Ne rien préférer à l’amour du Christ "
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Préservée du péché
dès le premier instant de sa conception

Depuis toujours, les Églises d'Orient fêtent la pureté originelle de Marie, en une fête de « la Conception de la sainte Mère de Dieu », c'est-à- dire  de la conception de Marie dans le sein de sa mère sainte Anne.

Les Latins l'adoptèrent progressivement à partir du Xe siècle, mais saint Bernard, saint Bonaventure, comme saint Thomas d'Aquin se refusaient encore à admettre cette « Immaculée Conception ». Saint Jean Duns Scot fut le premier à la faire triompher et à la faire accepter par  la Sorbonne de Paris. Les Papes intervinrent maintes fois au cours des siècles pour imposer silence à cette querelle jusqu'au jour où Pie IX la définit comme un dogme de foi, en 185 :

« Dès le premier instant de sa conception, par grâce et privilège uniques du Dieu Tout-Puissant, la bienheureuse Vierge Marie a été préservée du péché originel. Comme au premier jour de la Création quand Adam et Eve sortaient des mains du Créateur, la mère de son Fils était là, minuscule cellule humaine pourvue d'une âme toute sainte. Elle est ainsi devenue la gloire de notre nature pécheresse.»

Colline de Tepeyac (Mexico), XVIsiècle
Décembre 1531

La Vierge Marie porte la Bonne Nouvelle
aux Indiens du Mexique

En décembre 1531, la Vierge Marie apparaît à un Indien, Juan Diego, sur la colline de Tepyac, au nord-ouest de Mexico. Marie lui délivre un message d’amour et demande la construction d’une église. Elle le prie aussi d’informer l’évêque de Mexico de sa volonté. Mais le prélat doute du témoignage de Juan, à qui il demande une preuve pour accréditer son histoire. Revenu à l’évêché, Juan Diego ouvre son manteau, duquel tombe de magnifiques roses épanouies, bien que la saison ne permette pas de telles fleurs. Une image figurant une jeune femme aux traits palestiniens est comme « imprimée » miraculeusement sur le tissu de son manteau : Notre-Dame de Guadalupe.

Les raisons d'y croire :

- Les apparitions sont clairement documentées depuis toujours. Le plus ancien récit, le Nican Mopohua, écrit en hahuatl, la langue du peuple aztèque, date d’une dizaine d’années seulement après les faits. La première traduction en latin, réalisée par Antonio Valeriano, un Indien converti, est imprimée avant 1605. Par ailleurs, le Codex Escalada, une feuille de parchemin, datée du milieu du XVIe siècle et découverte en 1995, illustre une apparition de Marie sur la colline de Tepeyac.

- Le 12 décembre 1531, l’oncle de Juan Diego, Juan Bernardino, très gravement malade depuis plusieurs jours, est guéri instantanément pendant que son neveu tentait d’aller chercher un prêtre à Mexico pour qu’il reçoive les derniers sacrements. La Vierge, qui apparaît à Juan Diego en chemin, l’avertit prophétiquement de la guérison de son oncle.

- Le témoignage de Juan Diego peut difficilement être remis en question. L’homme semble être moralement au-dessus de tout soupçon et il a conservé exactement le même genre de vie après les apparitions : une existence marquée par l’humilité, la pauvreté et l’obéissance.

- Mais l’évêque de Mexico, Mgr Juan de Zumarraga, ne se laisse pas aisément convaincre. Il interroge longuement Juan Diego. Pour croire que c’est bien le Ciel qui envoie l’Indien, il demande qu’un signe fort lui soit donné. Ce qu’il voit le lendemain le convainc pleinement. C’est pourquoi l'évêque lance sans tarder la construction de la chapelle demandée par la Vierge.

- En effet, le manteau de Juan Diego, la tilma, est à lui seul un miracle permanent. Depuis 1531, tous peuvent observer l’image extraordinaire qui est mystérieusement apparue pour convaincre l’évêque de Mexico. Aucun scientifique n’est en mesure d’expliquer le mode d’impression de cette image unique, ni la composition des pigments.

- Les fruits spirituels des apparitions de 1531 vont au-delà de l’entendement. Dès 1537, huit millions d’Indiens mexicains avaient demandé le baptême, marquant un tournant dans l’évangélisation du continent latino-américain. Le sanctuaire de Guadalupe est aujourd'hui le plus grand pèlerinage catholique du monde : 20 millions de personnes s’y rendent chaque année.

- Les apparitions de Guadalupe présentent donc des points communs majeurs avec d’autres mariophanies reconnues par l’Église : parfaite orthodoxie théologique des messages recueillis, fruits spirituels et humains de premier plan, guérisons inexpliquées, établissement d’un sanctuaire durable et développement d’un pèlerinage international.

Synthèse :

En 1531, Juan Diego, originaire de Cuautitlan, est un Indien veuf et pauvre, âgé de 57 ans, converti au christianisme depuis six ou sept ans. Le 9 décembre 1531, il se rend à Mexico de bon matin. Parvenu à proximité de la colline de Tepeyac, au nord-ouest de Mexico, il est surpris d’entendre une « voix » l’appeler. Il grimpe alors à travers la végétation jusqu’au sommet de la colline. Là, il découvre « un spectacle paradisiaque». « Une dame avec une longue robe éclatante de soleil, les rochers et les pierres des alentours étaient brillants comme des pierres précieuses et plusieurs arcs-en-ciel inondaient le ciel et la terre », a expliqué Juan. L’apparition lui précise rapidement qu’elle est la Vierge Marie, et qu’elle est venue jusqu’à lui pour le prier d’aller trouver l’évêque de Mexico, Mgr Juan de Zumarraga, afin qu’il accepte de faire construire une chapelle en son honneur sur la colline où elle est apparue. Bien qu’effrayé et ignorant sur son action à mener, le voyant accepte et se rend à l’évêché sans attendre.

Juan est reçu par l’évêque mexicain dans les heures qui suivent. Le prélat, quelque peu incrédule, l’interroge longuement, mais avec bienveillance. Il finit par le congédier en lui expliquant qu’il réfléchira à son histoire, sans plus.

Le futur saint retourne alors sur la colline de Tepeyac. La Vierge Marie l’y attend. Le pauvre Indien lui relate sa rencontre avec l’évêque et avoue son impuissance. Constatant que Marie désire que ce soit lui, et lui seul, qui soit le responsable de ce projet de sanctuaire, Juan demande à l’apparition de trouver « un noble ou une personne en vue et estimée » pour présenter sa requête à l'évêque car lui est trop pauvre pour être pris au sérieux. Mais Marie insiste et le prie de retourner voir l’évêque dès le lendemain.

Ce dimanche 10 décembre 1531, Juan Diego est ainsi de retour à l’évêché de Mexico. L’évêque l’écoute patiemment puis l’interroge avec la collaboration d’un traducteur car Juan ne parle pas espagnol, et le prélat ignore le nahuatl. Finalement, l’évêque demande un « signe » digne de ce nom afin de croire définitivement que c’est le ciel qui l’envoie. Juan Diego retourne à nouveau sur la colline pour communiquer la réponse épiscopale. Marie lui demande de revenir le lendemain pour y recevoir le fameux « signe » qu’elle offrira.

Le lendemain, Juan décide de ne pas se rendre tout de suite sur la colline car, ce jour-là, son oncle est très malade. Le mardi 12 au matin, il va plutôt à Mexico pour trouver un prêtre qui accepterait de donner les derniers sacrements à son oncle. Il emprunte un raccourci en évitant la colline des apparitions. Mais la Vierge lui apparaît bientôt et l’invite à poursuivre ses démarches auprès de l’évêque, toutes affaires cessantes, car, ajoute-t-elle, son oncle est guéri.

Comme lui demande l’apparition, Juan monte sur la colline de Tepeyac où il découvre un parterre de fleurs extraordinaires. Juan ne peut expliquer la présence de ces roses épanouies car c’est l’hiver et le sol de la colline est rocailleux et impropre à ce type de culture. Il cueille nombre de fleurs qu’il glisse dans son manteau. Obéissant à la Vierge Marie qui lui a demandé d’aller voir l’évêque, et d’ouvrir son manteau devant lui pour lui en dévoiler le contenu.

Juan pénètre une nouvelle fois dans l’évêché. Là, devant l’évêque, il ouvre son manteau, laissant tomber les fleurs au sol, et à cet instant, un miracle a lieu : l’image de la Vierge, telle que Juan est en train de la voir, s’imprime instantanément sur la tilma. Le saint et l’évêque tombent à genoux.

Dès le lendemain, l’évêque de Mexico, accompagné de plusieurs prêtres, se rend sur la colline des apparitions. Il y ordonne la construction d’une petite chapelle. Lorsqu’il demande à Juan de lui indiquer le lieu de la dernière apparition, une source d’eau pure jaillit à cet endroit précis. Pendant ce temps, l’oncle miraculé de Juan est interrogé. Celui-ci explique que l’apparition lui a demandé qu’on l’honore sous le vocable de Notre-Dame de Guadalupe.

Une petite chapelle sort rapidement de terre. On y dépose le précieux manteau du voyant que des milliers de croyants viennent vénérer. En quelques années, 8 millions d’Indiens demandent le baptême dans la région et au-delà. Le pèlerinage de Guadalupe connaît un essor prodigieux.

En 1666, l’Église de Mexico ouvre un procès apostolique pour décider de la reconnaissance officielle des apparitions. Les prêtres recueillent à cet effet de multiples informations, grâce aux interrogatoires de vingt témoins assermentés, dont quelques-uns ont connu personnellement Juan Diego. Les actes de ce procès sont envoyés au pape Alexandre VII. Puis, en 1723, une enquête est menée sur la vie du voyant.

Les informations collectées en 1666 et en 1723 sont transmises à la Congrégation des Rites qui reconnaît la valeur spirituelle des apparitions. Puis le pape Benoît XIV reconnaît les faits à son tour, en déclarant que « Dieu n’a jamais rien fait de tel pour aucune autre nation. »

En 1746, le patronage de Notre-Dame de Guadalupe s’étend à toute la Nouvelle-Espagne, de la Californie au Salvador actuel. En 1895, l’image de la Vierge est couronnée et en 1910, saint Pie X déclare Notre-Dame de Guadalupe patronne de l’Amérique latine, titre étendu aux Amériques par Pie XII en 1946. Saint Paul VI, puis le pape François, ont offert chacun une rose d’or au sanctuaire de Guadalupe. Saint Jean-Paul II y est venu trois fois en pèlerinage.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au-delà des raisons d'y croire :

Ces apparitions de 1531 ouvrent la voie à l’évangélisation du continent latino-américain. Pour la première fois de l’histoire des peuples amérindiens, la Vierge Marie porte la parole de Jésus parmi des populations locales, encore largement non-chrétiennes, non pas en espagnol, mais en langue autochtone, permettant ainsi une parfaite inculturation de l’évangile à leur culture.


Aller plus loin :

Patrick Sbalchiero, « Guadalupe (Mexique, diocèse de Mexico) », dans Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007, p. 402-409.

Avec le Oui de Marie, « les temps sont accomplis »

Le prophète Daniel précisa de manière très étonnante le temps de l’avènement du Messie par la prophétie des soixante-dix septénaires : « Sont fixés 70 septénaires pour ton peuple et ta ville sainte, pour faire cesser la perversité et mettre un terme au péché, absoudre la faute et amener la justice éternelle, pour sceller vision et prophétie et pour oindre le Saint des Saints. »( Dn, chap 9)

Dans cette indication temporelle, la seule de tout l’Ancien Testament, il est clair qu’il s’agit de septénaires, c’est-à-dire de périodes de sept ans, et qu’elle désigne la venue du Messie au bout de 490 années, soit à l’époque de la Vierge Marie.

La découverte de parchemins du 1er siècle avant notre ère retrouvés à Qumran montrent que la communauté qui vivait là-bas se préoccupait beaucoup des signes des temps et qu’ils s’appuyaient aussi sur la prophétie des « 70 septénaires ». Ils avaient calculé que le temps du Messie devait commencer vers 26 avant Jésus-Christ et c’est à cause de cette attente que les Essènes se retiraient au désert.

Ainsi Jésus pouvait proclamer en inaugurant sa mission : "Les temps sont accomplis et le royaume de Dieu est proche" » (Mc 1,15).

   À méditer ...

Élevés par l’humilité

Plus nous voulons nous approcher de Dieu, plus nous devons nous ancrer profondément dans l’humilité.

S. Augustin nous le montre très bien dans une comparaison familière. « Le but, dit-il, que nous poursuivons est très grand ; car c’est Dieu que nous cherchons, que nous voulons atteindre, parce qu’en lui seul se trouve notre béatitude éternelle. Or, à ce but très élevé nous ne pouvons parvenir que par l’humilité. Désires-tu t’élever ? Commence par t’abaisser. Tu rêves de construire un édifice qui s’élance vers les cieux ? Prends garde d’abord d’en établir le fondement par l’humilité ». Et plus la construction doit être élevée, ajoute le S. Docteur, plus profondément doivent être enfouies les fondations : d’autant plus que le sol de notre pauvre nature est singulièrement mouvant et instable. Or, jusqu’à quelle hauteur ambitionne de monter cet édifice spirituel ? Jusqu’à la vision de Dieu. Voyez donc, s’écrie-t-il, à quelle sublimité doit s’élever cet édifice, quel but sublime nous devons atteindre ; mais n’oubliez pas que vous n’y arriverez que par l’humilité (Sermon 10, Verbis Domini).

On comprend dès lors aisément pourquoi S. Benoît, qui ne nous assigne d’autre but que de « trouver Dieu » fonde notre vie spirituelle sur l’humilité.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

« Le juste demeurera dans une mémoire éternelle. »
(Ps 111,6 LXX)

« La mémoire de votre vie sera comparée à la cendre. » (Jb 13,12 Vg) Tous ceux que leur pensée terrestre modèle sur le siècle tentent en chacun de leurs actes de laisser à ce monde la mémoire de leur personne. Titre de guerre, ou murs altiers de leurs édifices ou traités diserts sur les sciences du siècle, chacun sans trêve s’évertue et s’édifie un nom qui assure sa mémoire.

Mais comme la vie, elle, est plus prompte à courir vers sa fin, que subsistera-t-il donc de stable en elle, puisqu’elle est, elle aussi, prompte, dans sa mobilité, à s’écouler ? Un souffle, en effet, emporte la cendre, comme dit l’Écriture : « Il n’en est pas ainsi, non, il n’en est pas ainsi des impies, mais ils sont comme la poussière que le vent chasse de la face de la terre. » (Ps 1,4 Vg) On est donc en droit de comparer la mémoire des insensés à la cendre, car ils se placent à l’endroit où un souffle l’emportera. Oui, ils ont beau s’évertuer à parachever la gloire de leur nom, ils n’ont vraiment fait de leur mémoire qu’une cendre, car le vent d’un monde mortel a tôt fait de l’emporter.

En revanche, l’Écriture dit du juste : « Le juste demeurera dans une mémoire éternelle. » (Ps 111,6 Vg) Par cela même, en effet, que ses actes s’impriment dans le regard de Dieu seul, il fixe le nom qui assure sa mémoire dans l’éternité.

 Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

« Elle a tout donné »

       « Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains » (Lc 23,46). C'est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-aimé. Puisse-t-elle être la nôtre. Et qu'elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants : « Mon Père, je me remets entre vos mains ; mon Père, je me confie à vous ; mon Père, je m'abandonne à vous. Mon Père, faites de moi ce qu'il vous plaira ; quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie ; merci de tout. Je suis prêt à tout, j'accepte tout, je vous remercie de tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, mon Dieu, pourvu que votre volonté se fasse en toutes vos créatures, en tous vos enfants, en tous ceux que votre cœur aime ; je ne désire rien d'autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre en vos mains sans mesure. Je me remets entre vos mains avec une infinie confiance, car vous être mon Père. »

              Saint Charles de Foucauld (1858-1916)


 


  

LA RÈGLE DE SAINT-BENOÎT