x Oblature bénédictine

Ne rien préférer à l’amour du Christ "
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Moniales bénédictines

Avec Dom Prosper Guéranger...

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1916-1989

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SUIVI DES TRAVAUX

Portrait du mois

La parole aux bâtisseurs de notre cathédrale biblique

Sr Marie-Madeleine Saint Aubin, OSB est moniale à l’abbaye bénédictine Sainte Marie des Deux Montagnes, fille de l’abbaye de Notre-Dame de Wisques, de la congrégation de Solesmes, au Québec. Elle y a longtemps exercé le service de chantre. Elle collabore avec nous depuis plus de dix ans, tant sur la traduction que sur l'annotation en tradition chrétienne et en liturgie.

 

BibleArt, pour moi …

…avec la bénédiction de Mère abbesse, ce sont des centaines d’heures passées, au fil des ans, depuis la clôture monastique, à partager, avec des milliers de lecteurs dans le monde, des trésors de sagesse  de piété et de beauté, puisés dans notre vie liturgique.

Après une solide formation en lettres classiques et en musique (piano et orgue), je suis entrée au monastère, où j’ai poursuivi tout naturellement mes études de latin, dans les classiques, mais surtout avec une préférence pour les Pères de l’Église : saint Ambroise de Milan avec sa belle langue très virgilienne, saint Léon le Grand dans le grand style de Cicéron, et bien sûr l’incomparable saint Augustin, saint Bernard…  J’ai suivi aussi des cours de grec dont je cultive intensément la grammaire et dont je fréquente assidument les dictionnaires !  Pendant mon séjour de dix dans notre monastère de fondation au Vermont, une amie juive de l’université hébraïque de Jérusalem, nous a donné en quelques mois un cours intensif d’hébreu…  Bref, ces études m’aident à approfondir les trésors de la bible.

 

Ma devise …

Ma devise de moniale est : Nihil amori Christi præponere (« Ne rien préférer à l’amour du Christ ») Saint Benoît a introduit cette sentence d’origine patristique qui lui plaisait dans sa Règle au chapitre 4 des « instruments des bonnes œuvres »,  et sous une forme un peu différente vers la fin au chapitre 72.  Invitation à l’abnégation de soi pour l’amour du Christ, c’est une exigence qui fait vivre !

 

Mon livre préféré dans la Bible ...

L’évangile de saint Jean m’a toujours fascinée par sa profondeur et de son réalisme. Mais j’aime beaucoup les trois autres ! En outre, j’ai un grand amour pour les « épîtres de saint Paul apôtre », y compris … celles qui ne lui sont plus attribuées par l’exégèse moderne ! Mais en fait, toute la bible est pour moi source d’inspiration grâce à l’interprétation qu’en donne la Liturgie, en particulier le chant grégorien, qui conserve des textes parfois plus anciens que ceux du canon officiel. Ses mélodies sont de véritables exégèses du texte sacré, dans le rayonnement des Pères qui la lisent à la lumière du mystère du Christ.

Ce grand miracle marial du 20 février 1627, le jour d’un raz-de-marée

A Jaffna, Sri Lanka, il y avait une fois un bon franciscain fraîchement arrivé de Cochin pour prendre charge de la mission. Désireux de placer ses ouailles sous la protection du grand saint Antoine, il avait apporté avec lui une magnifique pièce de bois qu'il ferait sculpter à Ceylan par quelque artiste local à l'effigie du saint thaumaturge. Mais notre homme change d'avis : un païen du nom d'Anacoti lui fait une statue de N.-D. Des Victoires.

Un beau jour, c'est le 25 mai 1614, Anacoti est interrompu dans son travail par la visite de son voisin Engabao. Tout en parlant Anacoti s'assied, sans prendre garde, sur la statue inachevée. A l'instant il est mystérieusement repoussé. Fâché et humilié de sa mésaventure, il veut se rasseoir à la même place, mais cette fois il est rejeté avec violence. Quelques jours plus tard, c'est le tour de sa fille. En bonne villageoise elle chique le bétel (1) et crache partout. Par mégarde elle éclabousse la statue. Son père l'en réprimande vivement et la voilà qui se dispose à nettoyer la statue.

Mais, elle aussi, est repoussée par une force invisible, et cela si fortement qu'elle va choir un peu plus loin sans connaissance. De tels prodiges naturellement frappent l'imagination ; on accourt en foule à la maison d'Anacoti ; quand des guérisons se produisent, c'est le délire. Alors on organise une immense procession pour aller placer dans l'église la sainte statue de Marie.

Mais nulle ne se compare au miracle du 20 février 1627, le jour du raz-de-marée. Ce jour-là les vagues déferlent sur le dernier refuge des pauvres Jaffniens, le sanctuaire de Notre-Dame des Miracles. Le capitaine portugais a remis son commandement à sa suzeraine ; il a planté son fanion personnel en face de la statue... Que peut-il contre les éléments déchaînés ? Pénitent, il plaide auprès de Marie pour le salut du peuple... et voilà que Marie – tous en sont témoins – ramène plus près d'elle l'Enfant Jésus qu'Elle tient dans ses bras, comme pour lui faire percevoir mieux les battements de son cœur angoissé... A l'instant, la tempête s'apaise. Jaffna est sauvée.

G. Fortin, O. M. I. - De l'étoile des mages à Marie reine de Lanka

Dans : Maria – études sur la Vierge Marie – sous la direction d'Hubert du Manoir, s. j. - Tome IV, 1956, p. 939-940

(1) Tradition vietnamienne avec des feuilles de bétel

   À méditer ...

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de même ! »

« C’est chez les anciens qu’est la sagesse, c’est dans un grand âge que se trouve la prudence. » (Jb 12,12 Vg) Les paroles qui tiennent fermes à la racine de la sagesse sont celles qui prennent toute leur force dans un art de vivre par l’épreuve même de l’action. Mais comme souvent est accordée une longue vie sans que soit octroyée la grâce de la sagesse, c’est raison de nommer maintenant celui dont le jugement dispense ces dons et le texte ajoute :

« C’est en lui qu’est la sagesse et la force, c’est lui qui a le conseil et l’intelligence. » (Jb 12,13 Vg) Nous appliquons ces paroles non sans pertinence au Fils unique du Père souverain en prenant conscience qu’il est, lui, la sagesse et la force de Dieu. Paul aussi, en effet, en porte témoignage à notre intelligence quand il dit que « le Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Co 1,24), lui qui est toujours en Dieu puisque « au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu » (Jn 1,1).

Or Dieu a le conseil et l’intelligence, le conseil, puisqu’il ordonne ses actes, l’intelligence, puisqu’il connaît les nôtres. Le mot de conseil peut aussi désigner la lenteur de son jugement secret, c’est-à dire qu’il peut tarder à frapper le coupable, non faute d’apercevoir ses manquements à la justice, mais afin qu’on voie que la condamnation, différée dans la perspective d’une pénitence, procède tardivement d’un conseil.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

Ceux qui ont accueilli la vérité l’ont proclamée

Les princes des prêtres et les pharisiens avaient fait sceller la tombe par Pilate : les femmes n’en ont pas moins contemplé le ressuscité. Isaïe connaissant et la pusillanimité des princes des prêtres, et la fermeté de la foi des saintes femmes, dit : « Femmes qui revenez de la vision, approchez : car le peuple est sans intelligence » (Is 27,11 LXX). Les princes des prêtres manquent d’intelligence, tandis que les femmes voient de leurs propres yeux. Et quand les soldats vinrent trouver les princes des prêtres dans la ville et leur racontèrent tout ce qui s’était passé, ceux-ci leur dirent : « Dites : ses disciples sont venus la nuit et l’ont enlevé tandis que nous dormions » (Mt 28,13). Isaïe a donc eu raison de prédire comme en parlant d’eux : « Eh bien ! parlez-nous et annoncez-nous une autre tromperie » (Is 30,10 LXX). Le ressuscité s’est réveillé et les voilà qui donnent aux soldats de l’argent pour essayer de les convaincre. (…)

Et si le gouverneur l’apprend, nous lui ferons entendre raison » (Mt 28,14). Vous aurez beau le convaincre, vous ne convaincrez pas l’univers. Car pourquoi les soldats qui gardaient Jésus Christ n’ont-ils pas, comme le furent les gardes lorsque Pierre sortit de sa prison, été condamnés ? Le châtiment d’Hérode tomba sur ces derniers, car ils ne surent pas trouver de justification ; mais les autres, qui avaient vu le fait, mais qui, pour de l’argent, l’avait dissimulé, furent couverts par les princes des prêtres. (…) Ceux qui avaient caché la vérité ont totalement disparu ; ceux qui au contraire l’avaient accueillie l’ont proclamée, par la puissance du Sauveur qui non seulement était ressuscité des morts, mais encore avait avec lui ressuscité les morts. Parlant au nom de ceux-ci, le prophète Osée dit clairement : « Dans deux jours il vous guérira, et le troisième jour nous ressusciterons et nous vivrons devant lui » (Os 6,2).

Saint Cyrille de Jérusalem

Admirable échange : Il est mort pour nous donner la Vie !

La passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ est un gage de gloire et un enseignement de patience. Que ne peut espérer de la grâce divine le cœur des croyants pour qui le Fils unique et coéternel du Père ne s’est pas contenté de naître homme parmi les hommes mais a voulu encore mourir par la main des hommes qu’il avait créés ? Elles sont grandes les promesses du Seigneur. Mais ce qu’il a déjà accompli pour nous et dont nous faisons mémoire est beaucoup plus grand encore.

Où étaient-ils et qui étaient-ils, ces impies pour qui le Christ est mort ? Il leur a donné sa mort : qui pourrait douter qu’il donnera aux justes sa vie ? Pourquoi l’humaine faiblesse hésite-t-elle à croire qu’il arrivera un jour où les hommes vivront avec Dieu ? Ce qui s’est déjà produit est beaucoup plus incroyable : Dieu est mort pour les hommes.

Qu’est le Christ, sinon ce que dit l’Écriture : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu » (Jn 1,1) ? Ce Verbe de Dieu « s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1,14). Il n’aurait pas eu en lui de quoi mourir s’il n’avait pris de nous une chair mortelle. Ainsi l’immortel put mourir, ainsi il voulut donner sa vie aux mortels. Plus tard, il fera prendre part à sa vie ceux dont il a d’abord partagé la condition. Par nous-mêmes nous n’avions pas la possibilité de vivre, ni lui par lui-même celle de mourir. Il fit donc avec nous cet admirable échange : ce par quoi il est mort était de nous et ce par quoi nous vivrons sera de lui.

Saint Augustin


 

  

LA RÈGLE DE SAINT-BENOÎT