17 septembre : Sainte Hildegarde de Bingen
En 1140-1141, Hildegarde de Bingen, abbesse bénédictine allemande, alors âgée de 42 ans, relate une expérience extraordinaire qui a profondément marqué sa vie spirituelle, qui, pourtant, était jalonné depuis sa jeunesse par de multiples charismes mystiques. Il s'agit d'une vision magnifique qu'elle relate ainsi : « Je vis une très grande splendeur, et j'entendis une voix qui venait du ciel qui me disait : 'Oh, fragile cendre de cendre et pourriture, dis et écris ce que tu vois et ce que tu entends !' Une flèche de feu d'un brillant éblouissant partit du ciel entrouvert, pénétra tout mon esprit, et enflamma tout mon cœur comme une flamme qui chauffait sans brûler, et de nouveau j'entendis une voix du ciel quoi me disait : 'Parle et écris' ». A partir de ce jour, Hildegarde dicta tout ce que Jésus, Marie et les saints lui dirent. Ces paroles nous sont parvenues sous la forme d’œuvres spirituelles de premier plan. Saint Bernard lui-même confirma publiquement l'origine divine des visions de la sainte, ainsi que le pape Eugène III. |
Hildegarde de Bingen, Scivias, vers 1151, prologue ; Ventura Sella Barrachina, "Hildegarde de Bingen (sainte), 1098-1179", dans Patrick Sbalchiero (dir.), Dictionnaire des miracles et de l'extraordinaire chrétiens, Paris, Fayard, 2002, p. 349-352. |
En septembre, alléger ses peines
grâce à
Notre-Dame des Douleurs
Marguerite Bourgeoys,
femme d’audace, de foi et de prière
Stella Maris, le nom donné à la Vierge Marie,
est-il le fruit d’une erreur ?
Chaque année, les catholiques fêtent le 12 septembre le saint Nom de Marie. Découvrez cette belle méditation de saint Bernard de Clairvaux sur Marie, Stella Maris.
Selon l’évêque Eusèbe de Césarée (IVe siècle), le nom "Mar-yam" signifiait "goutte de la mer". Saint Jérôme († 420) a traduit cette expression en latin, ce qui a donné alors Stilla maris. Cependant, une erreur de transcription par un scribe a transformé Stilla maris en Stella maris, "étoile de la mer". C’est ainsi que Marie a acquis ce titre, qui est entré dans la tradition de l’Église et que l’on retrouve notamment dans les litanies dédiées à la Vierge Marie.
Étoile de la mer
Ce qualificatif acquis par erreur semble pourtant très cohérent pour parler de Marie. Dans les siècles passés, les marins s’orientaient grâce aux étoiles : ainsi, appeler Marie “Stella Maris” était une manière pour les croyants de demander son aide pour être guidés vers les rivages éternels. La signification de ce qualificatif va ensuite être approfondie de plus en plus, notamment par saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), un grand amoureux de la Vierge Marie.
Dans l’une de ses homélies, saint Bernard offre une très belle méditation sur le Nom de Marie, "Étoile de la mer" :
"“Et le nom de la vierge était Marie” (Lc 1,27). Disons quelque chose aussi sur ce nom, qui est interprété : "étoile" de la mer et qui convient à merveille à la mère restée vierge. Oui, on la compare à un astre, et rien de plus juste : comme l'astre, sans être altéré, émet son rayon, ainsi, sans lésion intime, la Vierge met au monde son Fils. Le rayon n'amoindrit pas la clarté de l'astre, pas plus que le fils ne diminue l'intégrité de la vierge."
Il poursuit en soulignant que Marie est la lumière vers laquelle se tourner pour être guidé tout au long de son voyage sur terre :
"Oui, elle est cette noble étoile issue de Jacob dont les rayons illuminent l'univers entier, dont la splendeur étincelle sur la cime et pénètre jusqu'aux ombres profondes, dont la chaleur répandue sur la terre réchauffe les âmes plus que les corps, mûrit les vertus et consume les vices. Elle est cette brillante et merveilleuse étoile qui se lève, glorieuse et nécessaire au-dessus de cet océan immense, dans la splendeur de ses mérites et de ses exemples."
Saint Bernard transforme ensuite sa réflexion en prière, soulignant le rôle de Marie comme source de consolation lors des "tempêtes" de la vie.
"Ô toi, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde, te sens emporté à la dérive parmi orages et tempêtes, plutôt que sur la terre ferme, ne quitte pas les feux de cet astre, si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque.
Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité, regarde l'étoile, appelle Marie !
Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l'étoile, crie vers Marie !
Si la colère ou l'avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie !
Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l'abîme du désespoir, pense à Marie.
Dans les dangers, dans les angoisses, dans les situations critiques, pense à Marie, crie vers Marie !
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu'il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse d'imiter sa vie."
Cette réflexion de saint Bernard, qui a inspiré le beau chant "Regarde l’étoile", invite à méditer sur Marie "Étoile de la mer", encourageant à se tourner vers elle dans toutes les épreuves de la vie et à suivre l'éclat de ses rayons.
Aleteia - Philip Kosloski
À méditer ...
« Sors de cet homme ! »
Les tentations ne doivent pas t'effrayer ; par elles Dieu veut éprouver et fortifier ton âme, et il te donne en même temps la force de les vaincre. Jusqu'ici ta vie a été celle d'un enfant ; désormais le Seigneur veut te traiter en adulte. Or les épreuves de l'adulte sont bien supérieures à celles de l'enfant, et cela explique pourquoi tu es, au début, toute troublée. Mais la vie de ton âme retrouvera vite son calme, cela ne tardera pas. Aie encore un peu de patience, et tout ira pour le mieux.
Laisse donc tomber ces vaines appréhensions. Souviens-toi que ce n'est pas la suggestion du Malin qui fait la faute, mais plutôt le consentement donné à ces suggestions. Seule une volonté libre est capable de bien et de mal. Mais lorsque la volonté gémit sous l'épreuve infligée par le Tentateur, et quand elle ne veut pas ce qu'il lui propose, non seulement ce n'est pas une faute, mais c'est de la vertu.
Garde-toi de tomber dans l'agitation en luttant contre tes tentations, car cela ne ferait que les fortifier. Il faut les traiter par le mépris et ne pas t'en occuper. Tourne ta pensée vers Jésus crucifié, son corps déposé entre tes bras et dis : « Voilà mon espérance, la source de ma joie ! Je m'attache à toi de tout mon être, et je ne te lâcherai pas avant que tu m'aies mise en sécurité. »
Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)
capucin
Ep 3, 626 et 570 ; CE 34 (trad. Une pensée, Mediaspaul 1991, p. 40)
« N'est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Ils me paraissent être parvenus au plus haut degré, ceux qui, de tout cœur et sans feinte, se sont suffisamment possédés pour ne rien chercher d'autre que d'être méprisé, de ne compter pour rien et de vivre dans l'abaissement... Tant que vous n'en serez pas arrivés là, pensez que vous n'avez rien fait. En effet, comme en vérité nous sommes tous « des serviteurs quelconques », selon la parole du Seigneur (Lc 17,10), même si nous faisions bien toute chose, tant que nous ne serons pas parvenus à ce degré d'abaissement, nous ne serons pas encore dans la vérité, mais nous serons et nous marcherons dans la vanité...
Tu sais aussi comment le Seigneur Jésus a commencé d'abord par faire avant d'enseigner. Il devait dire plus tard : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29). Et cela il a voulu d'abord le pratiquer réellement, sans feinte. Il l'a fait de tout son cœur, comme de tout son cœur et en vérité il était humble et doux. Il n'y avait pas de dissimulation en lui (cf 2Co 1,19). Il s'est enfoncé si profondément dans l'humilité et le mépris et l'abjection, il s'est anéanti tellement aux yeux de tous, que lorsqu'il s'est mis à prêcher et à annoncer les merveilles de Dieu et à accomplir des miracles et des choses admirables, on ne l'estimait pas, on le dédaignait et l'on se moquait de lui en disant : « N'est-ce pas le fils du charpentier ? » et d'autres paroles semblables. Ainsi se vérifie la parole de l'apôtre Paul : « Il s'est anéanti lui-même, prenant la condition d'esclave » (Ph 2,7), non seulement d'un serviteur ordinaire par l'incarnation, mais d'un serviteur quelconque par la manière d'une vie humble et méprisée.
Saint Bonaventure (1221-1274)
franciscain, docteur de l'Église
Méditations sur la vie du Christ ; Opera omnia, t. 12, p. 530s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 67 rev.)
Quel soin prenons-nous de purifier notre âme ?
Pourquoi une si grande pureté dans Marie ? Parce qu’elle devait loger le Fils de Dieu en ses entrailles. Si elle n’eût pas été plus pure que les anges, le Verbe n’aurait pu venir en elle avec bienséance. Il n’y serait pas venu avec plaisir ; il n’y aurait pu apporter ces dons précieux dont il la remplit au moment qu’il fut conçu en elle. Nous recevons dans le Saint Sacrement de l’autel le même Jésus-Christ que Marie a porté neuf mois dans son sein. Quelle est notre pureté ?
Quel soin prenons-nous de préparer notre âme ? Que d’ordures ! Nous faisons des fautes la veille, le jour, dans l’action même. Il vient toutefois ! Quelle bonté ! Nous allons à lui ! Quelle témérité ! Mais ce Dieu de bonté vient-il avec plaisir ? Examinons quel doivent être ses sentiments. N’est-il pas rebuté par la vue d’une si grande corruption ? Et nous allons hardiment, impudemment à lui, sans confusion, sans contrition, sans pénitence.
Je veux tâcher de préparer mon cœur de telle sorte que vous y preniez plaisir, que vous y trouviez vos délices, ô mon Dieu, pour ne point m’opposer aux grâces immenses que je recevrais, si j’avais soin de me purifier, si je savais ce que je perds. Mais, mon Dieu, que mon ignorance justifie peu ma négligence ! (…) Je me mettrai, par mes soins à me purifier, en état de profiter de vos visites et de vous engager à venir à moi avec plaisir. Venez-y, mon Dieu, et vous trouverez, avec votre sainte grâce, mon cœur plus pur et plus net.
Saint Claude la Colombière (1641-1682)
jésuite
Journal spirituel (Écrits spirituels, coll. Christus n° 9, éd. DDB, 1982, p. 139-140 ; rev.)
Les 7 péchés capitaux :
la colère.
LA RÈGLE DE SAINT-BENOÎT