Ne rien préférer à l’amour du Christ "
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Joyeux et Saint Noël !

Heureuse année 2025.

« Il sera appelé Fils du Très-Haut...
il règnera pour toujours »

Montre-toi, doux enfant

Mis au monde par une mère très chaste,

Qui enfante sans connaître d'homme ;

Montre-toi, Médiateur, dans tes deux natures.

Quoique né dans le temps, de la bouche du Père,

Engendré par sa parole (Lc 1,38),

Déjà tu habitais dans le sein du Père (Jn 1,2)

Toi, la Sagesse éternelle (1Co 1,24).

Tu es la Sagesse qui a tout créé (Pr 8,27),

Les cieux, la lumière et toute chose.

Tu est le Verbe puissant qui a fait l'univers (He 1,3)

Car le Verbe est Dieu (Jn 1,2).

Ayant ordonné le cours des siècles

Et fixé les lois de l'univers,

Cet Artisan du monde, le bâtisseur,

Est demeuré dans le sein du Père.

Mais lorsque le temps eut déroulé

Des années par milliers,

Tu es descendu pour visiter

Ce monde depuis si longtemps pécheur. (...)

Le Christ ne pouvait supporter la chute

Des peuples qui se perdaient ;

Il ne pouvait accepter que l'œuvre de son Père

S'abîme dans le néant.

Il a revêtu un corps mortel

Afin que la résurrection de notre chair

Brise les chaînes de la mort

Et nous conduise auprès du Père. (...)

Ne sens-tu pas, ô Vierge noble,

Malgré de douloureux pressentiments,

Combien cet enfantement glorieux

Augmente l'éclat de ta virginité ?

Ton sein très pur contient le fruit béni

Qui va combler de joie toute créature.

Par toi naîtra un monde nouveau,

Aurore d'un jour étincelant comme de l'or.

 

Prudence(348 - poète en Espagne)

  

Les reliques de trois Rois mages à Cologne

  

«La vie spirituelle» d’Adolphe Tanquerey: le cadeau de Noël du pape François à ses collaborateurs

De l’Étoile des Mages à la Vierge Marie, guide de notre foi

Un mythe, une légende, un récit qui peut paraître irréel : avec des Mages, des Rois et une Étoile. Tout pour une merveilleuse histoire, une histoire vraie. Dieu dans sa bonté nous a donné là un exemple à la hauteur de l’humanité qu’Il sauve. Un exemple de foi, d’abandon, de don total. Un exemple d’hommes suivant un guide, pour des hommes à qui Il a donné comme guide sa Mère : notre Étoile. En ce temps de l’Épiphanie où Dieu s’est révélé à tous les hommes, Marie qui défait les nœuds  est plus proche de nous que jamais.

 

Les Mages

Les Mages étaient des hommes en recherche de Dieu, aidés dans leur quête par  la connaissance des Écritures, des sciences qu’ils ont développée, mais surtout par un signe attendu, promis par Dieu : l’Étoile.

Un guide puissant, brillant de mille feux, visible pour ces trois hommes malgré leur éloignement géographique et parlant à chacun un langage que seul leur savoir pouvait leur faire comprendre que le temps était venu.

Ils suivirent cette Étoile avec une foi profonde puisée dans l’attente d’une promesse. Ils se préparèrent donc à ce voyage, à ce cheminement aussi bien spirituel que physique vers l’Enfant Dieu. Ils abandonnèrent toutes leurs occupations, leurs charges, leurs affaires, leurs maisons, leurs contrées. Ils s’en remirent à Dieu avec une incommensurable confiance un total abandon. Ils vainquirent le doute lorsque Dieu les mit à l’épreuve en faisant disparaître l’Étoile un moment. Dieu les conforta en les faisant se rencontrer, leur permettant ainsi de partager sur les Écritures et de pouvoir se confronter aux prêtres d’Hérode.

Comment aujourd’hui ne pas trouver certaines similitudes et voir en ces mages des exemples de chaque instant ? Nous avons eu la révélation, nous avons aussi les Écritures et les Évangiles. Nous sommes également en recherche constante de Dieu.

Marie notre Étoile

Le Christ nous a donné la Vierge Marie comme guide, son nom signifie « Étoile de la mer » ( leçon des matines du 12 septembre fête du Saint Nom de Marie). Saint Augustin nous en dira un peu plus, lors d’un sermon en la fête de l’Épiphanie, sur le fait que Marie est bien une Étoile qui nous est révélée et donnée:

« cette étoile virginale se trouvait enfermée dans les étroites limites d’une étable, avec le Soleil de justice qu’elle avait mis au monde; aussi, et afin de la faire connaître, un astre d’un éclat nouveau apparaît-il en Orient; par l’éclat inouï de sa lumière, il prévient les Gentils de l’apparition de l’étoile sortie de Jacob, et, marchant en avant des Mages pour leur indiquer leur chemin, il les amène jusqu’à Bethléem. C’est ainsi que le ciel fait connaître le ciel, qu’une étoile indique une étoile, que la lumière rend témoignage de la lumière, qu’un astre découvre un astre. »

Une expression chérie et reprise par l’Église pour louer et glorifier Marie dans sa liturgie. Vers le XXème siècle une prière reprise du VIème siècle sera écrite sous la forme d’une hymne magnifique: l’ « Ave Maris Stella ».

Saint Louis-Marie Grignon de Montfort dira d’ailleurs que « pour aller à Jésus allons par Marie ». Elle est bien notre étoile.

 

En chemin vers Dieu comme les Mages avec Marie

Prenons donc notre bâton de pèlerin afin d’imiter au mieux ces Mages. Allons à la recherche de Dieu. Le chemin est long, la foi, la confiance et l’abandon total en Dieu est difficile et plus particulièrement dans la société actuelle. Regardons, prions Marie, tout au long de ce chemin elle est notre étoile, celle qui défait les nœuds, même les plus durs. Étoile, douce lumière qui nous vient de la profondeur des cieux, elle guide notre marche vers Dieu. Nous traversons une époque agitée, où la mer semble déchaînée. Notre confiance et notre foi risque de vaciller et de faire chavirer la barque de notre âme.

Mais elle est là, Marie, notre Étoile, le phare dans la nuit de nos vies. Pas seulement la mère, qui protège, qui évite tous les périls et dispense de l’effort ceux qui la prient. C’est une mère qui précède ses enfants et les encourage par l’exemple de ses vertus, foi, humilité, charité pour ne parler que des vertus théologales si bien mises en pratique par les Mages. Elle est avec nous dans cette montée qui paraît bien souvent ardue et constitue notre vie chrétienne.

Les rois ont su attendre, renoncer, s’abandonner, partir. Avertis comme nous, ils ont cheminé. Ils ont mis de côté leurs vies sociales et ont privilégié leurs âmes et leur sanctification, peut-être même sans le savoir. Du jour au lendemain ils ont vu le signe que Dieu leur a envoyé.

Saurons nous entendre à notre tour l’appel de Dieu, le besoin de notre âme à le retrouver en nous, saisir la grâce qui nous est donnée?

Marie elle-même par sa beauté rayonnante brillera à chacune de ses apparitions. Elle emploiera souvent sa lumière pour être trouvée et reconnue. Elle ira jusqu’à faire tomber une étoile pour marquer un lieu où elle souhaitait être priée, comme à Montebourg où elle est invoquée sous le vocable de Notre Dame de l’Étoile et deviendra la vierge des Frères des Écoles Chrétienne. A la rue du Bac la Vierge Marie dira qu’elle est triste que certains des rayons qu’elle nous envoie ne soient pas lumineux (ceux-ci représentant les grâces que nous ne pensons pas à lui demander).

Elle est celle qui illumine ,notre vie d’espérance, elle est notre étoile vers Dieu et chemin vers notre éternité bienheureuse.

Saint Jean-Baptiste de la Salle constatera : « Il ne suffit pas de naviguer sûrement, il faut arriver au port. Cette Étoile de la mer, la Très Sainte Vierge, vous y conduira sans difficulté parce qu’elle le connaît très bien »

Demandons donc à Marie qui défait les nœuds  de nous inonder de ses rayons de vertus et d’éclairer nos nuits pour notre cheminement vers Dieu et le ciel, chemin des saints.

Marie qui défait les nœuds - L. du Jonchay

   À méditer ...

Ô Marie, mère de notre rédemption !

Commet parler dignement de celle qui a engendré mon Seigneur et mon Dieu ? Par sa fécondité, j’ai été délivré de ma captivité ; par son enfantement, je suis racheté de la mort éternelle ; par son Fils, j’ai été relevé de ma ruine et ramené du malheur à la patrie bienheureuse. Ô bénie entre les femmes, c’est le fruit béni de ton sein (Lc 1,42) qui m’a donné tout cela par la régénération du baptême. Il me l’a donné en réalité ou en espérance, bien que je me sois moi-même privé de tout cela par mon propre péché, au point d’être sans rien et au bord du désespoir. Quoi donc ? Si mes fautes sont pardonnées, serai-je ingrat envers celle par qui tant de biens me sont venus gratuitement ? Dieu me garde d’ajouter cette injustice à mes iniquités !

Dieu a donné son Fils, fruit de son cœur, qui était son égal et qu’il aimait comme lui-même : il l’a donné à Marie et, du sein de Marie, il en a fait son Fils, non pas quelqu’un d’autre, mais le même en personne, de sorte qu’il est par sa nature le même Fils unique de Dieu et de Marie. Toute la création est l’œuvre de Dieu, et Dieu est né de Marie ! Dieu a tout créé, et Marie a enfanté Dieu ! Dieu qui a tout formé s’est formé lui-même du sein de Marie, et ainsi il a refait tout ce qu’il avait fait. Lui qui a pu tout faire de rien n’a pas voulu refaire sa création détruite sans devenir d’abord fils de Marie. Dieu est donc le Père de toutes les choses créées, et Marie la mère de toutes les choses recréées. Dieu est le Père de la création universelle, et Marie la mère de la rédemption universelle. Car Dieu a engendré celui par qui tout a été fait, et Marie a enfanté celui par qui tout a été sauvé.

Saint Anselme (1033-1109)

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

« Je suis errant comme une brebis égarée : viens chercher ton serviteur » (Ps 118,176). Seigneur, je suis la pauvre brebis qui s'est perdue en courant après la satisfaction de ses goûts et de ses caprices. Mais toi, qui es à la fois Pasteur et Agneau, tu es venu du ciel pour me sauver, en t'immolant sur la croix comme une victime pour l'expiation de mes péchés : « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Si donc je veux me corriger, qu'est-ce que je peux craindre ? (...) « Voici le Dieu de ma délivrance ; j'ai confiance et je ne crains pas » (Is 12,2). Tu t'es donné toi-même à moi : pour m'inspirer confiance, pouvais-tu me donner une plus grande preuve de ta miséricorde ?

Cher Enfant ! comme je regrette de t'avoir offensé ! Je t'ai fait pleurer dans l'étable de Bethléem ; mais je sais que tu es venu me chercher. C'est pourquoi je me jette à tes pieds, et malgré la détresse et l'humiliation où je te vois dans cette crèche et sur cette paille, je te reconnais pour mon Roi et mon souverain Maître. Je comprends le sens de tes pleurs si tendres : ils m'invitent à t'aimer, ils réclament mon cœur. Le voici, mon Jésus, je suis aujourd'hui à tes pieds pour te l'offrir. Change-le, enflamme-le puisque tu es venu du ciel pour enflammer les cœurs de ton saint amour. Je t'entends me dire de cette crèche : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur » (Mt 22,37; Dt 6,5). Et moi je réponds : « Mon Jésus, si je ne t'aime pas, toi, mon Seigneur et mon Dieu, qui donc aimerai-je ? »

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787)

« Sur ceux qui habitaient dans l’ombre, une lumière s’est levée »

Ta lumière m’environne, elle me donne la vie, ô mon Christ, car ta vue est source de vie, ta vue est résurrection. Dire les opérations de ta lumière, c’est ce que je ne saurais faire, et pourtant, ce que j’ai connu en réalité et que je connais, mon Dieu, c’est que, même dans la maladie, Maître, même dans les afflictions et les chagrins, que je sois retenu dans les liens, dans la faim, dans la prison, que je sois en proie aux mille souffrances, ô mon Christ, ta lumière, en brillant, dissipe tout cela comme les ténèbres, et c’est dans le repos, la lumière et la jouissance de la lumière que m’établit soudainement ton Esprit divin. (…)

De même en effet qu’au coucher du soleil la nuit se fait et l’obscurité, et que toutes les bêtes fauves sortent chercher leur nourriture, de même, ô mon Dieu, quand ta lumière cesse de me couvrir, aussitôt l’obscurité de cette vie et la mer des pensées m’enveloppent, les bêtes des passions me dévorent, et toutes les pensées me criblent de leur traits.

Mais lorsque de nouveau tu me prends en pitié, lorsque tu fais miséricorde, lorsque tu prêtes l’oreille à mes gémissements plaintifs, que tu écoutes mes lamentations et accueille mes larmes, que tu daignes jeter les yeux sur mon humiliation à moi, chargé de péchés inexpiables, ô mon Christ, tu te fais voir de loin, comme une étoile qui se lève, tu t’agrandis peu à peu – non que par toi-même, par là, tu te modifies, mais c’est l’esprit de ton serviteur que tu ouvres pour qu’il puisse voir.

Progressivement, tu te fais voir davantage, tel le soleil, car, à mesure que l’obscurité s’enfuit et disparaît, c’est toi que je crois voir arriver, toi le partout présent, et lorsque tu m’enveloppes tout entier, comme par le passé, Sauveur, quand tout entier tu me recouvres, tout entier tu m’entoures, je suis libéré de mes maux, affranchi de l’obscurité.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)


 


  

LA RÈGLE DE SAINT-BENOÎT