul abri dans le tourbillon qui ravage le monde.
Avec la prière pour notre propre salut, acceptez avec bienveillance notre fervente supplique de réparation pour les nombreuses offenses, que commettent à toutes les heures du jour et de la nuit tant de fils ingrats, afin que, éclairés et attirés par Votre maternel amour, ils puissent trouver eux aussi, refuge et salut.
Ô Marie, Reine du ciel et de la terre, Mère de Dieu, notre Mère et notre Médiatrice, Vous qui êtes toute-puissante auprès de Dieu et qui voulez notre salut, en cette heure triste et sombre qui submerge cette misérable humanité tourmentée, parmi les forces croissantes et menaçantes du mal, faites descendre, nous Vous en prions avec toute notre foi, la lumière de Votre amour maternel sur le monde entier et, en particulier, dans les cœurs infidèles et endurcis par le péché, afin que tous unis comme en un seul cœur dans la foi et dans l’amour du divin Cœur de Jésus, nous puissions chanter sur toute la terre le triomphe de Votre maternelle Miséricorde. Amen.
À méditer ...
La foi, base de toute vie chrétienne
La foi est un fondement. Songez à un monument qui attire les regards par sa grandeur et l’harmonieux ensemble de toutes ses proportions. Qu’est-ce qui lui donne sa solidité ? Les assises. Que celles-ci viennent à être ébranlées, aussitôt les murailles se lézardent et l’édifice est en danger ; si on ne le consolide, il est voué à la ruine. C’est là l’image de la vie spirituelle. Celle-ci est un édifice que Dieu, de concert avec nous, se construit en nous, à sa gloire, c’est un temple qu’il veut habiter. Mais si nous ne posons pas un fondement ferme, il est impossible de bâtir l’édifice. Et plus celui-ci s’élève, plus il est nécessaire que les assises soient profondes et inébranlables. Quand l’homme spirituel pense arriver au sommet de la perfection, à la cime de la contemplation, si en lui la foi, qui est la base du vrai amour, ne s’affermit pas en proportion, tout peut s’écrouler.
Le saint concile [de Trente] compare encore la foi à une racine. Voyez cet arbre majestueux, au tronc puissant, aux branches vigoureuses, au feuillage abondant et touffu. D’où lui viennent cette force et cette beauté ? De quelque chose qu’on n’aperçoit pas : les racines. Celles-ci plongent dans le sol pour s’y fixer et y puiser les sucs nourriciers nécessaires à la vie de ce géant. Que les racines viennent à se dessécher : l’arbre va dépérir. La racine de la vie chrétienne c’est la foi. Sans elle, tout se flétrit, tout se dessèche, tout meurt. Elle est la condition nécessaire de toute vie et de tout progrès spirituel.
Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)
abbé
Notre foi, victoire sur le monde (Le Christ Idéal du Moine, éd. DDB, 1936 ; p. 125-126)
Mère des douleurs, Reine de miséricorde
Elle pleurait. Elle fondait. Son cœur se fondait.
C'était un trop grand malheur.
Sa douleur était trop grande.
C'était une trop grande douleur.
On ne peut pas en vouloir au monde pour un malheur qui dépasse le monde. / Ce n'était plus la peine d'en vouloir au monde. / D'en vouloir à personne. /Elle qui autrefois aurait défendu son garçon contre toutes les bêtes féroces.
Quand il était petit.
Aujourd'hui elle l'abandonnait à cette foule.
Elle laissait aller.
Elle laissait couler.
Qu'est-ce qu'une femme peut faire dans une foule ?
Je vous le demande.
Elle ne se reconnaissait plus.
Elle était bien changée.
Elle allait entendre le cri.
Le cri qui ne s'éteindra dans aucune nuit d'aucun temps.
Ce n'était pas étonnant qu'elle ne se reconnaissait plus. En effet elle n'était plus la même. Jusqu'à ce jour elle avait été la Reine de Beauté.
Et elle ne serait plus, elle ne redeviendrait plus la Reine de Beauté que dans le ciel. Le jour de sa mort et de son assomption. Après le jour de sa mort et de son assomption. Éternellement.
Mais aujourd'hui elle devenait la Reine de Miséricorde.
Charles Péguy
Charles Péguy († 1914) est un des plus grands écrivains français du début du XXe siècle. / Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, in OC, Paris, Gallimard, 1916, p. 158-159.
Les écueils de toute vie humaine
« Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens. » (Mc 13, 15) Gardons-nous du levain des Pharisiens, de l’attachement exagéré à des observances extérieures d’institution humaine, à de vaines cérémonies, à un bel ordre extérieur qui prend tous nos soins, attachement qui produit peu à peu l’oubli de l’intérieur, qui finit par faire négliger le dedans de la coupe pour nettoyer le dehors, par faire en nous des hypocrites, des sépulcres blanchis et en même temps des esprits petits, mesquins, rétrécis, incapables d’aucune haute conception et attachés avec une force extrême à des riens, des minuties, des puérilités…
Et gardons-nous du levain d’Hérode, du levain des Saducéens comme il est dit dans un autre Évangile, c’et-à-dire du relâchement, de la sensualité, de la mollesse, de l’amour du bien-être, de la recherche de ses aises, et, conséquence forcée, de l’amour de l’argent, des richesses, des honneurs, des grandeurs ; les Pharisiens disent adieu à la vérité, à la simplicité, à la bonté, à la miséricorde, à l’humilité, à toute grandeur d’âme… Les Sadducéens ont l’horreur de la pauvreté, de l’abjection de la pénitence, de la croix, de l’humilité, et pas plus que les Pharisiens ils ne connaissent la bonté ni la miséricorde…
Les uns et les autres remplacent, et l’amour de Dieu et l’amour du prochain par le seul amour de soi-même… Les Pharisiens c’est plutôt l’égarement de l’esprit par l’orgueil, les Sadducéens, c’est plutôt l’égarement du cœur par la sensualité… Ces deux sectes représentent les deux écueils principaux de toute vie humaine et particulièrement de la vie religieuse : gardons-nous avec grand soin du levain des Pharisiens et des Sadducéens !
Saint Charles de Foucauld (1858-1916)
ermite et missionnaire au Sahara
Sur l’Évangile (Œuvre spirituelle, anthologie ; Éd. du Seuil, 1958 ; p. 230-231)
LA RÈGLE DE SAINT-BENOÎT